Des activités pédagogiques pertinentes pour un apprentissage en profondeur

Sur le site d’Innovation pédagogique, l’article publié le 26 février 2020 par Jean-François Parmentier présente 5 activités pédagogiques pertinentes pour promouvoir un apprentissage en profondeur: tester, susciter le questionnement, faire résumer, comparer dans des tableaux et réaliser des cartes conceptuelles.

Comme l’auteur le signale, il ne s’agit pas d’activités révolutionnaires, ce sont des pratiques que les enseignants utilisent déjà. L’article regorge de références bibliographiques renvoyant à des articles scientifiques, dans lesquels ces pratiques sont validées et qualifiées d’efficaces pour faire apprendre en profondeur. Merci à l’auteur d’avoir compilé ces références, très intéressantes. De plus, chaque pratique est détaillée et illustrée par des exemples concrets, ainsi que des recommandations, ce qui donne des repères utiles et pertinents pour les mettre en œuvre avec nos élèves, ou les améliorer si nécessaire.

Si vous prenez le temps de lire ce contenu, vous vous rendrez compte que les liens avec la gestion mentale sont nombreux.

En voici quelques-uns, sans prétention d’exhaustivité.

(Se) tester (en l’absence de l’objet de perception)

Se tester est une des pratiques recommandées: il s’agit notamment de se remémorer un contenu sans avoir les documents sous les yeux (rappel libre).

C’est, au fond, proposer à l’apprenant une pause évocative pour faire revenir en tête ce dont il se rappelle d’un cours, sans la perception sous les yeux, pour faire le point sur ce qui est resté en mémoire. Comparer ensuite avec le cours permet à l’étudiant de se compléter et se corriger au besoin. C’est un incontournable en gestion mentale. Ces pauses évocatives peuvent se faire en classe, à différents moments, avec des objectifs variés. C’est d’ailleurs une des premières pistes concrètes relevées par les enseignants en formation. Par exemple, ils peuvent la prévoir en début de séance pour se rappeler le contenu du cours précédent, ou pendant le cours pour que les élèves vérifient leur compréhension, ou en fin de cours pour faire une synthèse de ce qui a été abordé, etc. C’est un outil puissant qui permet l’apprentissage en profondeur.

Le “Ni rouge, ni vert” est un exemple de mise en pratique de ce test: l’élève “déstocke” par écrit ce qu’il a en tête concernant une notion (sur base de questions posées par l’enseignant, ou de manière plus libre). Puis il prend son cours et compare; il se corrige en rouge et se complète en vert. L’objectif final est de n’avoir ni rouge, ni vert. Cela implique plusieurs moments de déstockage qui permettront à l’étudiant de se voir progresser. L’élève peut s’entraîner à faire cet exercice en classe, et le réaliser aussi à la maison, en autonomie.

Susciter le questionnement (en présence de l’objet de perception)

Cette pratique vise à susciter, chez l’élève, des commentaires sur le contenu étudié, de manière à ce qu’il fasse des liens avec le déjà connu (ce qui a été vu aux cours précédents et les propres connaissances de l’élève). Ces liens vont aider l’apprenant à donner du sens au contenu et à anticiper différents contextes dans lesquels ça pourra être utilisé (transfert).

Faire des liens est bien un incontournable du geste mental de compréhension: pour donner du sens, il faut partir à la recherche des indices contenus dans l’objet de perception, et chercher à quoi je peux les relier dans ce que je connais déjà. Ces liens me permettent de faire des hypothèses de sens, que je vérifie en revenant à l’objet de perception et ses indices. C’est comme un zig-zag, que je fais à plusieurs reprises jusqu’au moment où j’ai compris. 

Se poser des questions aide à faire des liens. Il en était question dans cet article, inspiré des 5 questions de Guy Sonnois.

Dans le geste mental de mémorisation, l’anticipation (ou l’imaginaire d’avenir) est incontournable et se fait sur base de 3 questions: où, quand et comment vais-je avoir besoin de ce que je me mets en tête? 

