Des affiches en vue dans vos salles des professeurs

PGM19-20 affiche logosCette année encore, nous avons préparé des affiches colorées pour mettre en évidence le projet de formation et de suivi en gestion mentale dans la zone 10 (Charleroi Hainaut-Sud). Dans chacune des 24 écoles qui participent, les valves de la salle des professeurs vont donc s’enrichir de 2 documents en format A3, photocopiés en couleurs, pour mettre en évidence les logos des instituts et la liste des professeurs par niveau atteint ou en cours.

L’objectif principal de ce média est de vous permettre d’identifier vos collègues engagés également dans le processus de formation, qui sont dans un autre niveau ou qui ont terminé le cycle des 3 années du projet.

Cela nous semble d’autant plus pertinent que vous devez désormais justifier d’un travail collaboratif hebdomadaire. Envisager des temps de partages entre enseignants qui transfèrent la gestion mentale dans leurs pratiques pédagogiques est bel et bien d’actualité, qu’en pensez-vous?

Les biais cognitifs

A l’ère des “fake news” ou “infox”, il est utile et pertinent de s’interroger sur les “biais cognitifs” (ou raccourcis mentaux) qui agissent comme des filtres sur notre pensée logique et rationnelle et nous font porter des jugements rapides, parfois de manière très utile, et parfois qui sont totalement faux, que ce soit dans des situations de la vie courante ou dans les apprentissages scolaires. Il en existe plein (plus de 200 selon certaines sources), et une petite recherche sur internet vous en donnera la mesure.

En introduction, cette vidéo mise en ligne par “Monkey, l’actu décryptée”, le 29 janvier 2018: “Notre cerveau face aux fake news” avec Albert Moukheiber (dont je vous parle du livre en fin d’article).

En tant qu’enseignants, comment les éviter pour nous-mêmes?

“Les enseignants, comme beaucoup, prennent une multitude de décisions à la minute. Plus cette prise de décision est rapide, plus l’on est susceptible de faire des raccourcis mentaux et donc d’utiliser des biais cognitifs.” (“Les biais cognitifs sont-ils (in)évitables? Vers un environnement d’apprentissage optimal”, note de synthèse réalisée par Racky Ka-Sy, Phd en psychologie sociale, Synlab, 2018, p.3)

Et comment enseigner à nos élèves à développer leur esprit critique et à inhiber ces jugements qui altèrent leur raisonnement et les mettent, notamment,  en difficulté scolaire?

Une meilleure connaissance des biais cognitifs permettrait aux enseignants de les identifier plus rapidement et de mieux les dépasser. Ainsi plus aguerris, l’enseignant sera plus armé pour transmettre son savoir sur ce type de sujets et contribuer au développement de l’esprit critique des élèves.” (Ib., p.3)

Un exemple classique en math:

