Le cerveau sous la loupe

A découvrir ici: une présentation interactive sur le cerveau, réalisée par Virginie Cailleux, neuropsychologue canadienne. Sont abordés: La mécanique du cerveau (De quoi est-il composé? Comment fonctionne-t-il?) – Quels sont ses amis et ses ennemis? (De quoi a-t-il besoin? Que faut-il éviter?) – Qui dit cerveau, dit intelligence. Mais c’est quoi, l’intelligence, au fait?

C’est instructif et accessible aux enfants, avec en finale pour les 12 ans et plus la possibilité de prolonger ses découvertes en regardant un webinaire avec Steve Masson, également canadien et chercheur sur le cerveau: “Comment étudier, les perspectives des neurosciences.”

 

“Explose ton score au collège, au lycée!”

téléchargement (1) téléchargementDu même auteur, Eric Gaspar (dont il était déjà question ici et ici), professeur de mathématiques et créateur du programme de neuroéducation Neurosup, ces deux ouvrages sont destinés aux élèves et leur proposent d’apprendre à utiliser les astuces de leur cerveau.

Vous trouverez dans ces petits manuels des exercices ludiques et plus scolaires, des tests (avec leurs corrigés) qui permettent d’appuyer des explications sur le fonctionnement du cerveau et de comprendre les conseils et astuces donnés par l’auteur pour apprendre mieux.

Il y est question d’attention, de mémorisation, de compréhension, de réflexion. Cela complète bien l’approche gestion mentale de ces gestes mentaux.

Ils sont édités chez Belin.

 

 

La rétroaction: un outil efficace pour favoriser la réussite des élèves

La rétroaction (ou “feedback”) a plusieurs facettes

Elle peut se faire de l’enseignant vers l’élève (commentaires sur une évaluation, par exemple), pendant la réalisation d’une tâche ou après. Elle permet alors de mettre en évidence les réussites de l’apprenant, de lui donner des pistes de leviers pour corriger ses erreurs, …

Elle peut également avoir lieu dans l’autre sens (de l’élève vers l’enseignant) quand ce dernier s’informe sur le degré de compréhension de sa classe en utilisant des outils divers et variés (ardoise individuelle, Quiz (Plickers, Kahoot,…), TBI, …).

L’évaluation entre pairs, l’autoévaluation, le portfolio sont autant d’autres options pour permettre à chacun de bénéficier d’un feedback sur le travail effectué.

Cette rétroaction doit être réfléchie pour qu’elle ait un impact réel sur les apprentissages des élèves

Il ne suffit en effet pas que les enseignants renvoient à leurs élèves des rétroactions de qualité, il faut ensuite que ces derniers s’en emparent et les utilisent.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire le dossier réalisé par Laurie Pageau ou celui publié par Lucie Barriault, disponibles tous les deux sur la plateforme RIRE (Réseau d’Information pour la Réussite Educative). Vous pouvez encore consulter l’infographie mise en ligne par Annie Côté.

 

Corriger un travail en vidéo

Qui d’entre nous n’a jamais passé de longues (très longues) minutes à annoter un travail d’élève pour lui donner de quoi comprendre ce qu’il a bien fait et ce qui ne correspond pas (en tout ou en partie) à ce qui était demandé? Et qui parmi nous a déjà constaté que ce temps passé était chaque fois productif, c’est-à-dire aidait réellement l’apprenant à progresser?

Corriger en vidéo, qu’est-ce que c’est?

Vous pouvez aller lire la présentation en mots et en (tutoriel) vidéo de ce dont il est question sur le site de l’académie de Caen. Certains professeurs ont commencé à procéder de cette façon et l’un d’entre eux (Hervé Belloc, sous le pseudo Alain Malin) nous l’explique avec deux perceptions.

Ci-dessous, quelques extraits qui vous donneront peut-être envie d’en savoir plus:

“C’est une méthode qui consiste à remplacer – ou compléter – les annotations et appréciations écrites sur les copies par un commentaire filmé de la copie de l’élève (son + image). La vidéo est alors mise à disposition individuellement pour chaque élève sur l’ENT.”

Avantages pointés:

– exhaustivité du commentaire possible (durée de l’enregistrement à l’appréciation du professeur)

 

– confidentialité et individualisation poussée

 

– l’élève qui consulte sa correction vidéo est impliqué et « captif » ; il est contraint de suivre le propos du correcteur

– l’élève en difficulté peut faire des pauses dans la vidéo (s’il a besoin de temps pour se concentrer) ou regarder plusieurs fois certains passages, voire la correction entière dans le cas d’une révision

– le professeur, pendant le visionnage, peut être disponible pour aider ceux qui ont besoin d’éclaircissements, sans que les autres soient inoccupés.

