Un témoignage de Noura, professeure de langues

Ce témoignage est celui d’une enseignante en langues vivantes (notamment à l’Institut Paridaens de Beaumont), Noura Bennari, qui a suivi le niveau 1 de formation en gestion mentale (découverte des fondements de la GM, des différents temps de l’apprentissage (mise en projet, perception, évocation, restitution) et des gestes mentaux d’attention et de mémorisation). Comme Jean-Christophe dans l’article précédent, Noura nous partage une tranche de son vécu, professionnel d’une part, plus personnel de l’autre. A nouveau, cela illustre parfaitement que la gestion mentale est applicable en classe et à la maison dès le début de la formation.

Vous verrez qu’ici, entre les tranches vécues, il y a un décodage des mots-clés qui ressortent le plus.

“La découverte de la gestion mentale m’a été bénéfique aussi bien sur le plan professionnel, familial, que personnel”

“En effet, je suis professeur de langues et dès que j’ai eu connaissance de tout ce que pouvait apporter la gestion mentale à mes élèves, j’ai tout de suite voulu leur en faire profiter.

Au début de chaque cours, j’ai par exemple pris l’habitude de commencer par un rappel ou pause évocative de la matière vue précédemment. C’est systématique et c’est même devenu un rituel! Pour que ce soit vraiment concret pour mes étudiants, je mets au tableau l’image d’un cerveau avec des flux électriques qui partent dans tous les sens. Ils savent qu’il n’y a pas de nouvelle matière à ce moment-là et qu’ils doivent rechercher les réponses aux questions posées dans leur tête. Pour être certaine que tout le monde participe, je leur demande de travailler seul et de mettre par écrit leurs réponses. Cet exercice est intéressant aussi bien pour le professeur que les élèves. En effet, après un rapide tour de classe, je vois directement qui a bien assimilé la matière ou qui a, au contraire, encore de grosses lacunes. Les étudiants apprécient également cet exercice car ils savent que c’est purement formatif, cela leur donne une idée précise de leur connaissance du cours et ils prennent cela pour un jeu! Ils en sont même demandeurs.

Ceci est bien évidemment un simple exemple de recours à la gestion mentale que j’ai mis en place dans mes classes.”

Mots-clés

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L’enseignante a “ritualisé” ce moment de rappel en début de cours: il s’agit de donner du temps à chaque élève pour être actif mentalement et faire le point sur ses acquis (qu’a-t-il mémorisé? qu’a-t-il compris? comment se mettre en projet pour le cours? ) sans pression (évaluation formative).

Motivation:

Les étudiants apprécient l’exercice, en sont demandeurs, ils sont en projet par rapport à ce temps de pause évocative: c’est comme un jeu et ce n’est pas noté (= messages positifs), cela les aide à faire le point sur leurs acquis (=but), et ils évoquent les réponses à des questions posées par l’enseignante, puis les écrivent sur une feuille (=moyens).

“Dans le domaine familial, la gestion mentale m’a également était bien utile. Je suis maman d’une petite fille de 4 ans qui ne sait bien sûr pas encore lire et écrire correctement. Cependant, en cette période de confinement forcé (Coronavirus oblige…), je me suis fixée comme objectif de lui apprendre à écrire son prénom sans le recopier c-à-d sans avoir de modèle sous les yeux. Pour ce faire, je lui ai tout d’abord demandé de focaliser son attention sur son prénom que j’avais pris soin de copier sur un bout de papier (Shaïness, pas facile pour un bout de 4 ans…). Ensuite, je lui ai demandé de fermer les yeux et de voir son prénom écrit en toutes lettres dans sa tête. “Tu le vois?”, “Euh, non pas totalement”, m’a-t-elle répondu. Je lui ai dit que ce n’était pas grave, qu’elle pouvait ouvrir les yeux pour relire son prénom et se le mettre en tête. Elle a passé quelques minutes à ouvrir et fermer les yeux jusqu’au moment où elle était sûre d’avoir la bonne orthographe en tête. ( c’est le chapeau de la gestion mentale: perception, évocation, restitution). Je lui ai ensuite demandé d’écrire son prénom sur une feuille sans aucun modèle. Elle a été surprise et hésitante car c’était une grande première pour elle. Je l’ai encouragée, rassurée et je lui ai dit qu’elle pouvait toujours refermer les yeux pour voir le modèle qu’elle venait de mémoriser. Bingo! Elle y est parvenue! Ce jour-là, Shaïness a été très fière d’elle et a rendu sa maman heureuse:) Voilà encore un bel exemple de gestion mentale!

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Geste mental d’attention en vue de mémoriser: l’enfant est invitée par sa maman à se mettre en tête son prénom, à le faire exister mentalement de façon à pouvoir le réécrire sur une feuille sans avoir le modèle sous les yeux. Ici, l’évocation visuelle en paramètre 2 est suggérée puisque la maman propose à sa fille de voir son prénom dans sa tête, avec la bonne orthographe (sous-entendu: les bonnes lettres, dans le bon ordre).

