Pour la 9e année consécutive, les suivis ont commencé, à mi-parcours de formation

Le projet de formation et de suivis en gestion mentale a entamé sa neuvième année d’existence. Tous les enseignants engagés dans un niveau 1 ou dans un niveau 2 ont donc déjà eu deux journées de formation, et sont invités durant ces mois de novembre et décembre, à des moments de suivis ou d’échanges de pratiques. 

Un des objectifs principaux dans l’organisation de ces temps de pause réflexive est d’encourager le transfert de la gestion mentale dans les pratiques pédagogiques mises en œuvre en classe. Il s’agit de réfléchir à sa façon d’enseigner avec le filtre de la gestion mentale et de mettre ses idées en commun avec celles de collègues de son école et d’écoles voisines. Comme c’est en petit groupe, chacun a l’occasion de s’exprimer: que représente ce suivi? qu’est-ce qui a été étonnant dans ces 2 premiers jours de formation (en positif ou négatif)? qu’est-ce qui est rentré dans mes pratiques? de quoi ai-je pris conscience en analysant mes pratiques habituelles avec la gestion mentale? etc.

Depuis novembre 2020, ces rencontres d’une durée de 100 minutes (2 périodes de cours) sont organisées en visioconférences. Cela ajoute de la souplesse à la planification des suivis (un enseignant absent lors de son suivi peut très facilement s’ajouter à un autre groupe), n’enlève pas trop le côté reboostant de ce temps de partages (temps qui permet de se situer, d’ajuster au besoin, et de repartir avec des pistes en plus), mais implique un type d’investissement différent de la part des participants dans un vécu virtuel, parfois ressenti comme plus froid, plus artificiel.

Cet article me donne donc l’occasion de remercier chaleureusement chacun.e des enseignant.e qui accepte de jouer le jeu de la rencontre en distanciel, avec bienveillance, générosité et application, sans oublier la bonne humeur, souvent présente et ce, malgré le quotidien bien rempli, surtout en cette période de l’année scolaire.

 

Témoignage d’une enseignante: sa pratique quotidienne du dialogue pédagogique en classe

Sur le site d’If Belgique, vous pouvez aller lire le témoignage de Donatienne Colyn, enseignante de français dans une école de Herve, qui nous explique comment elle s’appuie sur le dialogue pédagogique pour accompagner ses élèves du premier degré du secondaire. Elle explique qu’il s’agit d’élèves en difficulté, cabossés par un parcours scolaire chaotique. L’objectif final est de les amener à réussir leur CE1D, et il est sous-tendu par d’autres finalités, très motivantes pour l’équipe éducative: redonner confiance en eux à ces apprenants, “les réconcilier avec l’école et leur capacité à apprendre, à progresser (quel que soit le domaine)”. 

Donatienne a découvert la gestion mentale il y a une quinzaine d’années, quand elle commençait à enseigner. Elle s’est formée de manière approfondie puisqu’elle est praticienne et bientôt formatrice. Au fil des années, elle a perfectionné sa mise en pratique de cette démarche pédagogique dans ses classes, et l’article (extrait de la Feuille d’If n°40, publication bisannuelle de l’asbl) présente un magnifique exemple de l’utilisation du dialogue pédagogique au service des finalités précitées, et qui concernent les élèves. 

A lire absolument!

Et la bonne nouvelle, c’est que si ce témoignage vous inspire, il y en a 39 autres dans cette publication, intégralement disponible sur le site, en cliquant sur ce lien.

 

Les classes ouvertes ont repris!

Après deux années compliquées liées aux restrictions sanitaires, les classes ouvertes ont pu reprendre normalement. Pour rappel, il s’agit, pour les enseignants qui clôturent 3 années de formation et de suivis sur le terrain en gestion mentale, d’ouvrir leur classe pendant une période de cours, afin d’être observés dans leur mise en pratique de ce qu’ils ont découvert en formation, et notamment sur le plan du dialogue pédagogique de groupe. 

Chaque professeur qui le souhaite peut bénéficier de ce dispositif de suivi qui se déroule en 4 étapes:

  • D’abord, un temps de préparation avec la formatrice, ceci pour discuter du thème de la leçon et des tâches qui seront proposées aux élèves, de façon à les analyser en termes de gestion mentale;
  • Ensuite, la classe ouverte proprement dite: la formatrice assiste au cours, discrètement, et observe l’enseignant avec le support d’une grille de critères (pertinence, posture, cohérence et correction) déclinés chacun en indicateurs .
  • S’ensuit le débriefing “à chaud” de la classe ouverte: le professeur a l’occasion d’exprimer son ressenti, ce qui le satisfait, ce qui a manqué selon lui. La formatrice pointe alors ce qui a été en phase avec les critères et indicateurs, et ce qui pourrait être activé comme levier une prochaine fois.
  • Après cet échange “en live”, la formatrice rédige un compte-rendu écrit à l’intention de l’enseignant, de manière à l’accompagner une dernière fois dans sa démarche réflexive vis-à-vis de ses pratiques en gestion mentale.