Un blog à explorer: Accompagner le travail des adolescents avec Pégase

Guy Sonnois est enseignant et formateur en gestion mentale. Il a écrit un livre incontournable pour les enseignants du secondaire: “Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux” dont il est déjà question ici et ici.

Il vient de publier un article intitulé:

Neurosciences et pédagogie : les exercices d’entraînement.

En voici un extrait pour vous donner envie d’aller le lire dans son intégralité:

Beaucoup d’élèves, même des bons et jusqu’à des niveaux élevés d’études, se plaignent de fautes d’étourderie, d’erreurs de calcul inexpliquées qui viennent polluer leur réflexion au moment des évaluations importantes, dans lesquelles il faut pourtant aller très vite. L’un d’entre eux, très “expliquant”, en classe préparatoire PSI, se plaignait récemment d’avoir été perturbé pendant une colle par des erreurs de calcul relevant de la double distributivité… étudiée vers la classe de cinquième. Voici le conseil que je lui ai donné, après lui avoir expliqué en substance le texte précédent :

« Ton travail pourrait être de repérer toutes les occasions où tu commets des erreurs de calcul, ou autre ; de prendre un peu de temps pour revenir en pleine conscience (évocations) sur les automatismes qui ont mal fonctionné (par exemple la double distributivité, mais ça pourrait être aussi bien les identités remarquables, ou d’autres « must » du programme de collège…) ; de retrouver la logique de ces mécanismes (le pourquoi du comment) et de la mémoriser, éventuellement de faire quelques exercices…  Si ce sont des erreurs que tu reproduis souvent, ça vaudrait vraiment le coup que tu y consacres un peu de temps. »

Un article intéressant et documenté sur l’erreur dans l’apprentissage

Manon BRIÈRE est détentrice d’une maitrise en enseignement au collégial (MEC) de l’Université de Sherbrooke. Pendant ses études, elle s’est penchée sur le volet didactique du rôle de l’erreur dans le cadre de l’enseignement collégial. Professeure au programme d’Archives médicales du Collège Ahuntsic depuis 2002, elle offre des ateliers d’étude de l’erreur depuis 2015.

Elle a publié cet article dans la revue “Pédagogie collégiale”, Hiver 2018, n°31, vol.2 de l’AQPC (Association Québécoise de Pédagogie Collégiale).

En voici un extrait intéressant qui met l’accent sur notre posture de praticien réflexif, nous basant sur les erreurs des élèves pour réfléchir à comment les accompagner pour qu’ils s’en servent comme des leviers:

Dans l’optique où il considère important de s’attarder aux erreurs et de cibler les réelles causes, le professeur, comme praticien réflexif, peut procéder à une analyse de 2e niveau à l’aide d’un questionnement didactique, ce qui lui permettra de mettre en œuvre différentes actions réfléchies et adaptées à la situation. S’offrent à lui des exemples d’actions possibles en vue d’ajuster ses pratiques didactiques et pédagogiques, comme:

 

– déterminer les contenus essentiels à l’atteinte de la ou des compétences;
– élaguer du contenu et prévoir plus de temps pour enseigner les notions complexes;
– réduire drastiquement le temps consacré à la théorie pour que les étudiants aient davantage d’opportunités de travailler sur les contenus; 

 

(…)

 

– clarifier des consignes des activités ou des évaluations;
– préciser les attentes concernant le cours ou la tâche ;
– repérer les préconceptions ou les fausses conceptions qui freinent l’apprentissage de nouvelles notions;
(…)
– faire produire par les étudiants un schéma de concepts pour leur permettre de revoir les notions et d’échanger leurs points de vue sur un contenu complexe;

(…)

A la 5ème page du document, l’auteure propose un tableau avec une typologie des erreurs et des questions à se poser face à elles afin de réorienter nos pratiques pédagogiques.

Ferez-vous des liens spontanés avec les concepts de gestion mentale? Il y en a à foison!

Un exemple de fiche de mémorisation

LogopetitDans le cadre du MOOC “Apprendre et enseigner avec les sciences cognitives” (cours en ligne disponible sur la Plateforme FUN MOOC), j’ai découvert l’outil “Fiche de mémorisation”.

Il s’agit d’un outil de réactivation des essentiels d’une matière, d’une leçon, d’un chapitre, etc. dont les questions sont au recto et les solution au verso, permettant ainsi à l’élève de bénéficier d’un feedback immédiat des informations, très utile pour “court-circuiter” la courbe de l’oubli et donc mémoriser au-delà du très court terme.

Ci-dessous, à titre d’exemple, la fiche que je distribue en fin de deuxième journée d’initiation à la gestion mentale:

Neuropédagogie & gestion mentale

Dans cette vidéo (trouvée via le site “Ecole positive“), Eric Gaspar (enseignant en math dont je vous ai déjà parlé ici) nous parle des découvertes en neurosciences liées à l’apprentissage et nous invite, en tant qu’enseignants, à expliquer le fonctionnement du cerveau à nos élèves afin de leur donner des repères concrets sur ce qu’il est bon de faire pour bien apprendre.

