Les travaux de groupes, le travail collaboratif (déjà traités ici, ici et ici), les binômes synchronisés, etc. sont des manières d’organiser les apprentissages des élèves tout en se positionnant en personne ressource.
C’est par le biais d’une collègue qui donne cours de SVT (Sciences et vie de la Terre) en France, que j’ai découvert l’outil “Classroomscreen” qui est multifonctionnel et fournit des repères visuels divers, activables par l’enseignant, pour les élèves qui travaillent en groupe. Il est nécessaire d’avoir une connexion internet pour l’utiliser.
Voici l’écran d’accueil (dont vous pouvez choisir le fond dans une bibliothèque de photos et de gifs) avec dans le bas différentes icônes que vous pouvez activer en fonction des besoins.
En partant de la gauche:
“langue” vous permet d’opter pour le français ou une autre langue au choix, parmi 75;
“fond” correspond aux choix possibles de photos ou de gifs que vous souhaitez comme fond d’écran;
“nom au hasard” ouvre une petite fenêtre dans laquelle vous encodez les prénoms de vos élèves ou les noms qu’ils ont donnés à leur groupe et vous pouvez alors cliquer sur “choose” pour poser votre question à un apprenant ou à un groupe au hasard;
“niveau sonore” est relié à votre microphone et mesure le niveau sonore de la classe, avec la possibilité de délimiter un seuil à ne pas dépasser; on peut ainsi activer une petite sonnette qui rappelle à l’ordre quand ça passe au rouge;
“qr” vous permet d’afficher un générateur de QR-code si vous voulez donner accès facilement à un site internet à vos élèves; il est possible de générer 2 QR-codes simultanément;
“dessin” et “texte” ouvrent des fenêtres (large ou petite en ce qui concerne le dessin, petite pour le texte) dans lesquelles vous avez l’occasion de faire un schéma ou d’écrire une consigne, par exemple;
“symbole de travail” ouvre le choix entre 4 modes de travail de groupes: silence – chuchotez – demandez à votre voisin(e) – travaillez en groupe;
“feu rouge”, “minuteur” et “horloge” sont des outils visuels pour gérer le timing, très intéressants pour les élèves qui ont besoin de voir le temps déjà écoulé et celui qui reste, par exemple.
Sur le site d’ASH91 (Les posters d’ASH – dans le cadre de l’école inclusive), vous pouvez télécharger une série d’affiches ou posters pédagogiques (réalisés par François Bajard en 2018) qui présentent différents thèmes intéressants, comme les types d’erreurs (selon J.P. Astolfi), la taxonomie de Bloom, les fonctions exécutives du cerveau, le cerveau en chiffres, les neurosciences, les différents types de mémoire, l’inhibition, etc.
Si vous souhaitez les utiliser, c’est possible en respectant les critères de partage (cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons : Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International).
Vous pouvez également vous en inspirer pour créer vos propres affiches, notamment pour mettre en évidence la gestion mentale. N’hésitez pas à m’envoyer vos productions si vous êtes d’accord de les partager.
Voici une ressource qui nous vient du Canada, et qui a été partagée par Marcel Lebrun sur Twitter (@mlebrun2).
Il s’agit de plusieurs affiches présentées comme suit sur le site de HEC Montréal:
On dit souvent qu’une image vaut mille mots – et nous pensons que cet adage s’applique également en pédagogie. C’est pourquoi nous avons développé des affiches qui illustrent différentes notions de pédagogie. Une manière innovante et très imagée d’aborder des thèmes parfois complexes, et qui vise à susciter l’intérêt, à soutenir l’attention et à faciliter la compréhension.
On peut ne pas être d’accord sur l’entièreté de leur contenu, très critiqué par certains professionnels de l’apprentissage. Comme souvent, il est bon de garder un esprit critique (cela me permet de faire un lien vers l’article sur les biais cognitifs publié il y a quelques temps).
Je vous partage une de leurs 9 affiches: la pyramide de l’apprentissage, avec différentes approches pédagogiques classées selon leur potentiel d’apprentissage, de la moins efficace (au sommet – le cours magistral) à la plus efficace (à la base – l’enseignement par les pairs).
Le fait que la lecture soit qualifiée d’apprentissage passif est discutable, dans la mesure où le lecteur, s’il est en projet d’apprentissage, peut être très actif pendant qu’il lit.
Quand l’apprenant est ACTIF et RÉFLEXIF, il est plus motivé, et apprend plus en profondeur.
La gestion mentale a toute sa place dans les fondements de cette pyramide puisqu’elle vise l’autonomie de l’élève via la prise de conscience de son fonctionnement cognitif (dans une posture réflexive).
