Inédit: une bande dessinée pour expliquer la gestion mentale

 

“A la découverte de mon intelligence”, de Claude Berthod et Clémentine Barthélémy, aux Editions Chronique sociale, 2024: une BD qui peut s’avérer réjouissante pour ses lecteurs, que ce soit au niveau du contenu rigoureux en termes de gestion mentale, ou au niveau de la forme, très expressive et pleine de couleurs. C’est en tout cas une invitation à découvrir qu’apprendre, cela s’apprend, et qu’en tant qu’adulte (parent, enseignant), je peux changer ma façon d’aider l’apprenant et me sentir mieux et plus serein quand je le fais.

Quatrième de couverture 

“Une famille de quatre enfants : Ari, Tina, Vivi et Amos qui ne fonctionnent pas pareil les uns et les autres. La zone de haute tension, c’est le temps de devoir à la maison. Comme l’explique la petite chouette qui rassure les parents et guide les enfants, c’est que mieux on se connaît, mieux on apprend et plus on devient autonome.

Reconnaître son intelligence procure non seulement du plaisir mais aussi de l’efficacité, ce qui apaise bien des inquiétudes.

Personnages et lecteurs en font l’expérience et se découvrent au fil des pages. Les parents partagent avec le lecteur le fruit de leurs découvertes pour mieux accompagner leurs enfants.”

En famille ou en classe

Si le public cible de cette BD est familial (parents et leurs enfants), il peut s’élargir au scolaire: en effet, la lecture de cet ouvrage, en classe, pourrait susciter des échanges entre élèves sur le rôle des parents dans leurs apprentissages et outiller les jeunes pour parler de leur travail scolaire avec les autres membres de leur famille.

L’évocation est définie et la palette évocative est détaillée en ce qui concerne les langues évocatives et les paramètres (pp.55 et 58). Les 5 gestes mentaux sont abordés et explicités avec leur mise en projet spécifique (p.89). L’attention, la mémorisation et la compréhension sont détaillées plus longuement.

Il est ainsi question de découvrir, en images, comment faire pour être attentif, pour comprendre et mémoriser dans la vie de tous les jours. Et ce qui est mis en évidence, c’est que nous ne fonctionnons pas tous de la même façon, car nous avons des habitudes mentales et qu’elles peuvent différer de celles du parent, du frère, de la sœur. Dans l’histoire (p.28), Vivi a des habitudes évocatives visuelles, Ari, des habitudes auditives et Tina, des habitudes tactiles; nous retrouvons à la p.50 des traces des cadres d’accueil des évocations (spatial, temporel et de mouvement). Amos, le plus jeune, qui n’aime pas du tout l’école, va cheminer pour mettre des mots sur ses habitudes à lui, grâce à la petite chouette qui accompagne chaque séquence pour partager avec le lecteur ses “éclairages sur le fonctionnement de l’intelligence de tout ce petit monde” (p.11). C’est ponctué de petits exercices (p.42, par exemple: un article à lire) pour faire le point sur ce qui se passe dans sa tête quand on le réalise, avec quelques questions de type “dialogue pédagogique” pour mettre cela en mots. Le lecteur est invité à comparer ce qu’il a fait avec ce que les 4 enfants de la BD ont mis en place (p.50 par exemple). 

Par ailleurs, la BD ouvre des perspectives pour chacun afin d’améliorer ses habitudes, d’y ajouter des “plus” qui vont aider à mieux apprendre. Par exemple, Tina est invitée à essayer de bouger autrement, notamment dans sa tête (p.37). 

Conclusion

Dans la conclusion de l’ouvrage, une des dernières pages (p.90) présente “Ce que vous ne direz plus”, versus “Ce que vous essaierez de dire”, et c’est plutôt éclairant, quelle que soit notre casquette de lecteur (parent, enfant/élève, enseignant). Plutôt que de dire “Tout le monde fait comme ça!”, dire “J’ai l’habitude de faire comme ça. Et toi?”; plutôt que de se désespérer en disant “On ne tirera jamais rien de lui”, constater qu'”Il ne sait probablement pas comment fonctionne sa tête.” 

