Se questionner pour apprendre

La curiosité n’est pas un vilain défaut quand il s’agit d’apprendre: se poser des questions, à soi-même ou entre pairs, permet de gérer de manière plus efficace les 5 gestes mentaux. C’est utile de le rappeler en cette période, car les étudiants se préparent pour leurs examens de décembre.

Pour être attentif, un tri est nécessaire, et se questionner semble une façon intéressante de cibler ce qui doit être pris en compte dans les évocations, et ce qui est accessoire, non pertinent.

Quand on mémorise, là aussi, le fait de classer, d’organiser, de structurer, va permettre de mieux garder en tête ce qui doit y être stocké. Sans oublier l’imaginaire d’avenir qui oriente l’acte de mémoriser: où, quand et comment va-t-on avoir besoin de ce qu’on garde en mémoire?

L’imagination créatrice sera également enrichie par un questionnement en lien avec ce qui nous anime: découvrir et/ou inventer.

Quand il s’agit de réfléchir, là aussi, se poser des questions peut aider à affiner le tri dans les acquis que nous devons mobiliser pour résoudre un problème, ou pour comprendre quelque chose de complexe.

Pour comprendre, se poser des questions dans plusieurs directions donne l’occasion d’une compréhension approfondie. Guy Sonnois, dans son cahier de travail à destination des élèves, propose 5 questions pour comprendre.

Les voici en image (réalisée avec l’application Genial.ly). Vous pourrez lire plus d’informations sur ces 5 questions directement sur le blog de Guy Sonnois: Accompagner le travail des adolescents avec Pégase, par exemple, dans cet article.

La mindmap ci-dessous présente une autre manière de se questionner. Elle a été réalisée par Marco Bertolini, et est disponible ici sur son blog. Si vous dites tout haut (ou mentalement, ça marche aussi): CQQCOQP, vous comprendrez que mettre les lettres dans cet ordre st un bon moyen mnémotechnique pour se souvenir de ces 7 questions qui sont de précieux outils pour apprendre.

 

 

 

 

 

Un témoignage de Marie, professeure de sciences

Témoignage de Marie P., professeure de sciences dans le secondaire (Lycée François de Sales à Gilly), recueilli par Hélène Delvaux, merci à elles d’avoir accepté que cela soit publié ici.

Marie a suivi les 4 jours d’un niveau 1 et raconte ce qui lui est arrivé au début de cette année, alors qu’elle n’avait suivi que deux jours de formation : elle devait donner cours en 5e professionnelle. Elle avait donné ses notes de cours à photocopier, mais les photocopies n’ont pas été faites à temps. Elle a donc dû improviser à la dernière minute et travailler sans la version papier du cours, ce qui est tout à fait inhabituel pour elle. Marie est professeur de sciences et elle devait donner un cours sur les ondes sonores.

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Elle prépare dans l’urgence quelques bocaux qu’elle recouvre d’un simple film plastique alimentaire, retenu par un élastique, puis elle dépose du sel sur le film plastique de chaque bocal. Elle accueille ses élèves de la première classe de la matinée et les met tout de suite devant le défi suivant : vous devez trouver le titre du cours et pour cela vous allez faire l’expérience suivante. Vous avez un bocal, vous avez une membrane en plastique et du sel sur cette membrane ; vous devez faire en sorte que le sel bouge mais vous ne pouvez toucher ni le bocal, ni la table et vous ne pouvez pas souffler. Elle n’en dit pas plus et leur laisse le temps nécessaire pour faire leurs essais. Assez rapidement certains élèves ont commencé à claquer dans les mains, d’autres ont demandé leur GSM pour faire entendre les basses d’un morceau de musique, d’autres ont chanté ou crié ; ils ont trouvé rapidement que le sel pouvait bouger à cause de ces sons et bruits.