Un crayon et une gomme coûtent 1.10 euros au total.
Le crayon coûte 1 euro de plus que la gomme.
Combien coûte la gomme ?
Lorsque vous essayez de répondre à ce problème, la réponse intuitive qui vous vient immédiatement à l’esprit est ‘10 cents’. En effet, environ 80 % des étudiants à l’université confrontés à ce problème donnent cette réponse (BourgeoisGironde & van der Henst, 2009). Mais elle est fausse. De façon évidente, si la gomme coûte 10 cents, le crayon coûtera 1.10 euros (i.e., 1 euro de plus), et le total devrait alors coûter 1.20 euros, et non 1.10 euros comme indiqué dans l’énoncé. La réponse correcte est bien entendu ‘5 cents’ (i.e., le crayon coûte 1.05 euros). Cette erreur fréquente de raisonnement s’explique en termes de substitution d’attributs. Les raisonneurs substituent l’attribut critique ‘plus que’ par un attribut plus simple. C’est–à–dire que ‘le crayon coûte un euro de plus que la gomme’ sera lu comme ‘le crayon coûte 1 euro’. Par conséquent, plutôt que de travailler sur la somme totale, 1.10 euros, les raisonneurs analysent le problème de façon naturelle en dissociant 1 euro et 10 cents, ce qui est plus facile. (…) Clairement, si les raisonneurs y réfléchissent un peu plus longtemps, ils trouveront surement leur erreur, et noteront qu’une gomme qui coûte 10 cents et un crayon qui coûte 1 euro de plus, ne peuvent pas coûter à eux deux 1.10 euros. La difficulté avec la substitution d’attributs semble être que les raisonneurs n’ont pas conscience qu’ils substituent un attribut par un autre et se trompent (Kahneman & Frederick, 2005 ; Thompson, 2009 ; Toplak, & al., 2011).
La première étape est donc de prendre conscience que ces biais existent, car ils sont des automatismes. Si nous nous rendons compte qu’ils peuvent influencer notre raisonnement, notre vision du monde et notre manière d’enseigner, nous sommes capables de solliciter notre esprit critique, de prendre du recul, de douter, de déployer notre curiosité et de revoir notre position.
“Peut-être faudrait-il apprendre à adopter plus souvent l’attitude d’un juge d’instruction ou d’un détective qui suit pas à pas des indices pour en arriver à une solution construite, autrement dit adopter un raisonnement déductif. l’idée n’est pas de rejeter en bloc systématiquement nos croyances, mais de les mettre parfois à distances, le temps de considérer des thèses qui les nuancent ou s’y opposent.” (Source: “Votre cerveau vous joue des tours”, Albert Moukheiber, Allary Editions, 2019, p.85)
Ensuite, nous pouvons accompagner nos élèves pour qu’ils aiguisent leur esprit critique. Il existe des ressources intéressantes pour nous donner des idées ou pour aller plus loin dans la connaissance de ces biais cognitifs.
Entre autres:
  • “Votre cerveau vous joue des tours”, Albert Moukheiber, Allary Editions, 2019: livre dans lequel l’auteur, psychologue clinicien et chercheur, nous explique pourquoi notre cerveau nous enferme parfois (souvent?) dans des approximations, de l’illusion, des erreurs. Dans la dernière partie, l’auteur présente une “boîte à outils pour plus de flexibilité mentale”.
  • Codex des biais cognitifs – Pensée critique, 2016, article PDF (Traduction française du travail de John Manoogian III et Buster Benson – voir noms des nombreux contributeurs dans le document)
  • Une chaîne Youtube, “La tronche en biais”, qui propose une série de vidéos sur les biais cognitifs et l’esprit critique (Vled et Acermendax parlent zététique, esprit critique et méthode. Ils posent notamment la question : comment sait-on que l’on sait ce que l’on sait ?)
  • Blog “Science étonnante” de David Louapre (chercheur en physique) et sa série de vidéos sur les biais cognitifs: “Crétin de cerveau” 
  • Blog “Chèvre pensante” et ses articles invitant à la critique des médias pour éviter les “Bhêêê cognitifs”
N’hésitez pas à enrichir cette liste en indiquant vos ressources en commentaires. Merci!

Enseignement explicite

Dans deux écoles de la zone, un autre projet pédagogique a commencé pour des enseignants volontaires: utiliser l’enseignement explicite, qualifié d’enseignement efficace par ceux qui l’ont conceptualisé et testé à large échelle. Car oui, cet enseignement est “evidence-based”, c’est-à-dire qu’il se base sur des recherches menées par des spécialistes en éducation, qui montrent que les élèves apprennent plus et plus vite.couverture enseignement expliciteSi vous lisez l’ouvrage de J. Hollingsworth et S. Ybarra, “L’enseignement explicite, une pratique efficace” (Editions Chenelière Education), vous pourrez vous faire une idée précise des principes de conception et des stratégies de présentation de ce type d’enseignement. Le livre est plein d’exemples qui donnent une perspective concrète de ce que cela implique pour l’enseignant en terme de préparation et de didactique. Car oui, il s’agit d’un enseignement direct, centré sur l’enseignant qui le donne, à l’inverse de l’enseignement progressif, dans lequel la présence du professeur est plus discrète et les choix des élèves concernant les contenus d’apprentissage plus pris en compte (comme dans la pédagogie Freinet, par exemple).

L’outil l’invite à procéder selon des étapes précises et incontournables, comme (non exhaustif):

  • définir avec précision l’objectif d’apprentissage de la leçon – la gestion mentale ira plus loin en invitant les apprenants à définir également les moyens à mobiliser (fussent-ils très incomplets au début de la séquence) et le degré de confiance en eux (qui peut se trouver renforcé par la manière dont le cours est donné) = mise en projet;
  • utiliser une méthode déductive ou enseigner d’abord, pour présenter un nouveau concept, son importance, et l’habileté qu’il permet de mettre en pratique – les exercices viennent seulement après, et sont guidés d’abord, avant que les élèves ne les fassent en autonomie, uniquement quand l’enseignant les estime prêt pour cela  – la gestion mentale ira plus loin en diversifiant les portes d’entrée pour un nouveau concept (avec, par exemple,  l’appui sur la méthode inductive, d’ailleurs totalement promue dans les programmes des cours)
  • vérifier continuellement la compréhension des apprenants, selon différentes techniques (les ardoises, par exemple) – la gestion mentale promeut cette vérification, l’enseignement explicite cadre cela par la méthode EQPCER: ENSEIGNER d’abord, QUESTIONNER, faire une PAUSE (=temps d’évocation), CHOISIR un élève au hasard (technique des bâtonnets par exemple – permet d’éviter les “bolides”), ECOUTER sa réponse, donner une RETROACTION appropriée (répéter, expliquer, préciser), et après la rétroaction, recommencer la vérification de la compréhension.
  • expliciter aux élèves son processus mental, ou “mettre un haut parleur sur sa pensée” (=expliciter les incontournables de la tâche), et vérifier qu’ils ont bien compris – la gestion mentale ira plus loin en proposant aux élèves de dire également comment ils ont procédé mentalement (=dialogue pédagogique)