Il vous reste à plonger dans cette BD pour le plaisir, pour vous faire votre propre opinion et décider de la façon dont vous pourriez l’utiliser, avec vos élèves ou avec vos enfants. 

Danstatête.cool, une mine de ressources pour les élèves et leurs enseignants!

Sur le site “Danstatête.cool“, vous pourrez découvrir des ressources gratuites pour accompagner vos élèves à prendre conscience que pour apprendre, c’est dans la tête que ça se passe: des fiches et des vidéos pour les apprenants, avec un guide pédagogique pour le professeur. C’est classé dans 3 box différentes: la première présente des informations générales sur l’apprentissage (le cerveau, les émotions, les habitudes mentales, le corps, la mise au travail, etc.), la deuxième fait (presque) le tour des gestes mentaux (vous n’y trouverez pas l’imagination) et la troisième vise des conseils pratiques pour des tâches précises (comme l’orthographe des mots, le vocabulaire en langues étrangères, l’exposé oral, les tables de multiplication, etc.).

Les auteurs de ces fiches (Fanny Demeulder, Céline Veitmann, Guillaume Bousquet et Annabel Fournier) sont présentés dans la rubrique “contact” et ont chacun des compétences variées et complémentaires. Ce projet a vu le jour grâce à un financement Erasmus+ et la collaboration de différents partenaires dont les logos sont présents sur chaque production. 

Ce qui est très intéressant dans leur travail, c’est que la gestion mentale fait partie explicitement de leurs sources d’inspiration (voir dans le guide pédagogique de l’enseignant, p.6 pour la présentation de la gestion mentale et p.137 pour la bibliographie). L’ouvrage de référence cité est celui de Chantal Evano: “La gestion mentale, un autre regard, une autre écoute”, aux Editions Nathan Pédagogie, 1999. Ce livre est épuisé dans sa version papier, il est en vente en format numérique, malheureusement de piètre qualité visuelle. Dommage que ce soit la seule source mentionnée avec un des ouvrages d’Antoine de La Garanderie: “Réussir, ça s’apprend”, aux Editions Bayard, 2013. Il y en a eu d’autres depuis.

De manière générale, l’invitation à évoquer les contenus est bien présente, avec quelque chose qui ressemble à la pause évocative (plus ou moins laissée à l’élève). Un bémol à souligner: l’accent est surtout mis sur les évocations visuelles, ce qui appauvrit l’aspect “palette évocative” ( avec 8 formes d’évocations, 4 paramètres, le fait d’évoquer en première ou troisième personne, et celui d’accueillir ses évocations dans un cadre spatial, temporel ou de mouvement).

La fiche sur les habitudes mentales  permet au jeune lecteur de découvrir qu’il apprend avec ce qui a du sens pour lui, et le verso (cf. copie ci-jointe pour vous faire une idée – cliquez dessus pour la voir en plus grand) est d’ailleurs consacré à une série de projets de sens (appliquant/expliquant; recordman/compétiteur; opposant/composant; auprès des choses/avec les êtres; reproducteur/transformateur; séquentiel/global) . L’apprenant est invité à réfléchir à partir de questions pour identifier quelles paires de lunettes il utilise en priorité. Et il lui est conseillé de ne pas s’enfermer dans ses préférences, ce qui est en phase avec ce que préconise la gestion mentale: même si, en effet, nous avons une paire de lunettes préférée pour chaque type de projets de sens, il faut s’entraîner à chausser les autres pour apprendre plus efficacement. Exemple: si ma porte d’entrée dans la compréhension est l’application (j’ai besoin avant tout de savoir comment je vais me servir du “cloud” et de mon “onedrive”), y entrer par l’explication ensuite la complètera par le fait de savoir d’où vient cette option de stockage de mes fichiers (qui l’a créée, pourquoi existe-t-elle, depuis quand, quels en sont les risques, les avantages, etc.).