Puis, Marie discute avec les élèves et note au fur et à mesure au tableau interactif toutes leurs observations. Ensuite elle leur demande quel(s) lien(s) ils font entre ces bruits, cris, musiques et le sel qui bouge. Les élèves trouvent que ce sont ces bruits qui ont fait clairement bouger le sel, ils en viennent même à parler de sons et d’ondes. Ils ont donc trouvé le titre de la leçon : les ondes sonores.

Elle leur demande alors de lui expliquer comment c’est possible. Ils donnent plein de mots-clés (notés au tableau), elle leur demande de dessiner au tableau l’expérience et petit à petit elle les amène là où elle voulait. Elle les a trouvés très créatifs, ils avaient plein de notions dans leur tête. A un moment donné elle leur demande si le son va plus vite dans un milieu liquide, gazeux ou solide (cela fait partie de la leçon). Ils ont tous des avis différents, notés au tableau aussi. Puis elle les invite à un geste de réflexion : comment pourriez-vous expliquer que ça va plus vite dans un milieu liquide, solide ou gazeux ; ils réfléchissent, donnent des exemples et chaque fois elle note et essaie de dessiner ce qu’ils disent. Puis elle les invite à réfléchir aux molécules : comment sont les molécules dans un milieu liquide, gazeux ou solide ? Certains ont du mal. Alors elle leur dit :

– Imaginez, si vous étiez le son et que vous deviez passer d’une molécule à une autre, comment feriez-vous ?

Une élève a alors trouvé tout de suite que ce serait plus facile dans un milieu solide parce que les molécules sont plus serrées ! Dans les milieux gazeux, elles sont plus distantes et c’est beaucoup plus difficile d’aller d’une molécule à l’autre !

Marie les invite donc à devenir dans leur tête le son qui doit avancer et passer d’une molécule à l’autre. Puis elle les invite à se mettre debout et à devenir les molécules qui reçoivent les vibrations. Comment allez-vous faire ? Pourrez-vous longtemps rester comme ça, les élèves se rendent compte que non et qu’ils ont envie de s’asseoir, parce qu’ils sont fatigués à cause des vibrations. Donc une molécule n’a qu’une envie, c’est de passer la vibration à une autre molécule. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle parvienne jusqu’au bocal.
D’habitude, dans son cours, elle essaie de les guider notamment par des questions, mais ici, elle a remarqué que sans les supports préalables du cours, les élèves ont été plus attentifs. C’est un peu, dit- elle, comme si les notes du cours parasitaient leur concentration. Ici il y avait des questions et des rebondissements tout le temps ; « C’était très chouette », dit-elle.

Remarque : quand Marie procède comme d’habitude, elle leur donne le bocal et leur demande de produire un son ou un cri et d’observer. Elle leur demande ce qu’ils observent : « le sel sautille » est la bonne réponse. Dans le cours conduit comme d’habitude, « je leur dis ce qu’ils doivent faire », tandis qu’ici « je leur ai demandé de trouver comment faire pour que le sel bouge ». Elle ajoute que dans le cours il y a une démarche à suivre et ils doivent observer le résultat de ce qu’ils ont fait.

Après Marie reprend le cours et grâce au TBI où tout avait été noté, elle peut aller rechercher tout le raisonnement, les mots, les phrases, etc. Ils n’avaient plus qu’à écrire des choses connues.

Marie ajoute : je ne m’attendais pas à ce qu’ils trouvent autant de choses, j’avais vraiment une appréhension, et en fait, je me suis rendu compte qu’ils connaissaient plein de choses. Et j’ai même trouvé plus facile de les faire chercher les éléments dans leur tête plutôt que de procéder comme d’habitude. Par exemple, entre les différents milieux, je leur mets d’habitude un graphique : ils doivent l’analyser et chercher grâce à cela dans quel milieu le son passe le mieux. Ici, je suis partie de ce que, eux, ils avaient dans la tête pour imaginer les différents milieux et comment les traverser. Cette démarche a été plus facile. Ici, tout devait venir d’eux, je n’ai donné aucun élément.

