Neuropédagogie & gestion mentale

Dans cette vidéo (trouvée via le site “Ecole positive“), Eric Gaspar (enseignant en math dont je vous ai déjà parlé ici) nous parle des découvertes en neurosciences liées à l’apprentissage et nous invite, en tant qu’enseignants, à expliquer le fonctionnement du cerveau à nos élèves afin de leur donner des repères concrets sur ce qu’il est bon de faire pour bien apprendre.

J’ai relevé dans cette conférence plusieurs constats et conseils qu’il donne et qui sont traduisibles en termes de gestion mentale.

Le premier, abordé dès les premières minutes, est que les recherches montrent à quel point nous avons une plasticité cérébrale: nos neurones ne cessent de se connecter, se réorganiser, se déconnecter. Notre cerveau se modifie en permanence! Exit la fatalité de l’échec, les déterminismes: tout le monde peut réussir! Quel extraordinaire message positif à envoyer à toute personne qui apprend! Tout à fait en phase avec les valeurs défendues par la gestion mentale.

Minute 26 de la vidéo: il est question de pauses évocatives, en début de cours pour réactiver le précédent, en fin de cours pour faire le point sur ce qui a été vu d’essentiel pendant la séquence. En effet, notre cerveau ne garde en stock que ce qui lui paraît utile. Pour influencer cette sélection, rappeler deux fois minimum la même information sur un même cours va jouer en faveur de la rétention à moyen terme.

A la minute 36, c’est la mise en projet qui est mise en évidence: toujours en lien avec le fait que le cerveau élimine l’inutile, il est indispensable de lui envoyer le message que ce qui est perçu est important. En tant qu’enseignant, je dois donc bien prévenir les élèves que l’explication que je vais leur donner, ils devront s’en servir dans 10 minutes pour faire des exercices. En gestion mentale, c’est demander aux apprenants de se mettre en projet d’imaginaire d’avenir.

A la minute 51, Eric Gaspar montre comment stocker facilement dans notre mémoire plus de 7 (+ ou -2) éléments (=notre empan mnésique): il s’agit de regrouper les informations et de les relier à du déjà connu. Et ça marchera d’autant mieux si ces liens sont personnalisés (il appelle cela des indices récupérateurs). C’est encourager les élèves à faire des liens (paramètre 3) et à les personnaliser car plus c’est original ou farfelu, plus ça sera facile à récupérer (paramètre 4).

A la 57e minute, il est bien question de pédagogie de l’escamotage puisque le conseil donné est de vérifier, à cahier fermé, tout ce dont je me souviens en tant qu’apprenant. Dans une deuxième étape, je compare avec le cours pour compléter et corriger l’information.

Bref, une conférence intéressante et qui permet de faire des liens pertinents entre la neuropédagogie et les postulats de base et concepts de gestion mentale.

Pourrait-on dire qu’Antoine de La Garanderie a mis à jour une approche validée aujourd’hui par les recherches scientifiques sur le cerveau? A quand une validation scientifique de la pédagogie des gestes mentaux?