Les 4 fiches qui décrivent les gestes mentaux (attention, mémorisation, compréhension et réflexion) peuvent servir d’appui pertinent pour les expliciter aux apprenants en termes de gestion mentale, sachant qu’il sera indispensable de compléter l’information, surtout en ce qui concerne la compréhension. Et d’y ajouter le geste mental d’imagination, absent de la liste.

Le conseil que je vous donne pour conclure cet article est d’aller vous faire votre propre option en partant à la découverte de ces ressources pédagogiques.

 

Impliquer l’élève pour le conseil de classe

Il s’agit d’une ressource tirée de l’ouvrage “Faire collectif pour apprendre: des clés pour mettre la coopération au service des apprentissages“, de Laurent Reynaud, dans la collection des Cahiers pédagogiques dirigée par Philippe Meirieu. Cet outil a été partagé isolément du reste de l’ouvrage par @HLC_education et @Isafil (sur Twitter).

Dans la culture pédagogique française, les élèves participent en général de manière active aux conseils de classe. Chez nous, certains titulaires de classe pratiquent déjà la prise d’informations chez leurs élèves avant le conseil de classe, de manière à identifier les forces et difficultés de chacun.e, et de façon à amener chaque apprenant.e à faire le point sur ses stratégies cognitives, sur sa motivation, sur sa mise en projet pour la période suivante.

Dans la ressource présentée ici, l’élève reçoit une trame pour analyser son degré d’implication dans le travail scolaire, avec 8 éléments (“Travail en classe, travail à la maison, autonomie, apprentissage, coopération, gestion de matériel, réalisation des devoirs et gestion du calme”) à mesurer sur base d’indicateurs (par exemple, concernant l’apprentissage, l’apprenant a le choix entre 4 échelons: “1 = J’ignore ce qu’il faut apprendre; 2 = Je n’arrive pas à distinguer ce que j’ai fait de ce que j’ai appris; 3 = Je sais expliquer ce que j’ai appris; 4 = Je peux utiliser ce que j’ai appris dans une situation nouvelle”). 

L’élève est également invité à expliciter un “bilan de son semestre (points positifs, négatifs, réussite, …)” et à formuler un “engagement” précis (réalisable) pour le semestre prochain. Il peut enfin proposer une “appréciation générale” concernant son travail scolaire (au sens large) à transmettre au conseil de classe.

Si nous prenons l’outil comme un exemple et non pas comme un modèle à réutiliser tel quel, nous pouvons imaginer de modifier l’un ou l’autre des 8 éléments pour y injecter de la gestion mentale. Par exemple, la gestion de l’attention pourrait faire l’objet d’une échelle de progression en 4 critères: 1 = Pendant le cours, je pense à d’autres choses (pas de projet d’attention); 2 = Pendant le cours, j’essaie d’être attentif/attentive à certains moments (projet d’attention, mais pas forcément aux bons moments) ; 3 = Pendant le cours, je sais que je dois être attentif/attentive quand le professeur nous le demande (projet d’attention guidé par les consignes); 4 = Pendant le cours, je gère mon attention de manière autonome, je sais qu’il s’agit de faire exister dans ma tête ce que je perçois, en vue d’autre chose (projet d’attention géré en autonomie).

Ce serait également pertinent d’ajouter une place à la gestion des émotions, car l’apport de Daniel Favre (dont il est question dans cet article) démontre leur place omniprésente dans les apprentissages.

Qu’en pensez-vous? Comment donner la parole aux élèves dans un conseil de classe qui va décider d’une appréciation générale sur leur travail scolaire? Comment s’inspirer de l’outil ci-dessous pour le nourrir avec la gestion mentale et l’approche de Daniel Favre? Encore un champ réflexif à explorer!

