Corriger une évaluation, c’est formateur si l’élève est actif

C’est une évidence, et pourtant, combien d’élèves sont totalement inattentifs pendant la correction car ils viennent de recevoir leurs résultats qui sont mauvais? Ou combien d’apprenants ne saisissent pas le sens de l’exercice, porteur de progrès?

Voici quelques exemples d’organisation que certains d’entre vous ont partagé pendant les rencontres de suivi. Ils illustrent ce temps pédagogique important dans l’apprentissage et peuvent donner des idées.

Corrections entre pairs

Plutôt que de faire écrire leur nom sur les copies, donner des numéros aux élèves. Après un contrôle, redistribuer immédiatement les interros avec le projet que chaque élève corrige une copie d’un camarade dont il ignore le nom puisque c’est juste un numéro sur la feuille. Cela permet de faire une correction immédiate et de motiver les apprenants à faire le point sur leurs réponses et à être attentif pour corriger correctement le contrôle qui leur a été confié.

Correction plus active

Pour rendre plus efficace la correction de l’examen (dont les résultats sont mauvais), en mettant en place une autre façon de procéder, plus active pour les élèves :

Idée générale : les élèves prennent leurs cours et manuel, leur feuille d’objectifs. Ils vont devoir chercher les réponses aux questions d’examens dans leurs documents (et ainsi vérifier que c’est en lien avec les objectifs et le cours), ensuite comparer avec leurs réponses d’examen et tenter d’identifier ce qui était performant dans leurs stratégies, ou ce qui ne l’était pas.

Par étapes :

  • L’enseignant explique la démarche aux élèves qui peuvent se mettre en projet ;
  • Chacun prend ses documents de cours ;
  • L’enseignant écrit les questions au tableau, une par une ; si une question est associée à un texte, l’enseignant le lit en ménageant des pauses évocatives ;
  • Les élèves répondent aux questions en s’aidant de leurs documents ;
  • Ils sont invités à réfléchir sur ce qui a bien fonctionné et ce qui n’a pas marché dans leur façon d’étudier et de préparer l’examen ;
  • Ils reçoivent leur examen et peuvent compléter leur analyse de stratégie.

Correction immédiate

Poser une question aux élèves pour vérifier leur attention, leur mémorisation, leur compréhension, … et leur demander de noter leur réponse de manière lisible sur une ardoise de type Velleda. Une fois que tous ont répondu, ils montrent leur réponse à l’enseignant, qui de façon très rapide peut vérifier et donner un feedback immédiat en fonction de ce qu’il observe comme difficultés, comme manquements, ou comme efficacité.

Préparer une évaluation avec les élèves – intéressant à la veille des examens

Cet exemple, partagé par un professeur de mathématiques lors d’une rencontre de suivi, est extrait du recueil des pistes pratiques que vous avez reçu dernièrement (p. 28).

C’est bien dans l’idée que pour bien se préparer à un examen de synthèse (tout comme à une plus petite évaluation), l’élève doit se mettre en projet en donnant du sens à la matière, ce qu’il ne peut faire que mentalement. Il est donc question ici d’une pause évocative de rappel balisée qui débouche sur la construction d’une synthèse avec l’essentiel (que les élèves ont parfois du mal à identifier, même au troisième degré).

Comment cet enseignant a-t-il procédé?

Il a aidé ses élèves à se préparer à l’examen de math de décembre en construisant avec eux une synthèse du cours.

Il leur a demandé d’évoquer ce dont ils se souvenaient, c’était suivi d’une discussion. Il prenait ensuite des notes au tableau. Seulement ensuite, les élèves avaient le temps de recopier. Les perceptions étaient dissociées.

Il a également demandé aux élèves comment ils avaient procédé.

Pistes :

  • En fin de synthèse, faire une pause évocative guidée pour donner le temps aux élèves de vérifier ce qu’il leur reste en tête quand le classeur est fermé et le tableau effacé.
  • Proposer aux élèves, une fois à la maison, d’évoquer un maximum d’éléments de la synthèse SANS ouvrir leur cours.

Quand l’enseignant fait faire le rappel de début de cours par les élèves, il constate qu’ils vont dans les détails des exercices mais ne pointent pas l’essentiel.  Ça lui permet d’adapter la suite de son cours.

Certains élèves sont plus à l’aise avec les applications, c’est ça qui a du sens pour eux. Ça parait donc logique qu’ils aient retenu les exercices plutôt que la théorie. D’autres trouvent le sens dans les explications, le pourquoi, d’où ça vient, … Ceux-là vont donc retenir plus facilement la théorie.

Piste :

  • Pour construire le rappel avec les élèves, guider les évocations en posant des questions ciblées pour qu’ils parviennent à restituer des exercices ET la théorie qui va avec. Ça implique que plusieurs élèves participent.