Notre rôle de pédagogue est d’entraîner les élèves à faire ces liens, à se poser ces questions, car ce n’est pas forcément spontané. 

Réaliser des cartes conceptuelles

Ces cartes sont des représentations visuelles de liens entre concepts. Le schéma heuristique en est un exemple. Cette pratique peut être un prolongement de la précédente. En effet, se questionner pour faire des liens peut être traduit en schéma et servir de support écrit pour mieux comprendre quelque chose, pour structurer une pensée en arborescence, pour mettre en évidence des éléments-clés, etc.

Elles seront efficaces pour l’élève s’il les réalise lui-même. 

Les liens entre la schématisation heuristique et la gestion mentale sont nombreux, en voici un: pour comprendre, certains ont besoin de commencer par évoquer la globalité d’un contenu, d’autres auront besoin de l’évoquer d’abord de manière linéaire, et d’autres encore comprendront en évoquant d’abord un mouvement mental (ou un mélange d’espace et de temps, avec des ressentis, des émotions, des vibrations, …). Le schéma heuristique est une perception qui peut répondre à ces trois types de besoins évocatifs: il présente une globalité, il peut se parcourir branche par branche, et il peut, au-delà des branches souples et “mobiles” comme la pensée ,contenir également des dessins ou des mots qui expriment du mouvement (des flèches, des onomatopées, …) . 

Il était déjà question du schéma heuristique dans cet article (mémoriser à l’aide du mindmap), dans celui-ci (Liens opérables pour comprendre et dans celui-ci (Les cartes mentales au service des 5 gestes), que vous pouvez relire pour compléter votre information.

 

Source des images: www.freepik.com

Témoignage d’une enseignante: sa pratique quotidienne du dialogue pédagogique en classe

Sur le site d’If Belgique, vous pouvez aller lire le témoignage de Donatienne Colyn, enseignante de français dans une école de Herve, qui nous explique comment elle s’appuie sur le dialogue pédagogique pour accompagner ses élèves du premier degré du secondaire. Elle explique qu’il s’agit d’élèves en difficulté, cabossés par un parcours scolaire chaotique. L’objectif final est de les amener à réussir leur CE1D, et il est sous-tendu par d’autres finalités, très motivantes pour l’équipe éducative: redonner confiance en eux à ces apprenants, “les réconcilier avec l’école et leur capacité à apprendre, à progresser (quel que soit le domaine)”. 

Donatienne a découvert la gestion mentale il y a une quinzaine d’années, quand elle commençait à enseigner. Elle s’est formée de manière approfondie puisqu’elle est praticienne et bientôt formatrice. Au fil des années, elle a perfectionné sa mise en pratique de cette démarche pédagogique dans ses classes, et l’article (extrait de la Feuille d’If n°40, publication bisannuelle de l’asbl) présente un magnifique exemple de l’utilisation du dialogue pédagogique au service des finalités précitées, et qui concernent les élèves. 

A lire absolument!

Et la bonne nouvelle, c’est que si ce témoignage vous inspire, il y en a 39 autres dans cette publication, intégralement disponible sur le site, en cliquant sur ce lien.

 

Aider les élèves à se mettre en projet mentalement

Voici le quatrième et dernier article de la série sur les suivis des enseignants après 2 journées de formation.

Il s’agit ici d’accompagner les élèves à se mettre en projet, c’est-à-dire à anticiper une tâche dans toutes ses dimensions: quel est le but de la tâche, quels sont les moyens que je peux mobiliser, comment je me sens par rapport à cette tâche? Ce travail d’anticipation est personnel, et demande à l’élève d’évoquer les réponses à ces questions d’anticipation. Il a donc besoin de temps pour le faire.

Voici une synthèse sous forme de sketchnote de ce qui est ressorti pendant les rencontres de suivi.

Encourager les élèves à évoquer en classe

Troisième article de la série sur les suivis des enseignants après deux jours de formation en niveau 1.

Dans les petits pas partagés pendant ces rencontres, il en est un incontournable: la pause évocative, qui donne l’occasion à chaque élève de travailler mentalement, d’être actif pendant le cours.