Ici elle les a invités également à transposer en dessin ce qu’ils disaient, ce qui était difficile et a amené beaucoup de discussions utiles.

« J’ai trouvé cette expérience géniale parce que j’ai vu plein de choses qui se passaient dans leur tête et que je ne vois pas d’habitude avec mon cours qui est beaucoup plus cadré. Ils savent des tas de choses dont je ne me rendais pas compte avec ce cours beaucoup plus cadrant comme on nous l’a appris à l’agrégation. J’ai trouvé ça hyper enrichissant et très chouette.»

Marie devait donner le même cours dans une autre 5e professionnelle et dans une 5e technique de qualification. Elle a procédé de la même façon a et avec autant de satisfaction. Elle compte bien répéter cette procédure, mais pas tout le temps car elle sait combien il est utile de varier les approches.

 

Commentaires de Marie après cette expérience

Mettre les élèves au défi, je pense que même sans la gestion mentale, j’aurais procédé de cette manière. Mais la gestion mentale m’a rappelé qu’il était important que les jeunes fassent par eux-mêmes. Dès lors, il est clair que l’activité « faire par soi-même » a donné la motivation aux jeunes.

Par contre, j’ai appliqué des choses qui me sont revenues en tête sur le moment:

o Donner un objectif à atteindre : « Comment faire sautiller le sel ? » avec cette idée que s’ils trouvent, ils en déduiront le titre du cours. Cela les a mis tout de suite en activité.

o Prendre le temps : laisser le temps d’aller dans sa tête, de réfléchir. Non, ce n’est pas du temps perdu. En général, je remarque que j’ai peur de leur laisser « trop » de temps car je pensais que c’était perdre le rythme, la dynamique que j’impulse et finalement perdre leur attention. Or, maintenant, je sais que c’est faux et j’essaye de contrôler cette manière de faire chez moi et de leur laisser le temps.

o Le dialogue respectueux : J’ai tenté de leur poser plein de questions afin qu’ils rendent explicite ce qu’ils avaient dans la tête. Non pas le processus intellectuel de «comment j’évoque dans ma tête ? » (visuel, auditif, verbal, etc.) mais la réflexion en tant que telle, « comment cela est-il possible ? ». Et ce, sans jugement aucun. J’ai fait un maximum pour qu’ils se sentent en confiance. Et surtout, je n’ai fait aucun commentaire sur le contenu qu’ils apportaient. Je me suis mise en mode « c’est vous qui savez ».

o Diversifier l’expression dune idée : J’ai pensé à exprimer leurs idées de différentes manières pour vérifier si je comprenais bien ce qu’ils voulaient dire mais aussi pour essayer qu’un maximum d’élèves perçoivent les notions que l’on était en train d’exprimer. C’est-à- dire par des mots clefs, des liens entre les idées, par le dessin, ou par le fait de vivre physiquement le phénomène (être une molécule d’air).

o Ne pas faire deux choses en même temps : Le fait qu’ils ne devaient pas écrire pendant le cours a maintenu leur attention. Or, souvent, on a plus l’impression que c’est le contraire. Mais dissocier le temps « réflexion » du temps « prise de note » était profitable.

Merci à Marie qui a accepté de partager son expérience.

 

Quelques mots-clés pour résumer

– Faire faire aux élèves et ne pas donner trop de matières prémâchées (« L’enseignant doit être plus un fabricant de questions qu’un pourvoyeur de réponses » (D. Favre, Cessons de démotiver les élèves, Dunod, 2015, p.140). Ici, Marie donne de la matière, des notes, des explications, mais après que les élèves aient vécu l’expérience et aient discuté beaucoup avec elle (et dessiné) pour essayer de comprendre. A ce moment, le contenu de cet enseignement a pris sens pour les élèves, les questions posées sont devenues leurs questions.