“Sur le plan personnel, la gestion mentale m’a aidée à mieux me connaître et donc à mieux aider les autres. Cela m’a vraiment conscientisée sur le fait que nous sommes tous différents et que une méthode d’apprentissage peut faire des merveilles chez les uns mais ne rien évoquer du tout chez les autres! Donc apprendre à se connaître, à savoir quel est son mode de fonctionnement, quelles sont ses forces et ses faiblesses sont des atouts indéniables pour mieux se comprendre, se faire comprendre et comprendre les autres!”

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Se connaître sur le plan cognitif: en effet, prendre conscience de la manière dont nous apprenons nous éclaire sur la façon dont nous enseignons et sur le fait que les élèves ne fonctionnent pas forcément comme nous. C’est souvent une révélation pour les enseignants et cela débouche sur une réflexion pour élargir la palette pédagogique et didactique à proposer aux étudiants.

 

Témoignage de Jean-Christophe, professeur de sciences

Jean-Christophe Mahieu est professeur de sciences à l’IET-Notre-Dame à Charleroi au 3e degré. Il a suivi le premier niveau de formation en gestion mentale cette année scolaire et a répondu positivement à notre demande de témoignage de pratiques pédagogiques mises en place suite à sa formation.

Je le remercie d’avoir accepté de raconter une tranche de son vécu d’enseignant et je vous invite à la lire ci-dessous.lab-217043_1280

«Ce que m’a apporté la gestion mentale dans ma pratique en classe»

 

20 ans de prestations en classe en tant que professeur de sciences m’ont transformé en une machine à transmettre les savoirs.

Dans le souci de favoriser la compréhension et donc de faciliter les apprentissages, je ne cesse de multiplier les différents types de perceptions : les explications verbales, émaillées d’exemples et de contre-exemples, sont toujours accompagnées d’un appui visuel au tableau, prenant la forme d’un schéma synthèse, d’un mindmap (carte heuristique), d’un enchaînement logique de mots clefs, ou encore, de flashcards.

Je m’inquiète, bien entendu, à tout moment de la compréhension des élèves, en saupoudrant le tout de questions auxquelles les apprenant les plus performants répondent, et bien entendu, dans le même temps, mes élèves sont sommés de prendre le maximum de notes, afin de rendre leur travail à domicile bien plus aisé ….. !

La gestion mentale m’a rappelé que l’on ne peut effectuer correctement qu’une seule tâche à la fois et que le travail en classe demandé à l’élève, est bien plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord. Les élèves doivent à la fois écouter, regarder, comprendre et faire des liens, s’interroger en confrontant les nouvelles informations aux anciennes, ainsi que prendre des notes ! Seuls les apprenants les plus performants en sont capables, ce qui rend donc obsolète l’ensemble des efforts que je déploie en classes  afin de rencontrer les différents profils apprenants et  faciliter leur apprentissages .

A cette prise de conscience, la gestion mentale apporte un outil à la fois simple et incontournable…

la pause évocative !

Évoquer est le cœur de l’apprentissage et même si ce geste appartient à l’élève, c’est notre rôle de lui accorder le temps et les moyens nécessaires pour traduire mentalement l’objet de ses perceptions.

Rythmer ma séquence d’apprentissage par la pause évocative me permet, je pense, d’être plus performant en classe et d’optimiser les séquences d’apprentissages afin qu’elles portent leurs fruits chez une majorité d’apprenants.

Concrètement, voici comment je les intègre systématiquement dans mes séquences de cours.

  • Dès le début du cours, après un bref rappel des objectifs poursuivis, je fais une pause de 2-3 minutes pendant laquelle les élèves sont invités à évoquer la matière vue précédemment. A la fin de cette pause, j’invite les élèves à répondre à quelques questions portant sur les notions clefs rencontrées au cours précédent. Ce rappel de début de cours permet à l’élève de prendre conscience ou non de l’existence du concept dans son monde mental.
  • Pendant le cours, chaque question posée aux élèves est suivie d’une pause évocative de quelques secondes pendant lesquelles les élèves sont priés de ne pas lever le doigt. Ceci afin d’encourager l’ensemble des élèves à évoquer la réponse et ne pas laisser les “restituants” les plus rapides (qui ne manqueraient pas de lever le doigt en 1er) faire tout le travail. Au terme de cette pause je demande aux élèves parvenus à une réponse de lever la main et de la partager (il m’arrive aussi fréquemment d’interroger l’un ou l’autre élève n’ayant pas levé la main pour savoir ce qui entrave sa compréhension et fournir des explications supplémentaires).
  • Grâce à la pause évocative, la prise de notes devient à son tour un moment clef de la compréhension. Afin de favoriser l’attention et la perception, j’interdis aux élèves de prendre note durant les explications (multitude d’informations verbales soutenues au tableau par un schéma synthèse annoté de mots clefs). Pour l’élève, la prise de note qui prendra place après deviendra une opportunité d’évoquer les informations verbales perçues et dans le même temps de vérifier sa compréhension du concept. Ce qui a pour avantage de mettre immédiatement en lumière les incompréhensions et donc de bénéficier d’explications complémentaires ciblées sans attendre le cours suivant.
  • Si l’on peut mémoriser sans comprendre, on ne peut s’approprier un concept complexe sans mémoriser les différents éléments. Puisque la mémorisation est indissociable de la compréhension, il est légitime de lui laisser une place au cœur même de la leçon. Si l’une des notions rencontrées est une notion clef pour la compréhension de la suite du cours, je permets aux élèves de la mémoriser immédiatement en aménageant une petite pause évocative. Ce qui nous donne par la même occasion, une opportunité de partager avec eux les différentes techniques de mémorisation.