Ressources pédagogiques sous forme d’affiches (CUQAM – auteur: Frank Herlin)

Frank Herling, conseiller pédagogique à la Direction de l’apprentissage et de l’innovation pédagogique d’@HEC_Montreal,  propose un riche parcours de pédagogie illustrée sur Genially, dans lequel vous pourrez peut-être aller puiser de l’inspiration et certainement, identifier des liens avec la pédagogie des gestes mentaux.

Ces affiches sont très belles, les sources d’inspiration sont mentionnées, et l’auteur permet leur réutilisation. Je vous invite donc à partir à la découverte de ce parcours illustré, pour le plaisir des yeux, pour vous nourrir pédagogiquement, pour réactiver les concepts de gestion mentale auxquels vous penserez pendant ce voyage.

 

Par exemple, l’affiche (ci-contre) sur les modes d’engagement cognitif met notamment en évidence l’importance pour l’apprenant de se mettre en projet pour ses apprentissages (càd anticiper la tâche à accomplir dans toutes ses dimensions: quel est le but que je dois atteindre? quels moyens puis-je mobiliser? comment qualifier ma motivation?).

Le contenu de l’infographie montre qu’en fonction des tâches, l’engagement peut être différent et l’effort à consentir, variable.

Comme en gestion mentale, être en projet s’ajuste, évolue, se module. L’apprenant est aux commandes de cet engagement cognitif, indispensable pour apprendre.

Qu’en pensez-vous?

 

 

Dans l’affiche qui présente les activités d’apprentissages, la prise de conscience de ce qu’on a appris se trouve au sommet de la montagne à gravir par l’apprenant.

Avec la gestion mentale, l’élève prend aussi conscience de la façon dont il a appris (ou  mémorisé, compris, réfléchi, imaginé, été attentif).

C’est un atout majeur pour les prochains apprentissages qui feront appel à nouveau à ces acquis (qui s’expriment en savoirs, savoir-faire, savoir-être, et “savoir du connaître”).

Autrement dit, c’est essentiel pour transférer.

Qu’auriez-vous envie d’ajouter?

 

Des outils pour l’attention

Le geste mental d’attention ouvre la portes aux autres gestes (mémorisation, compréhension, réflexion et imagination).

Apprendre aux élèves à bien gérer leur attention est donc un enjeu fondamental pour les amener vers l’autonomie dans leurs apprentissages.

Il est déjà question de l’attention dans une série d’articles de ce blog:

Voici d’autres outils et ressources qui peuvent être intéressant.e.s pour un.e enseignant.e. Ils ont été compilés par Virginie Couillaud, éducatrice spécialisée. La liste reste évidemment non exhaustive, et certains outils sont destinés aux élèves plus jeunes (du maternel et du primaire). Cela étant, c’est une source d’inspiration à explorer.

Epinglons 4 ressources que Virginie Couillaud a trouvées sur le site Scholavie (“ScholaVie est une association loi 1901 spécialisée dans le développement des compétences socio-émotionnelles (CSE), née pour lutter contre l’échec scolaire et œuvrer pour le bien-être des jeunes et de ceux qui les accompagnent.”). 

Le feu de circulation (Scholavie – Tous droits réservés)

Ce feu tricolore est une sorte de moyen mnémotechnique pour le jeune, et notamment le jeune qui souffre de TDAH. Chaque couleur correspond à une série d’actions (mentales) à mettre en œuvre pour revenir à un état attentionnel propice à l’apprentissage.

Le rouge invite à la PAUSE (arrêter ce que tu fais, respirer profondément, accueillir le désir de prendre de la hauteur par rapport à la situation).

L’orange propose l’OBSERVATION (identifier l’émotion ressentie et son déclencheur, penser à ce que tu peux mettre en place pour la réguler).

Le vert équivaut à l’ACTION (choisir la meilleure option, revenir dans la situation avec un esprit calmé, identifier les bénéfices de cette action).