Cette pause évocative peut prendre plusieurs formes, se programmer à différents moments de la séquence de cours, cela dépend chaque fois des objectifs de l’enseignant. Tant que les apprenants n’ont pas l’habitude de ce type d’exercice, l’enseignant peut baliser ces moments de pause évocative. Il s’agit de donner des repères aux élèves pour les accompagner dans leur travail mental. Ce faisant, ils ont l’occasion de faire exister la matière dans leur tête ou d’y être attentifs, de vérifier leur compréhension, de réactiver le contenu pour le stocker en vue d’exercices (étape de la mémorisation), etc.

Dans le sketchnote ci-dessous, vous pouvez découvrir la synthèse de ce que les enseignants ont mis en œuvre sur ce plan.

 

Varier et dissocier les perceptions

Voici le deuxième article de la série sur les suivis des enseignants après deux jours de formation en niveau 1.

Les enseignants se rendent compte de l’importance de proposer des perceptions variées aux élèves pour qu’ils puissent capter le contenu sous différentes formes, et de la pertinence de les dissocier quand l’information est complexe, sinon les élèves sont en situation de double tâche. Pour donner l’occasion aux apprenants de travailler mentalement, l’escamotage de la perception est également une étape essentielle à introduire dans la séquence de cours. Ce temps d’évocation (ou pause évocative) sera efficace si les élèves sont en projet: par exemple, si l’enseignant montre un schéma pendant quelques minutes, il est important d’annoncer à la classe qu’ensuite, le schéma sera caché pendant un temps qui permettra de vérifier comment il est présent dans la tête, et qu’une fois cette mise au point réalisée, les élèves pourront à nouveau percevoir le schéma afin de corriger et/ou compléter celui qu’ils ont évoqué.

En général, la majorité des professeurs est déjà attentive à la manière de faire percevoir leur cours. La gestion mentale leur permet d’analyser leurs pratiques avec un nouveau regard, rendant possible l’explicitation de leurs choix pédagogiques concernant cet aspect-là.

Dans le sketchnote ci-dessous, vous pourrez découvrir la synthèse de ce qui a été partagé pendant les rencontres de suivi concernant les perceptions.

 

Les TICE pour réactiver les connaissances

Sur le blog “L’atelier du formateur“, voici une ressource très intéressante qui donne des pistes pour utiliser les TICE (en présentiel ou à distance) afin que les élèves réactivent leurs connaissances, dans divers contextes. Merci à @isafil (sur Twitter) pour la découverte.

Voici comment cette ressource est présentée sur le blog précité par Idremeau, auteure de l’article, publié le 19 mai 2020:

“La fiche « 4 façons d’activer les connaissances antérieures à l’aide des technologies » du Service national du RÉCIT (Canada), présente des outils numériques adaptés à la réactivation de connaissances :

  1. Stratégie « SVA » : « Ce que je Sais, ce que je Veux apprendre et ce que j’ai Appris » avec un outil d’écriture collaborative (Framapad)
  2. Représentation que le groupe se fait d’un sujet par l’utilisation d’un outil de création de Nuage de mots (Mentimeter)
  3. « Le billet d’entrée » de l’apprenant avec un PADLET : série de questions que doit se poser l’apprenant avant de commencer le cours
  4. « Le modèle de Frayer » : construction collective à partir d’un outil de création de graphiques. Le modèle permet de développer le vocabulaire et de séparer les concepts en quatre idées principales”

Chaque fiche est expliquée avec une vidéo, ce qui aide à la mise en pratique pour l’enseignant.

Au-delà de ces 4 outils, d’autres pistes sont proposées. 

En termes de gestion mentale (non exhaustif)

Tout d’abord, chaque outil invite l’élève à EVOQUER, ce qui est une étape indispensable pour apprendre. 

Ensuite, chaque outil présente l’un ou l’autre avantage en termes d’un ou de plusieurs gestes mentaux. L’attention est présente partout, évidemment.