L’enseignement explicite peut s’analyser avec le filtre de la gestion mentale (il y aurait beaucoup à dire!), qui de son côté peut s’enrichir de techniques concrètes et structurées pour préparer une leçon de manière à ce que chaque élève ait une chance d’apprendre et de progresser. Car oui, c’est un point commun entre les deux approches pédagogiques: l’objectif est de redonner confiance en chacun, en lui faisant vivre l’expérience de la réussite. “Je suis capable!”

 

Des ressources pour varier les perceptions

Deux ressources trouvées via Twitter:

– la première grâce à @Eduvoices (Association (loi 1901) de communautés locales permettant aux acteurs de l’éducation de se retrouver pour s’inspirer et échanger sur des pratiques pédagogiques) – production d’un professeur documentaliste français, Florian Cool.EKW1HWzWoAAkvGA

Il s’agit d’une mine de #ressources médiatiques spécialisées pour les ados : #journaux, émissions #radio #télé, applis, stories et vidéos sur les réseaux sociaux.

C’est à explorer pour proposer aux élèves une variété de perceptions dans nos cours.

 

 

– la deuxième grâce @acaixmarseille, le compte officiel de l’académie d’Aix-Marseille: le panorama réactualisé des outils numériques au service des apprentissages.

Ces outils numériques sont classés: évaluation, gestion de classe, flashcards, mutualisation, pédagogie du jeu, accessibilité des apprentissages, présentation, carte mentale, capsules d’enseignement.

Comme l’écrivent plusieurs enseignants sur Twitter: il s’agit d’une pépite! A découvrir et lire ci-dessous.

Lumni.fr, offre éducative d’audiovisuel public (France)

Lumni, Une nouvelle offre qui permet un accès à la culture,au savoir et à la connaissance Elle propose aux enfants seuls ou accompagnés d’apprendre autrement, prolonger les cours et comprendre le monde qui nous entoure. Et aux professionnels de l’éducation de disposer de ressources expertisées au service de la transmission et de l’apprentissage. Pour les élèves, Retrouvez des contenus (vidéos, audios, jeux, articles) pour compléter vos cours, faire vos devoirs, développer votre culture générale et comprendre le monde qui vous entoure. Pour les enseignants => Enseignants du primaire au lycée, accédez à plus de 3000 ressources indexées par niveaux, et disciplines du programme scolaire pour préparer, illustrer ou prolonger votre cours, et les partager avec vos élèves.” (page d’accueil du site)

Voilà une plateforme à visiter absolument:

  • les ressources sont variées: articles (par exemple sur l’histoire du zéro en mathématiques), capsules vidéo (documentaires – par exemple le premier pas sur la lune, ou petites séquences de cours – par exemple sur la masse volumique), des dossiers thématiques (par exemple les élections américaines), des jeux (par exemple un jeu sur l’Europe et ses 50 capitales);
  • les ressources sont classées: par thèmes et/par branches, par année (PRIMAIRE (= 1ère à la 5ème primaire) – COLLEGE (=6e année primaire +3 premières années du secondaire – LYCEE (= 4, 5 et 6e années du secondaire);
  • il est possible de faire une recherche de pistes pédagogiques avec filtres.

Bref, un incontournable pour varier les perceptions, pour trouver de quoi nourrir la gestion mentale de nos élèves.

Des ressources sur l’attention

L’attention, LE geste mental qui ouvre la porte aux autres. Sans attention, pas de mémorisation possible, ni de compréhension ou de réflexion, encore moins d’imagination. C’est LE geste mental qui fait défaut à beaucoup d’apprenants en situations d’apprentissage.