– Prendre et donner le temps de penser dans sa tête.

– La puissance du geste d’imagination : dans sa tête, devenir le son, devenir une molécule et la compréhension arrive.

– Le pouvoir de l’écoute : une écoute respectueuse, qui suppose l’accueil imperturbable de toutes les réponses y compris des erreurs, stimule les élèves, leur donne confiance, les sécurise et de ce fait, les invite à aller chercher davantage dans leur tête, à émettre des hypothèses, etc. bref, à être beaucoup plus actifs.

Un témoignage d’Anne-Marie, professeure de religion

Anne-Marie Delbecq est enseignante de religion au Lycée François de Sales à Gilly, et comme les professeurs témoins précédents, elle a suivi 4 journées de niveau 1 en gestion mentale et voici ce qu’elle a mis en application avec des élèves de 5ème et 6ème (Technique de gestion et auxiliaire administratif d’accueil).

Ce témoignage a été recueilli par Hélène Delvaux,  formatrice en gestion mentale qui lui a donné ce premier niveau. Merci à chacune d’avoir autorisé ce partage ici.

Ce qui a été mis en place

Anne-Marie pratique maintenant l’évocation de rappel au début des cours en posant ce genre de questions :

“Souvenez-vous… de quoi a-t-on parlé la dernière fois ?
Comment en a – t-on parlé ?
Qu’est-ce que vous avez retenu ?
Qu’est-ce qui était important ?
Est-ce que c’était intéressant ? Pourquoi ? »


Chaque fois elle leur laisse le temps d’évoquer, elle ne fait pas le travail à leur place. Si c’est un simple rappel, ça prend une dizaine de minutes.
Si Anne-Marie faisait le rappel elle-même avant, elle ne le fait plus car les élèves étaient alors plus passifs et ne retenaient pas automatiquement ce qui était important.
Parfois, au bout de quelques leçons, elle veut faire un plan de la matière avec eux : à nouveau, elle les écoute, écrit au tableau ce qu’ils disent. Elle a pris soin avant de commencer de les inviter à se souvenir dans leur tête, elle fait donc appel à nouveau à leurs évoqués.


Ce qui compte c’est la logique d’articulation entre les éléments. Avant, elle faisait le plan elle-même, mais maintenant, elle le fait avec eux pour qu’ils comprennent le sens de ce qu’on fait.
Ce n’est plus seulement la mémorisation qui est en jeu, mais la compréhension. Elle estime que cela leur donne un fil conducteur qui va les guider.
Parfois elle leur permet de photographier ce plan qui est au tableau pour qu’ils puissent
rédiger leur propre plan.
Elle observe que depuis lors, elle donne de moins en moins de séries de feuilles aux élèves, elle donne plutôt des petits dossiers avec les éléments essentiels; comme des clés pour comprendre le sens de ce qu’on fait et pour laisser une trace de ce qui sera important pour l’examen.

Ce qui a changé

« Les élèves en font un automatisme. Ils ont une bonne mémoire. Ils sont fiers de ce qu’ils retiennent. C’est un moment qui permet aussi l’expression orale et l’expression écrite (Oui, ça c’est ce que tu dis, mais si on doit l’écrire, on écrit quoi?) ».

 

Avec des élèves de 6e professionnelle, concrètement :
“Je leur demande parfois de dessiner. Ce sont des élèves qui sont dans le concret et souvent, ils ont des difficultés à le dépasser pour conceptualiser et ensuite percevoir des liens. Le dessin aide beaucoup.