 

La cocotte de l’attention (Scholavie – Tous droits réservés)

La cocotte s’est fait une place dans les activités pédagogiques utilisées par les enseignants en classe. Ici, c’est une cocotte de l’attention dont l’objectif est de permettre au jeune de se reconnecter à l’instant présent.

Sur le site Scholavie, voici comment cet outil est présenté: “Muscler son attention en jouant à la cocotte, c’est possible ! Un outil à utiliser entre deux activités, au retour de la récréation ou quand le besoin s’en fait sentir.”

Il est également possible de télécharger une cocotte vierge et de la compléter avec les élèves, en fonction de ce qui leur semble essentiel pour garder son attention au top, ou pour revenir à un état attentionnel adapté à l’apprentissage.

 

La roue des pauses attentionnelles (Scholavie – Tous droits réservés)

La roue est aussi devenue une ressource pédagogique. Ici, elle s’intitule “La roue des pauses attentionnelles” et la faire tourner va inviter l’élève (ou les élèves) à faire quelque chose qui lui change les idées, lui fait faire une pause, de façon à être capable ensuite de remobiliser son attention de manière efficace pour apprendre.

Scholavie propose également une roue vierge, qu’on peut donc compléter avec ses élèves, en ayant identifié une série de choses qui détendent, en vue de pouvoir être plus attentif après l’avoir fait. 

 

Le chemin de l’attention (Scholavie – Tous droits réservés)

C’est un chemin avec 6 étapes. L’idée est de lancer un dé et de faire l’exercice qui correspond au nombre indiqué dessus.

En voici un morceau en image.

 

Voici comment il est présenté sur le site:

“Il s’agit de découvrir et/ou pratiquer des exercices de pleine conscience ou pleine attention. La pleine conscience, c’est être pleinement conscient de ce que l’on fait, en étant présent à l’expérience du moment, sans porter de jugement. C’est passer du mode faire au mode être, sortir du pilotage automatique et prendre le temps de se connecter à soi et à l’expérience vécue. Le besoin d’appuyer sur pause peut se faire ressentir dans un monde qui va vite et dans lequel les apprentissages se succèdent les uns aux autres en un temps record.
La pratique régulière de la pleine conscience a une
validation scientifique reconnue même si elle demande à être consolidée dans l’environnement scolaire. Elle permet d’être plus ancré, relié à soi, au monde et aux autres et de s’engager pleinement dans un apprentissage. Elle permet aussi d’être plus attentif, persévérant et plus créatif dans l’apprentissage. Elle favorise ainsi les conditions d’une motivation durable.
La pleine attention, c’est comme un muscle. Plus vous pratiquez, plus vous saurez comment faire et
plus vous en ressentirez les
bienfaits.”

 

Favoriser la mémorisation à l’aide d’outils numériques

Sur le site de l’Académie de Normandie, l’article suivant m’a semblé intéressant à partager: “Favoriser la mémorisation (à l’aide d’outils numériques)”

En effet, mémoriser nécessite de nombreuses réactivations, idéalement à un rythme expansé, et l’enseignant peut en prévoir une partie en classe, pendant ses cours. Il s’agit de permettre à chaque élève de faire revenir en tête les informations déjà stockées, et de se mettre en projet de les compléter et/ou de les corriger au besoin, grâce au feedback immédiat qu’il reçoit sur sa production. 

Faire usage d’outils numériques permet de varier les façons de réactiver et peut nourrir l’engagement des élèves dans la tâche proposée. C’est également une manière de différencier l’enseignement car chaque apprenant peut avancer à son rythme, en autonomie ou accompagné par son professeur.

Voici quelques exemples d’outils présentés dans l’article (pour les découvrir tous, je vous invite à aller le consulter dans son intégralité) – les liens renvoient soit à l’application, soit à un article de ce blog qui en parle, soit à un exemple cité dans l’article original:

 

 

Des activités pédagogiques pertinentes pour un apprentissage en profondeur

Sur le site d’Innovation pédagogique, l’article publié le 26 février 2020 par Jean-François Parmentier présente 5 activités pédagogiques pertinentes pour promouvoir un apprentissage en profondeur: tester, susciter le questionnement, faire résumer, comparer dans des tableaux et réaliser des cartes conceptuelles.