A l’ère des “fake news” ou “infox”, il est utile et pertinent de s’interroger sur les “biais cognitifs” (ou raccourcis mentaux) qui agissent comme des filtres sur notre pensée logique et rationnelle et nous font porter des jugements rapides, parfois de manière très utile, et parfois qui sont totalement faux, que ce soit dans des situations de la vie courante ou dans les apprentissages scolaires. Il en existe plein (plus de 200 selon certaines sources), et une petite recherche sur internet vous en donnera la mesure.
En introduction, cette vidéo mise en ligne par “Monkey, l’actu décryptée”, le 29 janvier 2018: “Notre cerveau face aux fake news” avec Albert Moukheiber (dont je vous parle du livre en fin d’article).
En tant qu’enseignants, comment les éviter pour nous-mêmes?
“Les enseignants, comme beaucoup, prennent une multitude de décisions à la minute. Plus cette prise de décision est rapide, plus l’on est susceptible de faire des raccourcis mentaux et donc d’utiliser des biais cognitifs.” (“Les biais cognitifs sont-ils (in)évitables? Vers un environnement d’apprentissage optimal”, note de synthèse réalisée par Racky Ka-Sy, Phd en psychologie sociale, Synlab, 2018, p.3)
Et comment enseigner à nos élèves à développer leur esprit critique et à inhiber ces jugements qui altèrent leur raisonnement et les mettent, notamment, en difficulté scolaire?
” Une meilleure connaissance des biais cognitifs permettrait aux enseignants de les identifier plus rapidement et de mieux les dépasser. Ainsi plus aguerris, l’enseignant sera plus armé pour transmettre son savoir sur ce type de sujets et contribuer au développement de l’esprit critique des élèves.” (Ib., p.3)
Un exemple classique en math:
Un crayon et une gomme coûtent 1.10 euros au total.
Le crayon coûte 1 euro de plus que la gomme.
Combien coûte la gomme ?
Lorsque vous essayez de répondre à ce problème, la réponse intuitive qui vous vient immédiatement à l’esprit est ‘10 cents’. En effet, environ 80 % des étudiants à l’université confrontés à ce problème donnent cette réponse (Bourgeois–Gironde & van der Henst, 2009). Mais elle est fausse. De façon évidente, si la gomme coûte 10 cents, le crayon coûtera 1.10 euros (i.e., 1 euro de plus), et le total devrait alors coûter 1.20 euros, et non 1.10 euros comme indiqué dans l’énoncé. La réponse correcte est bien entendu ‘5 cents’ (i.e., le crayon coûte 1.05 euros). Cette erreur fréquente de raisonnement s’explique en termes de substitution d’attributs. Les raisonneurs substituent l’attribut critique ‘plus que’ par un attribut plus simple. C’est–à–dire que ‘le crayon coûte un euro de plus que la gomme’ sera lu comme ‘le crayon coûte 1 euro’. Par conséquent, plutôt que de travailler sur la somme totale, 1.10 euros, les raisonneurs analysent le problème de façon naturelle en dissociant 1 euro et 10 cents, ce qui est plus facile. (…) Clairement, si les raisonneurs y réfléchissent un peu plus longtemps, ils trouveront surement leur erreur, et noteront qu’une gomme qui coûte 10 cents et un crayon qui coûte 1 euro de plus, ne peuvent pas coûter à eux deux 1.10 euros. La difficulté avec la substitution d’attributs semble être que les raisonneurs n’ont pas conscience qu’ils substituent un attribut par un autre et se trompent (Kahneman & Frederick, 2005 ; Thompson, 2009 ; Toplak, & al., 2011).
La première étape est donc de prendre conscience que ces biais existent, car ils sont des automatismes. Si nous nous rendons compte qu’ils peuvent influencer notre raisonnement, notre vision du monde et notre manière d’enseigner, nous sommes capables de solliciter notre esprit critique, de prendre du recul, de douter, de déployer notre curiosité et de revoir notre position.
“Peut-être faudrait-il apprendre à adopter plus souvent l’attitude d’un juge d’instruction ou d’un détective qui suit pas à pas des indices pour en arriver à une solution construite, autrement dit adopter un raisonnement déductif. l’idée n’est pas de rejeter en bloc systématiquement nos croyances, mais de les mettre parfois à distances, le temps de considérer des thèses qui les nuancent ou s’y opposent.” (Source: “Votre cerveau vous joue des tours”, Albert Moukheiber, Allary Editions, 2019, p.85)
Ensuite, nous pouvons accompagner nos élèves pour qu’ils aiguisent leur esprit critique. Il existe des ressources intéressantes pour nous donner des idées ou pour aller plus loin dans la connaissance de ces biais cognitifs.