Un exemple avec les 6ème : le récit de la création. Je leur montre une vidéo avec des dessins. A chaque jour, son dessin. Ils dessinent en même temps que la vidéo. Je  l’arrête à chaque étape. Grâce à ces étapes, ils conçoivent chaque palier, réfléchissent à leurs significations et leurs logiques propres. Quels liens établir avec la science ? Darwin et la bible, est-ce compatible ? Que peut-on en dire… »

 

Et pour terminer, Anne-Marie ajoute :
“J’essaye tout doucement d’établir un dialogue pédagogique. Comment perçoivent-ils ? Comment comprennent-ils ? Comment retiennent-ils ? Comment restituent-ils ? Que pensent-ils ? Comment argumentent-ils ? Mais que faire après ?”

 


Anne-Marie traduit par ces mots son soucis du dialogue pédagogique. Il s’apprend progressivement. En attendant elle met en place d’autres choses essentielles.

Commentaires :

En procédant ainsi, nous observons qu’Anne-Marie fait travailler les élèves dans leur tête, les heures de cours deviennent des moments où vraiment chacun peut apprendre. Avec cet appel explicite à ce que les élèves font en tête, les heures de cours sont un moment d’échange, de discussion, d’acquisition progressive de connaissances. Leur demander leurs évoqués (au lieu d’apporter tout sur un plateau d’argent) cela revient à faire appel aux élèves, cela suppose plus de patience et suppose aussi d’accepter les erreurs, mais c’est tellement plus efficace : cela évite la routine, cela stimule, nous sommes des êtres de sens et cette manière de faire répond à cette attente.
En outre avec les élèves de 6
e professionnelle, elle privilégie un autre canal d’entrée : le dessin qui va donner accès aux mots après. Elle apprécie cette approche qui facilite l’appropriation des contenus. A partir de ce genre de document, la conversation, les échanges d’idées, les questions viennent plus facilement parce que c’est un support en image et pas en mots.

Par exemple ce dessin :

dessin élève annemarieDelecq

Des jeux d’écoute pour progresser dans la compréhension à l’audition

Une ressource très intéressante en ligne: il s’agit d’une série de jeux d’écoute à réaliser avec les élèves (Kim sonore – Pareil, pas pareil – Intrus – Polissons – Associations – Musiques mélangées), hébergés sur le site français “Ecoute!”.

Chaque jeu est accompagné d’une fiche pédagogique (encore en construction pour toutes celles que j’ai consultées).

Un exemple: les élèves doivent associer un tableau avec l’un des 3 extraits musicaux proposés, et puis trouver un mot qui caractérise à la fois l’extrait sonore et le tableau. Il s’agit d’un exercice qui va faire appel à l’attention (porte d’entrée des autres gestes), la réflexion au service de la compréhension (pour donner du sens au tableau, aux musiques et pour les comparer afin de les associer), l’imagination (pour trouver le mot qui caractérise les deux objets de perception). Il n’y a pas de bonne réponse, ce qui est recherché, c’est que l’élève soit capable de mettre des mots sur ce qu’il entend (description) et sur la manière dont il écoute (démarche); on peut prolonger l’échange en le questionnant sur comment tout ça est présent dans sa tête.

La page d’accueil présente ces jeux de la façon suivante:

Ces jeux permettent de travailler ces compétences :
- développer le lexique du sonore
- expérimenter la concentration
- développer la mémoire
- être capable d’attention
- augmenter la discrimination auditive
- aider à la structuration du temps
- favoriser les interactions entre élèves
- expliciter sa pensée et sa démarche

Nuage de mots pour qualifier le suivi sur le terrain

Si vous consultez ce blog depuis quelques temps, vous savez que ce qui fait l’originalité du projet “Gestion mentale” dans le grand Charleroi, ce sont les suivis post-formation des enseignants sur le terrain. Il s’agit de les accompagner dans le transfert de ce qu’ils apprennent en formation vers leurs classes et leurs élèves.

La métaphore est un bel outil pour récolter la manière dont les professeurs voient le suivi, encore inédit dans les formations continuées qui leur sont proposées chaque année. Voici donc ci-dessous un nuage de mots qui complètent la phrase: “Pour moi, ce suivi, c’est …”.