  • l’outil 1 aide l’élève à se mettre en projet en s’appuyant sur 3 temps: ce qu’il sait maintenant (présent), ce qu’il souhaiterait apprendre (futur), et ce qu’il a déjà en stock (passé). C’est une manière de faire le point pour se lancer dans un nouvel apprentissage, ou dans un exercice;
  • l’outil 2 permet à l’élève de mobiliser le déjà là, étape importante pour entrer dans la compréhension d’un nouveau concept, puisque pour comprendre, il faut faire des liens entre le nouveau et ce qui est déjà en stock; de plus, donner l’occasion à l’apprenant de partir de ses représentations et y revenir en toute conscience quand on a avancé dans l’apprentissage, peut l’aider à faire évoluer ces représentations;
  • l’outil 3 est une magnifique porte d’entrée pour le geste mental de compréhension: se poser des questions (les 5 questions de la compréhension de Guy Sonnois, CQQCOQP, etc.), à soi-même ou à d’autres élèves, est une excellente façon de réactiver, de donner du sens, d’imaginer, d’avancer dans sa réflexion, …
  • l’outil 4 ressemble beaucoup à la démarche de construction du sens développée par Britt-Mari Barth: pour définir un concept au sens large, les élèves complètent un schéma avec l’aide de l’enseignant, ou en sous-groupes. 4 parties dans ce schéma: une définition (ou étiquette), les caractéristiques/représentations, des exemples et contre-exemples.

 

 

Se questionner pour apprendre

La curiosité n’est pas un vilain défaut quand il s’agit d’apprendre: se poser des questions, à soi-même ou entre pairs, permet de gérer de manière plus efficace les 5 gestes mentaux. C’est utile de le rappeler en cette période, car les étudiants se préparent pour leurs examens de décembre.

Pour être attentif, un tri est nécessaire, et se questionner semble une façon intéressante de cibler ce qui doit être pris en compte dans les évocations, et ce qui est accessoire, non pertinent.

Quand on mémorise, là aussi, le fait de classer, d’organiser, de structurer, va permettre de mieux garder en tête ce qui doit y être stocké. Sans oublier l’imaginaire d’avenir qui oriente l’acte de mémoriser: où, quand et comment va-t-on avoir besoin de ce qu’on garde en mémoire?

L’imagination créatrice sera également enrichie par un questionnement en lien avec ce qui nous anime: découvrir et/ou inventer.

Quand il s’agit de réfléchir, là aussi, se poser des questions peut aider à affiner le tri dans les acquis que nous devons mobiliser pour résoudre un problème, ou pour comprendre quelque chose de complexe.

Pour comprendre, se poser des questions dans plusieurs directions donne l’occasion d’une compréhension approfondie. Guy Sonnois, dans son cahier de travail à destination des élèves, propose 5 questions pour comprendre.

Les voici en image (réalisée avec l’application Genial.ly). Vous pourrez lire plus d’informations sur ces 5 questions directement sur le blog de Guy Sonnois: Accompagner le travail des adolescents avec Pégase, par exemple, dans cet article.

La mindmap ci-dessous présente une autre manière de se questionner. Elle a été réalisée par Marco Bertolini, et est disponible ici sur son blog. Si vous dites tout haut (ou mentalement, ça marche aussi): CQQCOQP, vous comprendrez que mettre les lettres dans cet ordre st un bon moyen mnémotechnique pour se souvenir de ces 7 questions qui sont de précieux outils pour apprendre.

 

 

 

 

 

Gestion mentale et esprit critique

C’était le thème du XIVe colloque de l’IIGM (Institut International de Gestion Mentale), ce weekend, à Paris. Eduquer à l’esprit critique est un enjeu majeur à l’école, et ce, dès la maternelle. Comment la gestion mentale peut-elle être un atout de poids dans cet apprentissage-là ?

Je vais partager dans cet article 4 points clés repérés au cours de ces deux journées de conférences, ateliers et témoignages de pratiques. 