Entre autres:
“Votre cerveau vous joue des tours”, Albert Moukheiber, Allary Editions, 2019: livre dans lequel l’auteur, psychologue clinicien et chercheur, nous explique pourquoi notre cerveau nous enferme parfois (souvent?) dans des approximations, de l’illusion, des erreurs. Dans la dernière partie, l’auteur présente une “boîte à outils pour plus de flexibilité mentale”.
Codex des biais cognitifs – Pensée critique, 2016, article PDF (Traduction française du travail de John Manoogian III et Buster Benson – voir noms des nombreux contributeurs dans le document)
Une chaîne Youtube, “La tronche en biais”, qui propose une série de vidéos sur les biais cognitifs et l’esprit critique (Vled et Acermendax parlent zététique, esprit critique et méthode. Ils posent notamment la question : comment sait-on que l’on sait ce que l’on sait ?)
Blog “Science étonnante” de David Louapre (chercheur en physique) et sa série de vidéos sur les biais cognitifs: “Crétin de cerveau”
Blog “Chèvre pensante” et ses articles invitant à la critique des médias pour éviter les “Bhêêê cognitifs”
N’hésitez pas à enrichir cette liste en indiquant vos ressources en commentaires. Merci!
– la première grâce à @Eduvoices (Association (loi 1901) de communautés locales permettant aux acteurs de l’éducation de se retrouver pour s’inspirer et échanger sur des pratiques pédagogiques) – production d’un professeur documentaliste français, Florian Cool.
Il s’agit d’une mine de #ressources médiatiques spécialisées pour les ados : #journaux, émissions #radio#télé, applis, stories et vidéos sur les réseaux sociaux.
C’est à explorer pour proposer aux élèves une variété de perceptions dans nos cours.
– la deuxième grâce @acaixmarseille, le compte officiel de l’académie d’Aix-Marseille: le panorama réactualisé des outils numériques au service des apprentissages.
Ces outils numériques sont classés: évaluation, gestion de classe, flashcards, mutualisation, pédagogie du jeu, accessibilité des apprentissages, présentation, carte mentale, capsules d’enseignement.
Comme l’écrivent plusieurs enseignants sur Twitter: il s’agit d’une pépite! A découvrir et lire ci-dessous.
“Lumni, Une nouvelle offre qui permet un accès à la culture,au savoir et à la connaissance Elle propose aux enfants seuls ou accompagnés d’apprendre autrement, prolonger les cours et comprendre le monde qui nous entoure. Et aux professionnels de l’éducation de disposer de ressources expertisées au service de la transmission et de l’apprentissage. Pour les élèves, Retrouvez des contenus (vidéos, audios, jeux, articles) pour compléter vos cours, faire vos devoirs, développer votre culture générale et comprendre le monde qui vous entoure. Pour les enseignants => Enseignants du primaire au lycée, accédez à plus de 3000 ressources indexées par niveaux, et disciplines du programme scolaire pour préparer, illustrer ou prolonger votre cours, et les partager avec vos élèves.” (page d’accueil du site)
les ressources sont classées: par thèmes et/par branches, par année (PRIMAIRE (= 1ère à la 5ème primaire) – COLLEGE (=6e année primaire +3 premières années du secondaire – LYCEE (= 4, 5 et 6e années du secondaire);
il est possible de faire une recherche de pistes pédagogiques avec filtres.
Bref, un incontournable pour varier les perceptions, pour trouver de quoi nourrir la gestion mentale de nos élèves.
L’attention, LE geste mental qui ouvre la porte aux autres. Sans attention, pas de mémorisation possible, ni de compréhension ou de réflexion, encore moins d’imagination. C’est LE geste mental qui fait défaut à beaucoup d’apprenants en situations d’apprentissage.
Si la gestion mentale permet aux enseignants d’expliciter à leurs élèves COMMENT ils peuvent entraîner leur attention, il existe de plus en plus de ressources venant des neurosciences cognitives qui nous donnent l’occasion de comprendre les liens entre fonctionnement du cerveau et attention. L’approche est donc différente (elle est scientifique, et valable pour (presque) tous les individus, là où la gestion mentale, au-delà des incontournables liés au geste d’attention, accueille chaque individu dans ses différences), et plutôt complémentaire de la gestion mentale.