Cela va du classique “piqûre de rappel” au plus inattendu “jeu de scrabble” avec des mots qu’on articule les uns aux autres et qui complètent le plateau de façon progressive, en passant par le rafraîchissant “coktail” qui rassemble et pendant lequel on partage. A vous de découvrir la richesse des images données par les enseignants à l’occasion de leur tout premier suivi.

nuage mots métaphores suivi1 nov18

Le “sketchnote”, un outil de prise de notes visuelles

pensee_visuelle-b91e9Commençons par définir le “sketchnote”: c’est littéralement une “note réalisée à l’aide d’un dessin”, ou une “technique de facilitation graphique permettant la prise de note visuelle” qui se fait en utilisant des titres, des mots-clés, des phrases, des dessins, des symboles, des flèches, des contacteurs, etc. Cet outil est proche du Mindmap (ou schéma heuristique), avec plus de souplesse dans les principes de mise en page (par exemple, pas besoin de partir d’un point central).

En voici ci-contre un exemple réalisé par Magalie Le Gall (@magalielegall sur Twitter), facilitatrice graphique (son blog “365 jours en mind map” regorge d’exemples, il est à visiter!).

Vous en avez un autre exemple ici. Il s’agit alors de présenter l’information autrement qu’en format textuel et linéaire.

Il constitue une démarche intéressante pour s’exercer à la synthèse d’informations tout en mobilisant notre attention, en favorisant notre concentration, en sollicitant notre imagination créatrice et en activant notre compréhension. Il permet de (re)prendre du plaisir à la prise de notes et son côté synthétique et ludique peut aider, par exemple, à la mise en projet de mémorisation de son contenu.

S’il est certain qu’il ne conviendra pas à tous, cela vaut la peine d’y sensibiliser chacun qui pourra ensuite décider, en connaissance de cause, de l’usage qu’il en fera ou pas dans ses apprentissages.

Sources utilisées pour rédiger et illustrer cet article:

“Qu’est-ce qu’un sketchnote?”, en ligne, sur Eduscol, et plus précisément le portail numérique du 1er degré

“Apprendre avec le sketchnoting – Comment ré-enchanter les manières d’apprendre grâce à la pensée visuelle?”, de Akoun A., Boukobza P., Pailleau I., Eyrolles, 2017.

Effets sonores: BBC et sonothèque

La BBC a mis en ligne 16000 effets sonores téléchargeables gratuitement à des fins personnelles, pédagogiques ou pour de la recherche.

A découvrir ici.

Quelques exemples de ce que vous pourrez y entendre: des pas dans des escaliers, des tirs d’armes à feu, une poupée qui dit “mama”, des bruits d’animaux, de vagues, des chants d’oiseaux, et bien d’autres encore.

A nouveau, dans notre mission pédagogique de varier les perception, cette banque de sons peut être utilisée, par exemple, pour illustrer une animation qu’on réalise pour nos élèves ou pour nourrir l’imagination de ces derniers s’ils sont mis au défi de créer un support audio-visuel dans un contexte particulier.

Une autre ressource, en français: la Sonothèque avec des sons gratuits et libres de droits, téléchargeables gratuitement. Exemples:battements de cœur, grenouilles, campagne le matin, sonnette de vélo, …

Bon amusement!

Variété des perceptions: cours d’histoire ou de langues anciennes

Manon Bril est doctorante en histoire et elle a sa chaîne Youtube (“C’est une autre histoire”) sur laquelle elle diffuse, entre autres, des capsules vidéo qui présentent un contenu lié à l’histoire de façon vulgarisée.

Ce qui l’a lancée ou inspirée, d’après La Libre (lire l’article ici), c’est “Ma thèse en 180 secondes” (un autre exemple dans un article précédent), une l’épreuve de vulgarisation intellectuelle: en effet, les participants ont trois minutes pour présenter leur thèse de manière claire et concise. C’était en 2015 et Manon Bril a décroché le prix du public pour sa performance. Voici cette présentation.