La pause évocative

C’est une évidence : en installant la pause évocative, l’enseignant permet aux apprenants de mettre une distance entre la perception et l’action, d’ouvrir une intériorité réflexive, et de faire une place pour l’esprit critique. Le développer demande du temps, un accompagnement, un entrainement. Or, cette pause évocative peut être guidée par le professeur : « Et si vous entrez dans le schéma par une autre porte, le comprenez-vous de la même façon ? » ;  « Et si le retour à la perception vous donnait l’occasion de compléter, de corriger, d’ajuster votre pensée ? » ; « Faites le point sur les indices que vous avez repérés : quelle(s) hypothèse(s) de sens vous permettent-ils d’imaginer ? Revenez à la perception : vos hypothèses tiennent-elles la route ?» ; « Cherchez les décalages possibles entre ce que vous venez de voir et ce vous savez déjà sur ce sujet. » ; etc.

 

L’explicitation des gestes mentaux

Ensuite, en explicitant aux élèves, après les avoir mis à la tâche, comment faire pour être attentif, mémoriser, comprendre, réfléchir, imaginer, nous les outillons pour la gestion de tout ce qui est discernement, complexité.

Bien gérer son attention est fondamental pour avoir un esprit critique : c’est la porte d’entrée du travail mental, c’est le moment où l’apprenant opère un tri dans ce qu’il perçoit, orienté par son projet : « J’ai repéré dans cette vidéo des éléments décalés qui me font douter de son contenu. » 

Pour mener à bien sa compréhension, il faut souvent tâtonner, chercher, se questionner, faire des hypothèses, les vérifier. La vigilance est de mise, car nous sommes habités par des représentations et des préjugés, influencés par des biais cognitifs. En prendre conscience nous permet de mieux réfléchir, de ne pas sombrer dans les dogmatismes, les idées toutes faites.

Les projets de sens

Ajoutons que prendre conscience de ce qui nous anime quand nous apprenons est essentiel pour élargir notre manière de penser. A un élève qui évoque essentiellement en 1ère personne et a tendance, par exemple, à transformer ce qu’il lit, nous pouvons lui proposer de revenir au texte et de chercher ce que l’auteur dit exactement (et ainsi évoquer en 3ème personne). En effet, pour être critique, il est important de pouvoir évoquer le message émis sans l’avoir interprété. A un autre, qui entre dans la connaissance via l’opposition, nous pouvons lui montrer comment il peut aussi composer avec elle, car les deux sont utiles pour affuter l’esprit critique.

Le dialogue pédagogique

Enfin, grâce au dialogue pédagogique, l’enseignant permet à ses élèves de prendre conscience de ce qui se passe dans leur tête, et ainsi, les responsabilise, les renvoie vers leur pouvoir d’action, de réflexion, d’esprit critique. L’écoute active que supposent ces temps d’échanges en classe suscitent le respect des différences, l’accueil de l’hétérogénéité, très présents dans nos groupes d’élèves actuels.

 

En conclusion, se former à la gestion mentale en tant qu’enseignant nous outille aussi pour développer l’esprit critique de nos élèves (et le nôtre!). C’est une bonne nouvelle!

 

Source illustrations: Work or Technology vector created by stories – www.freepik.com

 

Des témoignages d’utilisation de la gestion mentale en classe

Sur le blog “Accompagner le travail des élèves avec Pégase” de Guy Sonnois, formateur en gestion mentale, auteur d’ouvrages pédagogiques (“Accompagner le travail des adolescents“, “J’apprends à travailler“), il y a beaucoup d’articles très intéressants sur la mise en pratique de cette pédagogie des moyens d’apprendre.

Récemment, vous pouvez découvrir deux témoignages, l’un d’un professeur d’histoire-géographie qui explique comment il pratique la pause évocative en cours, et l’autre d’un enseignant en éducation physique, qui s’appuie sur le travail collaboratif pour entraîner les gestes mentaux chez ses étudiants.

Ce sont des exemples (et pas des modèles comme le précise Guy Sonnois) inspirants et qui montrent qu’on peut faire de la gestion mentale en faisant de petits pas, réguliers, dont le rythme et la cadence vont aider les élèves à être actifs mentalement, en classe. Au départ, cela prend du temps à mettre en place, puis cela peut devenir un rituel, et permettre de regagner le temps investi au départ.