Thot Cursus met en ligne des ressources intéressantes pour cette approche neuro-cognitive de l’attention. Par exemple, “Focaliser son attention, un facteur essentiel de réussite“, basé sur une question posée par Eduscol à deux spécialistes: « Déficit d’attention des élèves, comment agir ? », Véronique GASTE (spécialiste des troubles de l’attention (TDAH)) et Grégoire BORST, psychologue et spécialiste des sciences cognitives, qui ont fait une conférence le 27 mai 2019, disponible en ligne. L’article qui s’y réfère résume la conférence et propose d’autres ressources en bas de page.
Autre exemple: “L’attention, comment ça marche?“, moins récent (2016), qui se base sur une intervention de Jean-Philippe Lachaux, spécialiste du cerveau, qui a écrit plusieurs ouvrages en lien avec l’attention, dont “Le cerveau attentif” ou “Les petites bulles de l’attention”.
Voici une conférence TEDxTalks (Rennes – mise en ligne le 21 juin 2019) donnée par Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, sur le thème de l’orthographe dans la langue française. C’est drôle et très instructif, cela nous invite à réfléchir autrement à la simplification de cette langue française, notamment en aiguisant un esprit critique vis-à-vis de l’orthographe.
A regarder sans modération pour, entre autres, comprendre l’origine de l’accord du participe passé avec avoir, ou réfléchir à toutes les manières d’écrire le son “s”, ou encore, rire de bon cœur en découvrant l’application “module de reconnaissance vocale en orthographe d’apparat”.
Simplifier l’orthographe permettrait, selon ce duo d’auteurs, de “niveler par le haut” en dégageant du temps pour réfléchir à d’autres choses, découvrir, imaginer, etc.
Ci-dessous, vous pouvez lire le texte de présentation de la capsule vidéo, hébergée sur la chaîne Youtube des conférences TEDxTalks.
“Nous avons été prof de français. Sommés de nous offusquer des fautes d’orthographe, nous avons été pris pour les curés de la langue. Nous avons écrit pour dédramatiser, pour réfléchir ensemble et puis aussi parce qu’on a toujours pensé que l’Académie Française avait un vrai potentiel comique. “Les deux belges qui veulent simplifier la langue française” : tout est faux dans cette phrase. Pas “simplifier” mais bien faire preuve d’esprit critique, se demander si tout se vaut dans notre orthographe. Pas deux belges, mais bien deux curieux qui veulent transmettre le travail des linguistes de toute la francophonie, pas même la “langue française”, seulement son orthographe. Car l’orthographe, c’est pas la langue, c’est juste le code graphique qui permet de la retranscrire. Passion pour les uns, chemin de croix pour les autres, elle est sacrée pour tous. Et pourtant, il ne s’agit peut-être que d’un énorme malentendu. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron sont linguistes de formation. Ils ont vécu 25 ans sans se connaître, mais c’était moins bien. Ils ont ensuite enseigné pendant 15 ans dans la même école. Quand Arnaud participe à la rédaction des programmes de français en Belgique, Jérôme se spécialise en médiation culturelle. En 2016, ils écrivent et mettent en scène le spectacle « La Convivialité », au Théâtre National de Bruxelles. Ce spectacle conférence qui traite de la question du rapport dogmatique à l’orthographe tourne depuis 3 ans dans toute la francophonie. Dans la foulée, ils publient l’ouvrage « La faute de l’orthographe », aux éditions Textuel. Ils se définissent comme suit : « Linguistes dilet(t)antes. Pédagogues en (robe de) chambre. Tentent de corriger le participe passé. Écrivent des trucs. Vrais-Faux Comédiens. Bouffeurs d’Académicien ». A la question « est-ce que ça se dit ? « , Arnaud et Jérôme répondent invariablement « oui, tu viens de le faire ».”
Sur le site d’IF Belgique, dans la rubrique “Bon à savoir”, l’association met en évidence une série de ressources créées à l’occasion de sa participation au projet européen Co-nai-sens.
La gestion mentale, ou pédagogie des gestes mentaux, explicite en toutes lettres ce qu’il faut faire dans sa tête pour être attentif, comprendre, mémoriser, imaginer et réfléchir. Tous les enseignants demandent à leurs élèves de pratiquer ces gestes, mais rares sont ceux qui peuvent dire comment faire de manière précise. Ces clips vidéo sont une première amorce très générale, une sensibilisation, une première découverte en forme d’invitation à se former afin d’acquérir des outils vraiment pédagogiques:
L’Institut International de Gestion mentale (IIGM) lance sa chaîne Youtube: “Afin d’améliorer la diffusion de la gestion mentale et de ramener vers son site davantage de visiteurs, l’IIGM vient de lancer une chaîne Youtube. Celle-ci reste pour l’instant modeste, mais va proposer peu à peu d’autres vidéos destinées au grand public. Merci de la soutenir en vous y abonnant et en likant les vidéos qui y sont présentées”