Et pour vous donner une idée de ses productions, vous pouvez visionner ci-dessous “Il y avait quoi il a 100 000 ans?”.

C’est un exemple intéressant à deux titres:

  • d’abord, cela permet à l’enseignant de varier les perceptions qu’il propose aux élèves sur un thème historique (mythologie grecque – différence entre préhistoire ou histoire – égyptologie – etc.)
  • ensuite, si l’enseignant ne trouve pas son bonheur dans les vidéos proposées, cela peut lui donner des idées: soit réaliser lui-même une capsule, soit en faire réaliser une par les élèves, en solo,en groupe, afin de montrer sa compréhension d’un sujet, ou de donner envie à d’autres de le découvrir, etc.

Qu’en pensez-vous?

 

 

Le numérique pour entraîner l’imagination (français): témoignage d’une enseignante

Il s’agit de Marie Soulié, professeur de Lettres (en France), qui témoigne sur son blog d’usages pédagogiques du numérique pour entraîner des compétences chez ses élèves.

Ici, le témoignage concerne une classe de 4ème (équivalent d’une 2ème secondaire en Belgique) qui utilise une tablette pour créer une bande-annonce de lecture d’une nouvelle fantastique.

Voici ce que Marie Soulié en dit:

J’ai testé aujourd’hui une nouvelle façon de réaliser des bandes-annonces de lecture. J’ai utilisé la géniale application Show me qui permet d’enregistrer sa voix tout en dessinant ou en écrivant. J’ai donc demandé à mes 4º de me raconter en 1 heure leur histoire sans plus de précision. Ils ont très vite pris en main application et j’ai pu noter quelques points que je tenais à partager avec vous :

 

  • Dessiner, annoter permet à l’élève de poser sa voix , ralentir son débit et donc de se laisser du temps pour chercher ses mots.
  • Le dessin illustre l’histoire mais pas seulement il permet à l’élève d’aller à l’essentiel.
  • Certains préfèrent au dessin des mots clés.
  • Tous ont le soucis d’une chronologie.
  • À noter également que certains sont passés par un écrit, d’autres se sont lancés directement.

Bref un champ à explorer me semble-t-il…..je vous laisse juger les productions, j’ai déposé sur ce mur un échantillon assez représentatif de la classe.

 

En termes de gestion mentale, cet exercice permet aux élèves de déployer leur geste d’imagination créatrice et d’utiliser la tablette pour dynamiser leur mise en projet.

M@ths en-vie: projet interdisciplinaire (math et français) développé par des enseignants

Sur le site de M@ths en-vie, vous allez peut-être trouver des idées à mettre en oeuvre avec vos élèves, en interdisciplinarité, qui les aideront à donner du sens à vos matières, ce qui est loin d’être évident en math, j’imagine que les enseignants de cette discipline ne me contrediront pas…

A exploiter pour entraîner les gestes mentaux d’attention, de compréhension, de réflexion, d’imagination avec des photos du quotidien (sous licence ) qui mettent les maths en perspective!

Voici l’introduction, la suite à découvrir directement sur le site:

M@ths en-vie est un projet interdisciplinaire en français et mathématiques avec utilisation d’outils et ressources numériques (ordinateur, tablette, appareil photo numérique, blog ou site d’école, logiciels photo, internet…).

(…)

Les objectifs de ce projet sont les suivants:

 

  • ancrer les mathématiques au réel afin d’améliorer la compréhension en résolution de problèmes;
  • développer la perception des élèves sur les objets mathématiques qui nous entourent.

    Photo issue de la page d’accueil du site 

Le projet tourne autour des activités suivantes :
- Résolution de problème
- Constructions d’énoncés mathématiques
- Construction d’énoncés de problèmes
- Recherche d’informations
- Travail sur les ordres de grandeur
- Catégorisation…

 

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