Impliquer l’élève pour le conseil de classe
Il s’agit d’une ressource tirée de l’ouvrage “Faire collectif pour apprendre: des clés pour mettre la coopération au service des apprentissages“, de Laurent Reynaud, dans la collection des Cahiers pédagogiques dirigée par Philippe Meirieu. Cet outil a été partagé isolément du reste de l’ouvrage par @HLC_education et @Isafil (sur Twitter).
Dans la culture pédagogique française, les élèves participent en général de manière active aux conseils de classe. Chez nous, certains titulaires de classe pratiquent déjà la prise d’informations chez leurs élèves avant le conseil de classe, de manière à identifier les forces et difficultés de chacun.e, et de façon à amener chaque apprenant.e à faire le point sur ses stratégies cognitives, sur sa motivation, sur sa mise en projet pour la période suivante.
Dans la ressource présentée ici, l’élève reçoit une trame pour analyser son degré d’implication dans le travail scolaire, avec 8 éléments (“Travail en classe, travail à la maison, autonomie, apprentissage, coopération, gestion de matériel, réalisation des devoirs et gestion du calme”) à mesurer sur base d’indicateurs (par exemple, concernant l’apprentissage, l’apprenant a le choix entre 4 échelons: “1 = J’ignore ce qu’il faut apprendre; 2 = Je n’arrive pas à distinguer ce que j’ai fait de ce que j’ai appris; 3 = Je sais expliquer ce que j’ai appris; 4 = Je peux utiliser ce que j’ai appris dans une situation nouvelle”).
L’élève est également invité à expliciter un “bilan de son semestre (points positifs, négatifs, réussite, …)” et à formuler un “engagement” précis (réalisable) pour le semestre prochain. Il peut enfin proposer une “appréciation générale” concernant son travail scolaire (au sens large) à transmettre au conseil de classe.
Si nous prenons l’outil comme un exemple et non pas comme un modèle à réutiliser tel quel, nous pouvons imaginer de modifier l’un ou l’autre des 8 éléments pour y injecter de la gestion mentale. Par exemple, la gestion de l’attention pourrait faire l’objet d’une échelle de progression en 4 critères: 1 = Pendant le cours, je pense à d’autres choses (pas de projet d’attention); 2 = Pendant le cours, j’essaie d’être attentif/attentive à certains moments (projet d’attention, mais pas forcément aux bons moments) ; 3 = Pendant le cours, je sais que je dois être attentif/attentive quand le professeur nous le demande (projet d’attention guidé par les consignes); 4 = Pendant le cours, je gère mon attention de manière autonome, je sais qu’il s’agit de faire exister dans ma tête ce que je perçois, en vue d’autre chose (projet d’attention géré en autonomie).
Ce serait également pertinent d’ajouter une place à la gestion des émotions, car l’apport de Daniel Favre (dont il est question dans cet article) démontre leur place omniprésente dans les apprentissages.
Qu’en pensez-vous? Comment donner la parole aux élèves dans un conseil de classe qui va décider d’une appréciation générale sur leur travail scolaire? Comment s’inspirer de l’outil ci-dessous pour le nourrir avec la gestion mentale et l’approche de Daniel Favre? Encore un champ réflexif à explorer!