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller relire les articles des années précédentes: 2017, 2018, 2019, 2020

Petite précision: pendant 3 ans, nous avons filmé plus d’une quinzaine de classes ouvertes, puis avons arrêté faute de moyens et de budget. Ce matériel audiovisuel précieux est utilisé exclusivement en formation.

 

 

 

Aider les élèves à se mettre en projet mentalement

Voici le quatrième et dernier article de la série sur les suivis des enseignants après 2 journées de formation.

Il s’agit ici d’accompagner les élèves à se mettre en projet, c’est-à-dire à anticiper une tâche dans toutes ses dimensions: quel est le but de la tâche, quels sont les moyens que je peux mobiliser, comment je me sens par rapport à cette tâche? Ce travail d’anticipation est personnel, et demande à l’élève d’évoquer les réponses à ces questions d’anticipation. Il a donc besoin de temps pour le faire.

Voici une synthèse sous forme de sketchnote de ce qui est ressorti pendant les rencontres de suivi.

Encourager les élèves à évoquer en classe

Troisième article de la série sur les suivis des enseignants après deux jours de formation en niveau 1.

Dans les petits pas partagés pendant ces rencontres, il en est un incontournable: la pause évocative, qui donne l’occasion à chaque élève de travailler mentalement, d’être actif pendant le cours.

Cette pause évocative peut prendre plusieurs formes, se programmer à différents moments de la séquence de cours, cela dépend chaque fois des objectifs de l’enseignant. Tant que les apprenants n’ont pas l’habitude de ce type d’exercice, l’enseignant peut baliser ces moments de pause évocative. Il s’agit de donner des repères aux élèves pour les accompagner dans leur travail mental. Ce faisant, ils ont l’occasion de faire exister la matière dans leur tête ou d’y être attentifs, de vérifier leur compréhension, de réactiver le contenu pour le stocker en vue d’exercices (étape de la mémorisation), etc.

Dans le sketchnote ci-dessous, vous pouvez découvrir la synthèse de ce que les enseignants ont mis en œuvre sur ce plan.

 

Varier et dissocier les perceptions

Voici le deuxième article de la série sur les suivis des enseignants après deux jours de formation en niveau 1.

Les enseignants se rendent compte de l’importance de proposer des perceptions variées aux élèves pour qu’ils puissent capter le contenu sous différentes formes, et de la pertinence de les dissocier quand l’information est complexe, sinon les élèves sont en situation de double tâche. Pour donner l’occasion aux apprenants de travailler mentalement, l’escamotage de la perception est également une étape essentielle à introduire dans la séquence de cours. Ce temps d’évocation (ou pause évocative) sera efficace si les élèves sont en projet: par exemple, si l’enseignant montre un schéma pendant quelques minutes, il est important d’annoncer à la classe qu’ensuite, le schéma sera caché pendant un temps qui permettra de vérifier comment il est présent dans la tête, et qu’une fois cette mise au point réalisée, les élèves pourront à nouveau percevoir le schéma afin de corriger et/ou compléter celui qu’ils ont évoqué.

En général, la majorité des professeurs est déjà attentive à la manière de faire percevoir leur cours. La gestion mentale leur permet d’analyser leurs pratiques avec un nouveau regard, rendant possible l’explicitation de leurs choix pédagogiques concernant cet aspect-là.

Dans le sketchnote ci-dessous, vous pourrez découvrir la synthèse de ce qui a été partagé pendant les rencontres de suivi concernant les perceptions.

 

Nuage de mots qualifiant les suivis en niveau 1

14 rencontres de suivi ont eu lieu en ces mois de novembre et décembre pour 54 enseignants de 18 écoles de la zone 10. Chaque fois, 3 à 5 enseignants ont eu l’occasion, pendant 2 périodes de cours, de faire le point sur ce qu’ils ont déjà mis en pratique en classe suite aux deux premières journées de niveau 1. 

Une série de 4 articles visera à mettre en évidence ce qui a été partagé dans ces rencontres. Celui-ci est le premier et fait la synthèse, sous forme d’un nuage de mots (réalisé avec l’application WordArt), de ce que représente cette rencontre de suivi pour eux. Ils ont complété la phrase “Pour moi, ce suivi, c’est …” avec, dans l’idéal, une métaphore. La taille de certains mots est aléatoire, car chaque métaphore est unique (et chaque fois en phase avec les objectifs de ce suivi). Ce nuage de mots reprend les mots-clés utilisés pour que cela soit plus lisible. 

 

Des témoignages d’utilisation de la gestion mentale en classe

Sur le blog “Accompagner le travail des élèves avec Pégase” de Guy Sonnois, formateur en gestion mentale, auteur d’ouvrages pédagogiques (“Accompagner le travail des adolescents“, “J’apprends à travailler“), il y a beaucoup d’articles très intéressants sur la mise en pratique de cette pédagogie des moyens d’apprendre.