Si la gestion mentale permet aux enseignants d’expliciter à leurs élèves COMMENT ils peuvent entraîner leur attention, il existe de plus en plus de ressources venant des neurosciences cognitives qui nous donnent l’occasion de comprendre les liens entre fonctionnement du cerveau et attention. L’approche est donc différente (elle est scientifique, et valable pour (presque) tous les individus, là où la gestion mentale, au-delà des incontournables liés au geste d’attention, accueille chaque individu dans ses différences), et plutôt complémentaire de la gestion mentale.

Thot Cursus met en ligne des ressources intéressantes pour cette approche neuro-cognitive de l’attention. Par exemple, “Focaliser son attention, un facteur essentiel de réussite“, basé sur une question posée par Eduscol à deux spécialistes: « Déficit d’attention des élèves, comment agir ? », Véronique GASTE (spécialiste des troubles de l’attention (TDAH)) et Grégoire BORST, psychologue et spécialiste des sciences cognitives, qui ont fait une conférence le 27 mai 2019, disponible en ligne. L’article qui s’y réfère résume la conférence et propose d’autres ressources en bas de page.

Autre exemple: “L’attention, comment ça marche?“, moins récent (2016), qui se base sur une intervention de Jean-Philippe Lachaux, spécialiste du cerveau, qui a écrit plusieurs ouvrages en lien avec l’attention, dont “Le cerveau attentif” ou “Les petites bulles de l’attention”.

Des outils pédagogiques à découvrir

nouveaulogoIF18Sur le site d’IF Belgique, dans la rubrique “Bon à savoir”, l’association met en évidence une série de ressources créées à l’occasion de sa participation au projet européen Co-nai-sens.

La gestion mentale, ou pédagogie des gestes mentaux, explicite en toutes lettres ce qu’il faut faire dans sa tête pour être attentif, comprendre, mémoriser, imaginer et réfléchir. Tous les enseignants demandent à leurs élèves de pratiquer ces gestes, mais rares sont ceux qui peuvent dire comment faire de manière précise. Ces clips vidéo sont une première amorce très générale, une sensibilisation, une première découverte en forme d’invitation à se former afin d’acquérir des outils vraiment pédagogiques:

– Sur les gestes mentaux ou actes de connaissance
– Sur le projet
– Sur l’activité perceptive et l’activité évocative
– Sur le dialogue pédagogique
– Sur l’introspection

Jeu de cartes pour la compréhension en lecture

L’équipe Compréhension est un jeu de sept cartes édité lors du projet européen “Signesetsens” auquel IF Belgique a participé activement. Ces personnages représentent diverses compétences essentielles pour faire du sens à partir d’un texte. Les premiers personnages ont été testés pendant deux ans par de nombreuses personnes. Ils ont été depuis complètement “relookés” et réédités.

Ils sont disponibles en format cartes en couleurs, plastifiées, très maniables et conçues pour être manipulées par les élèves . Pour en avoir un aperçu, cliquez sur équipe compréhension. Pour télécharger le mode d’emploi qui accompagne ces cartes, cliquez sur “et en pratique “.

Les cartes peuvent être commandées à IF Belgique : ifbelgique@yahoo.fr ; le jeu de cartes fourni dans une pochette en plastique coûte 2€ (plus frais d’envoi). Format d’une carte : 10,5cm/15cm.

Pour découvrir tout le contenu du module de formation sur la compréhension en lecture sous la forme d’un petit mode d’emploi en powerpoint, cliquez sur mode d’emploi.

Un livre incontournable

Mener-le-dialogue-pedagogique-en-gestion-mentaleEn ce début d’année scolaire, il est bon de rappeler la parution d’un livre incontournable (déjà mentionné dans cet article): “Mener le dialogue pédagogique en Gestion mentale. Regards sur des pratiques”, par Hélène Delvaux, Anne Moinet, Pierre-Paul Delvaux et l’association IF Belgique, avec une préface de Th. de La Garanderie, aux éditions Chronique Sociale.

Cet ouvrage propose pour la  première fois de très nombreux exemples de dialogues pédagogiques mis en lien avec des extraits d’Antoine de La Garanderie, le tout accompagné d’un texte explicatif. De nombreux schémas et des illustrations d’Henri Defresne en facilitent la lecture. 

L’IIGM lance sa chaîne Youtube

D3-finalL’Institut International de Gestion mentale (IIGM) lance sa chaîne Youtube: Afin d’améliorer la diffusion de la gestion mentale et de ramener vers son site davantage de visiteurs, l’IIGM vient de lancer une chaîne Youtube. Celle-ci reste pour l’instant modeste, mais va proposer peu à peu d’autres vidéos destinées au grand public. Merci de la soutenir en vous y abonnant et en likant les vidéos qui y sont présentées”

 

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