Comme l’auteur le signale, il ne s’agit pas d’activités révolutionnaires, ce sont des pratiques que les enseignants utilisent déjà. L’article regorge de références bibliographiques renvoyant à des articles scientifiques, dans lesquels ces pratiques sont validées et qualifiées d’efficaces pour faire apprendre en profondeur. Merci à l’auteur d’avoir compilé ces références, très intéressantes. De plus, chaque pratique est détaillée et illustrée par des exemples concrets, ainsi que des recommandations, ce qui donne des repères utiles et pertinents pour les mettre en œuvre avec nos élèves, ou les améliorer si nécessaire.

Si vous prenez le temps de lire ce contenu, vous vous rendrez compte que les liens avec la gestion mentale sont nombreux.

En voici quelques-uns, sans prétention d’exhaustivité.

(Se) tester (en l’absence de l’objet de perception)

Se tester est une des pratiques recommandées: il s’agit notamment de se remémorer un contenu sans avoir les documents sous les yeux (rappel libre).

C’est, au fond, proposer à l’apprenant une pause évocative pour faire revenir en tête ce dont il se rappelle d’un cours, sans la perception sous les yeux, pour faire le point sur ce qui est resté en mémoire. Comparer ensuite avec le cours permet à l’étudiant de se compléter et se corriger au besoin. C’est un incontournable en gestion mentale. Ces pauses évocatives peuvent se faire en classe, à différents moments, avec des objectifs variés. C’est d’ailleurs une des premières pistes concrètes relevées par les enseignants en formation. Par exemple, ils peuvent la prévoir en début de séance pour se rappeler le contenu du cours précédent, ou pendant le cours pour que les élèves vérifient leur compréhension, ou en fin de cours pour faire une synthèse de ce qui a été abordé, etc. C’est un outil puissant qui permet l’apprentissage en profondeur.

Le “Ni rouge, ni vert” est un exemple de mise en pratique de ce test: l’élève “déstocke” par écrit ce qu’il a en tête concernant une notion (sur base de questions posées par l’enseignant, ou de manière plus libre). Puis il prend son cours et compare; il se corrige en rouge et se complète en vert. L’objectif final est de n’avoir ni rouge, ni vert. Cela implique plusieurs moments de déstockage qui permettront à l’étudiant de se voir progresser. L’élève peut s’entraîner à faire cet exercice en classe, et le réaliser aussi à la maison, en autonomie.

Susciter le questionnement (en présence de l’objet de perception)

Cette pratique vise à susciter, chez l’élève, des commentaires sur le contenu étudié, de manière à ce qu’il fasse des liens avec le déjà connu (ce qui a été vu aux cours précédents et les propres connaissances de l’élève). Ces liens vont aider l’apprenant à donner du sens au contenu et à anticiper différents contextes dans lesquels ça pourra être utilisé (transfert).

Faire des liens est bien un incontournable du geste mental de compréhension: pour donner du sens, il faut partir à la recherche des indices contenus dans l’objet de perception, et chercher à quoi je peux les relier dans ce que je connais déjà. Ces liens me permettent de faire des hypothèses de sens, que je vérifie en revenant à l’objet de perception et ses indices. C’est comme un zig-zag, que je fais à plusieurs reprises jusqu’au moment où j’ai compris. 

Se poser des questions aide à faire des liens. Il en était question dans cet article, inspiré des 5 questions de Guy Sonnois.

Dans le geste mental de mémorisation, l’anticipation (ou l’imaginaire d’avenir) est incontournable et se fait sur base de 3 questions: où, quand et comment vais-je avoir besoin de ce que je me mets en tête? 

Notre rôle de pédagogue est d’entraîner les élèves à faire ces liens, à se poser ces questions, car ce n’est pas forcément spontané. 

