Se questionner pour apprendre

La curiosité n’est pas un vilain défaut quand il s’agit d’apprendre: se poser des questions, à soi-même ou entre pairs, permet de gérer de manière plus efficace les 5 gestes mentaux. C’est utile de le rappeler en cette période, car les étudiants se préparent pour leurs examens de décembre.

Pour être attentif, un tri est nécessaire, et se questionner semble une façon intéressante de cibler ce qui doit être pris en compte dans les évocations, et ce qui est accessoire, non pertinent.

Quand on mémorise, là aussi, le fait de classer, d’organiser, de structurer, va permettre de mieux garder en tête ce qui doit y être stocké. Sans oublier l’imaginaire d’avenir qui oriente l’acte de mémoriser: où, quand et comment va-t-on avoir besoin de ce qu’on garde en mémoire?

L’imagination créatrice sera également enrichie par un questionnement en lien avec ce qui nous anime: découvrir et/ou inventer.

Quand il s’agit de réfléchir, là aussi, se poser des questions peut aider à affiner le tri dans les acquis que nous devons mobiliser pour résoudre un problème, ou pour comprendre quelque chose de complexe.

Pour comprendre, se poser des questions dans plusieurs directions donne l’occasion d’une compréhension approfondie. Guy Sonnois, dans son cahier de travail à destination des élèves, propose 5 questions pour comprendre.

Les voici en image (réalisée avec l’application Genial.ly). Vous pourrez lire plus d’informations sur ces 5 questions directement sur le blog de Guy Sonnois: Accompagner le travail des adolescents avec Pégase, par exemple, dans cet article.

La mindmap ci-dessous présente une autre manière de se questionner. Elle a été réalisée par Marco Bertolini, et est disponible ici sur son blog. Si vous dites tout haut (ou mentalement, ça marche aussi): CQQCOQP, vous comprendrez que mettre les lettres dans cet ordre st un bon moyen mnémotechnique pour se souvenir de ces 7 questions qui sont de précieux outils pour apprendre.

 

 

 

 

 

Le “sketchnote”, un outil de prise de notes visuelles

pensee_visuelle-b91e9Commençons par définir le “sketchnote”: c’est littéralement une “note réalisée à l’aide d’un dessin”, ou une “technique de facilitation graphique permettant la prise de note visuelle” qui se fait en utilisant des titres, des mots-clés, des phrases, des dessins, des symboles, des flèches, des contacteurs, etc. Cet outil est proche du Mindmap (ou schéma heuristique), avec plus de souplesse dans les principes de mise en page (par exemple, pas besoin de partir d’un point central).

En voici ci-contre un exemple réalisé par Magalie Le Gall (@magalielegall sur Twitter), facilitatrice graphique (son blog “365 jours en mind map” regorge d’exemples, il est à visiter!).

Vous en avez un autre exemple ici. Il s’agit alors de présenter l’information autrement qu’en format textuel et linéaire.

Il constitue une démarche intéressante pour s’exercer à la synthèse d’informations tout en mobilisant notre attention, en favorisant notre concentration, en sollicitant notre imagination créatrice et en activant notre compréhension. Il permet de (re)prendre du plaisir à la prise de notes et son côté synthétique et ludique peut aider, par exemple, à la mise en projet de mémorisation de son contenu.

S’il est certain qu’il ne conviendra pas à tous, cela vaut la peine d’y sensibiliser chacun qui pourra ensuite décider, en connaissance de cause, de l’usage qu’il en fera ou pas dans ses apprentissages.

Sources utilisées pour rédiger et illustrer cet article:

“Qu’est-ce qu’un sketchnote?”, en ligne, sur Eduscol, et plus précisément le portail numérique du 1er degré

“Apprendre avec le sketchnoting – Comment ré-enchanter les manières d’apprendre grâce à la pensée visuelle?”, de Akoun A., Boukobza P., Pailleau I., Eyrolles, 2017.

Le numérique pour entraîner l’imagination (français): témoignage d’une enseignante

Il s’agit de Marie Soulié, professeur de Lettres (en France), qui témoigne sur son blog d’usages pédagogiques du numérique pour entraîner des compétences chez ses élèves.

Ici, le témoignage concerne une classe de 4ème (équivalent d’une 2ème secondaire en Belgique) qui utilise une tablette pour créer une bande-annonce de lecture d’une nouvelle fantastique.

Voici ce que Marie Soulié en dit:

J’ai testé aujourd’hui une nouvelle façon de réaliser des bandes-annonces de lecture. J’ai utilisé la géniale application Show me qui permet d’enregistrer sa voix tout en dessinant ou en écrivant. J’ai donc demandé à mes 4º de me raconter en 1 heure leur histoire sans plus de précision. Ils ont très vite pris en main application et j’ai pu noter quelques points que je tenais à partager avec vous :

 

  • Dessiner, annoter permet à l’élève de poser sa voix , ralentir son débit et donc de se laisser du temps pour chercher ses mots.
  • Le dessin illustre l’histoire mais pas seulement il permet à l’élève d’aller à l’essentiel.
  • Certains préfèrent au dessin des mots clés.
  • Tous ont le soucis d’une chronologie.
  • À noter également que certains sont passés par un écrit, d’autres se sont lancés directement.

Bref un champ à explorer me semble-t-il…..je vous laisse juger les productions, j’ai déposé sur ce mur un échantillon assez représentatif de la classe.

 

En termes de gestion mentale, cet exercice permet aux élèves de déployer leur geste d’imagination créatrice et d’utiliser la tablette pour dynamiser leur mise en projet.

Imagination créatrice en français: un bel exemple de séquence

A nouveau, voici une très belle ressource trouvée via le réseau social Twitter puisqu’une enseignante en français y a partagé le lien vers une activité qu’elle a créée pour “Dire l’amour”. Il s’agit de Madame Motycka (à suivre ici sur Twitter), et la classe concernée est une 4ème (équivalent d’une 2ème chez nous).

Les productions des élèves sont magnifiques et résultent d’un geste d’imagination créatrice encadré par toute une série d’étapes préparatoires et de consignes précises que vous pourrez découvrir en faisant défiler les dias très esthétiques de la séquence sur le site Genial-Ly.

Un bel exemple pour ce geste mental souvent parent pauvre de notre enseignement.

En lien avec le geste d’imagination créatrice

Sir Ken Robinson (auteur, orateur et expert en éducation internationalement reconnu pour ses interventions en faveur du développement de la créativité et de l’innovation) explique dans cette conférence TED la pensée divergente ou comment l’éducation traditionnelle éteint la créativité… J’y fais déjà référence dans cet article.

Il s’agit d’une vidéo qui est en ligne depuis 11 ans et qui a été vue plus de 46 millions de fois!!! Autant dire que le sujet passionne et en même temps, qu’il est toujours d’actualité.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire ici l’interview de Sir Robinson (LeMonde.fr, écrit par Emmanuel Davidenkoff , mis en ligne le 4 septembre 2017).

Même si l’approche de la gestion mentale nous permet de relativiser le discours plutôt sévère à l’encontre de l’école contenu dans cette vidéo, cela nous invite à réfléchir: comment pouvons-nous, dans le cadre scolaire, dans nos cours, susciter chez nos élèves l’entraînement et le déploiement de leur imagination créatrice?