J’ai relevé dans cette conférence plusieurs constats et conseils qu’il donne et qui sont traduisibles en termes de gestion mentale.

Le premier, abordé dès les premières minutes, est que les recherches montrent à quel point nous avons une plasticité cérébrale: nos neurones ne cessent de se connecter, se réorganiser, se déconnecter. Notre cerveau se modifie en permanence! Exit la fatalité de l’échec, les déterminismes: tout le monde peut réussir! Quel extraordinaire message positif à envoyer à toute personne qui apprend! Tout à fait en phase avec les valeurs défendues par la gestion mentale.

Minute 26 de la vidéo: il est question de pauses évocatives, en début de cours pour réactiver le précédent, en fin de cours pour faire le point sur ce qui a été vu d’essentiel pendant la séquence. En effet, notre cerveau ne garde en stock que ce qui lui paraît utile. Pour influencer cette sélection, rappeler deux fois minimum la même information sur un même cours va jouer en faveur de la rétention à moyen terme.

A la minute 36, c’est la mise en projet qui est mise en évidence: toujours en lien avec le fait que le cerveau élimine l’inutile, il est indispensable de lui envoyer le message que ce qui est perçu est important. En tant qu’enseignant, je dois donc bien prévenir les élèves que l’explication que je vais leur donner, ils devront s’en servir dans 10 minutes pour faire des exercices. En gestion mentale, c’est demander aux apprenants de se mettre en projet d’imaginaire d’avenir.

A la minute 51, Eric Gaspar montre comment stocker facilement dans notre mémoire plus de 7 (+ ou -2) éléments (=notre empan mnésique): il s’agit de regrouper les informations et de les relier à du déjà connu. Et ça marchera d’autant mieux si ces liens sont personnalisés (il appelle cela des indices récupérateurs). C’est encourager les élèves à faire des liens (paramètre 3) et à les personnaliser car plus c’est original ou farfelu, plus ça sera facile à récupérer (paramètre 4).

A la 57e minute, il est bien question de pédagogie de l’escamotage puisque le conseil donné est de vérifier, à cahier fermé, tout ce dont je me souviens en tant qu’apprenant. Dans une deuxième étape, je compare avec le cours pour compléter et corriger l’information.

Bref, une conférence intéressante et qui permet de faire des liens pertinents entre la neuropédagogie et les postulats de base et concepts de gestion mentale.

Pourrait-on dire qu’Antoine de La Garanderie a mis à jour une approche validée aujourd’hui par les recherches scientifiques sur le cerveau? A quand une validation scientifique de la pédagogie des gestes mentaux?

 

Une infographie intéressante : ” Ce que je peux faire pour apprendre mieux”

schéma mémorisation et neurosciences

Cette belle infographie met en évidence ce que l’apprenant peut faire avant, pendant et après une séquence d’apprentissage pour mieux apprendre.

Elle a été réalisée par Pascal Bellanca-Penel (@pBellancaPenel), enseignant (français) du secondaire en physique-chimie. Je l’ai trouvée sur le réseau social Twitter (via @LaeticiaFerrari), mine d’or pour trouver des ressources pédagogiques.

Dans ce schéma, il est question de motivation et d’engagement, d’attention, de réactivations pour consolider, d’appui sur les erreurs. Des notions présentes dans la gestion mentale, ici associées aux neurosciences.

Pourriez-vous imaginer comment traduire en termes de gestion mentale les différents éléments de ce “parcours” pour mieux apprendre?

 

Les vertus de l’échec

Dans notre culture scolaire et sans doute également notre culture générale, l’échec est mal vu, mal vécu, sanctionné (à l’école, par de mauvaises notes …).

Or “c’est en se plantant que l’on s’enracine” (auteur inconnu)!

Le philosophe français Charles Pépin a écrit un livre très intéressant sur “Les vertus de l’échec”. Il en parle ici, lors d’un passage à l’antenne de France Inter en septembre 2016.

Ça dure un peu plus de 6 minutes, c’est à écouter! Cet écrivain est aussi prof de philo et il nous explique, entre autres, comment il a changé sa manière de traiter les copies ratées de certains de ses élèves. En gestion mentale, c’est bien ce que nous faisons quand nous disons aux élèves que s’ils réussissent, c’est bien et que s’ils ratent, c’est tout aussi bon. Cela revient à traduire de mauvaises notes en messages positifs: “Ton échec est intéressant pour telle et telle raison, c’est bien! Que peux-tu en apprendre? Que changerais-tu si tu devais refaire ce travail?”.

Et si nous prenions le temps de réfléchir à la façon dont nous pouvons aider nos élèves à changer de perspective et à regarder leurs “ratages” autrement, plutôt comme des leviers?

 

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