Récemment, vous pouvez découvrir deux témoignages, l’un d’un professeur d’histoire-géographie qui explique comment il pratique la pause évocative en cours, et l’autre d’un enseignant en éducation physique, qui s’appuie sur le travail collaboratif pour entraîner les gestes mentaux chez ses étudiants.

Ce sont des exemples (et pas des modèles comme le précise Guy Sonnois) inspirants et qui montrent qu’on peut faire de la gestion mentale en faisant de petits pas, réguliers, dont le rythme et la cadence vont aider les élèves à être actifs mentalement, en classe. Au départ, cela prend du temps à mettre en place, puis cela peut devenir un rituel, et permettre de regagner le temps investi au départ.

Bonne lecture!

Déjà un mois depuis la rentrée: un point sur le projet mené dans le grand charleroi

Ce blog est resté silencieux depuis fin mai. Il faut dire que l’année scolaire passée a été plutôt mouvementée, qu’il a bien fallu les deux mois de pause estivale pour faire le point, se déconnecter, et aussi se remettre en projet pour une rentrée en présentiel à 100%.

Les formations en gestion mentale ont repris dans 24 écoles de la zone 10 d’enseignement. Pas moins de 58 enseignants ont commencé un niveau 1 en ce début d’année scolaire (découverte des 4 temps de l’apprentissage et de deux gestes mentaux: attention et mémorisation). 29 poursuivent un niveau 2 (prolongement avec découverte des trois gestes mentaux que sont la compréhension, la réflexion et l’imagination) et 50 vont débuter un niveau 3 (pratique du dialogue pédagogique de groupe).

Imaginez: 137 enseignants en tout qui vont consacrer 4 journées à la formation et également du temps à un accompagnement sur le terrain afin de stimuler le transfert de la gestion mentale dans leurs classes, au bénéfice des élèves.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’origine de ce projet, vous pouvez lire l’article de présentation.

Motivation et gestion mentale, sources de travail collaboratif

Dans les 24 écoles participantes au projet de formation et de suivi en gestion mentale de la zone 10, de plus en plus d’enseignants ont acquis des connaissances et découvert des pratiques pédagogiques qu’ils ont transférées dans leurs classes. Toutefois, nous constations que la collaboration entre collègues formés et « pratiquants » restait anecdotique dans la plupart des établissements scolaires. Nous avons donc eu l’idée de proposer un suivi INTRA-ECOLE, réunissant des enseignants d’une même école, les invitant à mettre en ébullition leur intelligence collective autour de la gestion mentale et la motivation.

Nous avons préparé deux journées, nous basant sur l’approche de Daniel Favre dans son livre : « Cessons de démotiver les élèves, 20 clés pour favoriser l’apprentissage », aux Editions Dunod. C’est très complémentaire à la gestion mentale. En effet, l’auteur apporte un éclairage neuroscientifique sur le fonctionnement de notre cerveau, et sur le fait qu’émotions et cognition sont étroitement liés, et que nous avons plusieurs sources de motivation, interne et externes. La gestion mentale, nous ayant outillé pour expliciter COMMENT se mettre aux commandes de son cerveau pour apprendre, nous permet de mieux nous servir de ces clés.

Nous n’avons finalement pu organiser  une seule journée en ce troisième trimestre, et la deuxième est reportée à l’année scolaire prochaine (si le projet est reconduit par la zone). Nous avons eu l’occasion d’aborder les clés 1 à 8, ainsi que la 18 qui est celle du travail collaboratif.

 

La clé 5 est centrale dans son ouvrage, puisqu’elle présente les 3 systèmes de motivation qui nous habitent tous : celui qui nous sécurise (SM1), celui qui nous amène à innover (SM2), et enfin, celui qui nous coince dans l’addiction (SM1p). Pour apprendre, les 3 systèmes sont à l’œuvre, et l’auteur, Daniel Favre, nous l’explique dans la vidéo suivante, extraite d’un congrès mondial sur la pensée complexe organisé par l’UNESCO en 2016.

Dans la clé 6, Daniel Favre nous explique la courbe de l’apprentissage, qui montre clairement que face à un problème inédit, il est normal de vivre une déstabilisation cognitive et émotionnelle, et que grâce à des essais/erreurs, des explorations, tâtonnements, découvertes, l’apprenant va remonter la courbe, vers un état émotionnel agréable, car il aura solutionné le problème.

Dans ce reportage, « Apprendre autrement, A la découverte de la motivation des élèves », (Une expérimentation en collèges, académie de Créteil. Film réalisé en 2019 par Vincent DOUBRERE, ICE Production et financé par le Fonds Social Européen), vous verrez qu’une enseignante exploite cette courbe de l’apprentissage en classe, et que certains élèves lui reconnaissent une utilité pour nourrir leur motivation.

 

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