Bonne lecture!

Wooclap & Wooflash

Dans cette période d’enseignement hybride qui s’éternise, voici deux applications belges qui vous permettent d’ajouter de l’interactivité dans vos cours. Les élèves peuvent y avoir accès en classe , ou à distance (avec une connexion internet et le matériel adéquat), via un QR-code, une adresse url, ou encore un sms. A vous de décider quand cela vous semble le plus opportun, pertinent, efficace pour eux.

Cela prend un peu de temps et d’énergie pour se familiariser avec l’outil, mais une fois que l’investissement est fait, c’est vraiment rentabilisable. En effet, vous pourrez continuer à l’utiliser quand l’enseignement sera revenu à 100% en présentiel.

En tant qu’enseignant.e, vous pouvez vous inscrire avec votre adresse institutionnelle et avoir accès à un nombre illimité de questions et/ou de “flashcards”.

Je vous propose en italique une ébauche de liens à faire avec la gestion mentale, que vous allez pouvoir compléter vous-mêmes via l’utilisation de ces applications.

Pour accéder à chacune d’entre elles, cliquez sur le titre du paragraphe.

Wooclap

Cette application permet de dynamiser nos présentations en posant des questions (14 types différents dont des QCM, des questions ouvertes, des appariements, des localisations, etc.) aux participants pour réactiver ce qui a été vu, pour demander aux élèves comment ils se sentent, pour leur donner un temps de pause évocative pendant le cours, pour vérifier leur compréhension de la leçon, etc. Les réponses des élèves peuvent s’afficher en direct, être discutées, corrigées, et donc donner lieu à une rétroaction utile pour la compréhension de la matière vue.

En termes de gestion mentale, Wooclap peut servir de support pour enrichir la démarche de mémorisation, pour remobiliser son attention, pour exprimer où en est sa motivation et donc sa mise en projet, pour évoquer, pour faire des liens et donc mieux comprendre, … 

Le formateur Marco Bertolini, que certain.e.s d’entre vous ont découvert cet été (formations en ligne du Cecafoc) a écrit un article sur son blog pour détailler les types de questions que nous pouvons poser sur cette application, avec quels objectifs. 

Sur le site de Wooclap, vous avez accès à une série de petits tutoriels vous expliquant comment créer vos questionnaires, comment insérer vos questions dans une présentation déjà existante, comment exploiter les réponses de vos élèves, etc.

En guise d’exemple, si vous cliquez sur ce lien, vous aurez accès à un questionnaire proposé en niveau 1, après une demi-journée de formation.

Wooflash

“Wooflash est une plateforme web (NDLR: développée par Wooclap) qui associe votre pédagogie avec les principes des sciences cognitives pour un apprentissage efficace et adapté à chaque étudiant.” 

L’idée est que l’apprenant puisse revoir sa matière avec les questions posées sur Wooclap qui deviennent des “flashcards”. De son côté, l’enseignant peut suivre à distance le niveau d’apprentissage de ses élèves et leur assimilation de la matière, via des questionnements, la répétition espacée et le suivi des performances des étudiants. 

En lien avec la gestion mentale, ce qui peut être intéressant d’ajouter dans vos questions/”flashcards”, c’est ce qui est en rapport avec l’imaginaire d’avenir: “Cette information que tu mets dans ta tête, dis-moi où, quand et comment tu en auras besoin.” Cela aidera vos élèves à se mettre en projet correctement dans leur geste mental de mémorisation.

Dans vos questions, vous avez évidemment aussi la possibilité de vérifier le niveau de compréhension de vos apprenants, comme par exemple en les invitant à faire des liens, à se poser des questions, à faire des hypothèses, puis à les vérifier.

Ci-dessous, un webinaire réalisé par EdulabTV (par ailleurs, mine d’informations et de ressources pour l’enseignement hybride).

1 2 3 4 12