Réaliser des cartes conceptuelles

Ces cartes sont des représentations visuelles de liens entre concepts. Le schéma heuristique en est un exemple. Cette pratique peut être un prolongement de la précédente. En effet, se questionner pour faire des liens peut être traduit en schéma et servir de support écrit pour mieux comprendre quelque chose, pour structurer une pensée en arborescence, pour mettre en évidence des éléments-clés, etc.

Elles seront efficaces pour l’élève s’il les réalise lui-même. 

Les liens entre la schématisation heuristique et la gestion mentale sont nombreux, en voici un: pour comprendre, certains ont besoin de commencer par évoquer la globalité d’un contenu, d’autres auront besoin de l’évoquer d’abord de manière linéaire, et d’autres encore comprendront en évoquant d’abord un mouvement mental (ou un mélange d’espace et de temps, avec des ressentis, des émotions, des vibrations, …). Le schéma heuristique est une perception qui peut répondre à ces trois types de besoins évocatifs: il présente une globalité, il peut se parcourir branche par branche, et il peut, au-delà des branches souples et “mobiles” comme la pensée ,contenir également des dessins ou des mots qui expriment du mouvement (des flèches, des onomatopées, …) . 

Il était déjà question du schéma heuristique dans cet article (mémoriser à l’aide du mindmap), dans celui-ci (Liens opérables pour comprendre et dans celui-ci (Les cartes mentales au service des 5 gestes), que vous pouvez relire pour compléter votre information.

 

Source des images: www.freepik.com

Encourager les élèves à évoquer en classe

Troisième article de la série sur les suivis des enseignants après deux jours de formation en niveau 1.

Dans les petits pas partagés pendant ces rencontres, il en est un incontournable: la pause évocative, qui donne l’occasion à chaque élève de travailler mentalement, d’être actif pendant le cours.

Cette pause évocative peut prendre plusieurs formes, se programmer à différents moments de la séquence de cours, cela dépend chaque fois des objectifs de l’enseignant. Tant que les apprenants n’ont pas l’habitude de ce type d’exercice, l’enseignant peut baliser ces moments de pause évocative. Il s’agit de donner des repères aux élèves pour les accompagner dans leur travail mental. Ce faisant, ils ont l’occasion de faire exister la matière dans leur tête ou d’y être attentifs, de vérifier leur compréhension, de réactiver le contenu pour le stocker en vue d’exercices (étape de la mémorisation), etc.

Dans le sketchnote ci-dessous, vous pouvez découvrir la synthèse de ce que les enseignants ont mis en œuvre sur ce plan.

 

Les TICE pour réactiver les connaissances

Sur le blog “L’atelier du formateur“, voici une ressource très intéressante qui donne des pistes pour utiliser les TICE (en présentiel ou à distance) afin que les élèves réactivent leurs connaissances, dans divers contextes. Merci à @isafil (sur Twitter) pour la découverte.

Voici comment cette ressource est présentée sur le blog précité par Idremeau, auteure de l’article, publié le 19 mai 2020:

“La fiche « 4 façons d’activer les connaissances antérieures à l’aide des technologies » du Service national du RÉCIT (Canada), présente des outils numériques adaptés à la réactivation de connaissances :

  1. Stratégie « SVA » : « Ce que je Sais, ce que je Veux apprendre et ce que j’ai Appris » avec un outil d’écriture collaborative (Framapad)
  2. Représentation que le groupe se fait d’un sujet par l’utilisation d’un outil de création de Nuage de mots (Mentimeter)
  3. « Le billet d’entrée » de l’apprenant avec un PADLET : série de questions que doit se poser l’apprenant avant de commencer le cours
  4. « Le modèle de Frayer » : construction collective à partir d’un outil de création de graphiques. Le modèle permet de développer le vocabulaire et de séparer les concepts en quatre idées principales”

Chaque fiche est expliquée avec une vidéo, ce qui aide à la mise en pratique pour l’enseignant.

Au-delà de ces 4 outils, d’autres pistes sont proposées. 

En termes de gestion mentale (non exhaustif)

Tout d’abord, chaque outil invite l’élève à EVOQUER, ce qui est une étape indispensable pour apprendre. 

Ensuite, chaque outil présente l’un ou l’autre avantage en termes d’un ou de plusieurs gestes mentaux. L’attention est présente partout, évidemment.

  • l’outil 1 aide l’élève à se mettre en projet en s’appuyant sur 3 temps: ce qu’il sait maintenant (présent), ce qu’il souhaiterait apprendre (futur), et ce qu’il a déjà en stock (passé). C’est une manière de faire le point pour se lancer dans un nouvel apprentissage, ou dans un exercice;
  • l’outil 2 permet à l’élève de mobiliser le déjà là, étape importante pour entrer dans la compréhension d’un nouveau concept, puisque pour comprendre, il faut faire des liens entre le nouveau et ce qui est déjà en stock; de plus, donner l’occasion à l’apprenant de partir de ses représentations et y revenir en toute conscience quand on a avancé dans l’apprentissage, peut l’aider à faire évoluer ces représentations;
  • l’outil 3 est une magnifique porte d’entrée pour le geste mental de compréhension: se poser des questions (les 5 questions de la compréhension de Guy Sonnois, CQQCOQP, etc.), à soi-même ou à d’autres élèves, est une excellente façon de réactiver, de donner du sens, d’imaginer, d’avancer dans sa réflexion, …
  • l’outil 4 ressemble beaucoup à la démarche de construction du sens développée par Britt-Mari Barth: pour définir un concept au sens large, les élèves complètent un schéma avec l’aide de l’enseignant, ou en sous-groupes. 4 parties dans ce schéma: une définition (ou étiquette), les caractéristiques/représentations, des exemples et contre-exemples.

 

 

Se questionner pour apprendre

La curiosité n’est pas un vilain défaut quand il s’agit d’apprendre: se poser des questions, à soi-même ou entre pairs, permet de gérer de manière plus efficace les 5 gestes mentaux. C’est utile de le rappeler en cette période, car les étudiants se préparent pour leurs examens de décembre.

Pour être attentif, un tri est nécessaire, et se questionner semble une façon intéressante de cibler ce qui doit être pris en compte dans les évocations, et ce qui est accessoire, non pertinent.

Quand on mémorise, là aussi, le fait de classer, d’organiser, de structurer, va permettre de mieux garder en tête ce qui doit y être stocké. Sans oublier l’imaginaire d’avenir qui oriente l’acte de mémoriser: où, quand et comment va-t-on avoir besoin de ce qu’on garde en mémoire?

L’imagination créatrice sera également enrichie par un questionnement en lien avec ce qui nous anime: découvrir et/ou inventer.

Quand il s’agit de réfléchir, là aussi, se poser des questions peut aider à affiner le tri dans les acquis que nous devons mobiliser pour résoudre un problème, ou pour comprendre quelque chose de complexe.

Pour comprendre, se poser des questions dans plusieurs directions donne l’occasion d’une compréhension approfondie. Guy Sonnois, dans son cahier de travail à destination des élèves, propose 5 questions pour comprendre.

Les voici en image (réalisée avec l’application Genial.ly). Vous pourrez lire plus d’informations sur ces 5 questions directement sur le blog de Guy Sonnois: Accompagner le travail des adolescents avec Pégase, par exemple, dans cet article.

La mindmap ci-dessous présente une autre manière de se questionner. Elle a été réalisée par Marco Bertolini, et est disponible ici sur son blog. Si vous dites tout haut (ou mentalement, ça marche aussi): CQQCOQP, vous comprendrez que mettre les lettres dans cet ordre st un bon moyen mnémotechnique pour se souvenir de ces 7 questions qui sont de précieux outils pour apprendre.

 

 

 

 

 

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