A présent vous l’aurez compris, les pauses évocatives font partie intégrante des mes séquences d’apprentissage, même si parfois encore, je dois bien l’avouer, il m’arrive d’ensevelir mes élèves sous un déluge d’informations sans même leur laisser le temps de respirer … d’évoquer.

 

Image Pixabay

Un panneau pour découvrir ou faire découvrir la gestion mentale

L’asbl IFBelgique vient de proposer sur son site le panneau suivant dans sa rubrique “Présentation Générale” (sous l’onglet Gestion mentale) pour faire découvrir cette démarche pédagogique à un public non-averti, avec ce texte en introduction:

IF Belgique exprime l’essentiel de la gestion mentale  dans le schéma ci-dessous : au cœur du schéma, dans les bulles de 1 à 6, les éléments  de base, puis tout autour, dans de petites bulles, des exemples de plaintes d’apprenants, de parents, d’enseignants auxquelles il est possible de remédier avec l’accord et la collaboration active de l’apprenant.

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Si vous allez sur le site, vous verrez qu’il y a des compléments d’informations en lien avec les astérisques présentes sur le panneau.

N’hésitez pas à partager, à diffuser, ou à commenter!

 

Quelques ressources en lien avec la métacognition

Même en temps de confinement, nous pouvons inviter les apprenants à s’auto-observer en train d’apprendre. C’est bien sûr plus facile en présentiel, quand l’enseignant et l’élève peuvent interagir: l’adulte pose des questions au jeune sur la manière dont ça se passe dans sa tête quand il réalise une tâche d’apprentissage afin de lui en faire prendre conscience, dans le cadre d’un dialogue pédagogique (relire cet article ou encore celui-ci).

Pour le faire en autonomie, nous pouvons imaginer des questionnaires qui invitent à la réflexivité, comme ceux qui existent par exemple dans la série d’ouvrages: “Apprends à apprendre (les maths, les sciences, le français, les langues)” déjà référencés ici, aux éditions Van In, ou dans d’autres, tournés vers le coaching scolaire, comme “Ta réussite à l’école: La méthode Lol” (O. Schaar et S. Culot) aux éditions Deboeck, ou “Explose ton score au collège/au lycée” de E. Gaspar aux éditions Belin (déjà présenté ici).

Il existe aussi des ressources créées par des enseignants et partagées généreusement sur la toile, comme cette infographie (source: Académie de PoitiersLydia Combeaud Lunel, professeure du collège de Châteauneuf sur Charente et Antoine Coutelle, professeur au LP2I Jaunay Clan – via @mdreschler sur Twitter).

Nous pouvons nous en inspirer pour proposer à nos élèves de continuer à se poser des questions sur leur manière d’apprendre, et ainsi, progresser dans leur connaissance d’eux-mêmes sur le plan cognitif.

La gestion mentale et les aménagements raisonnables

J’ai suivi mi-mars une journée de formation pour mieux comprendre et mieux accompagner les élèves qui souffrent d’un ou plusieurs troubles DYS. Malheureusement, la deuxième journée qui devait nous donner des pistes concrètes pour faire des aménagements raisonnables à l’intention de ces élèves est annulée étant donné l’actualité.

Ceci étant dit, je retiens une chose essentielle et totalement en phase avec la gestion mentale: laisser du temps supplémentaire à ces apprenants en difficulté d’apprentissage constitue un aménagement raisonnable totalement indispensable.

En gestion mentale, nous préconisons de laisser du temps aux élèves pour être actifs dans leur tête (ou évoquer). Or, c’est difficile pour beaucoup d’enseignants de programmer ces moments de pauses évocatives car le programme est chargé, les périodes de cours sont courtes, certains élèves en profitent pour ne rien faire du tout, ça ralentit le rythme pour les “bons” élèves qui s’ennuient, ou les professeurs ont l’impression de ne pas travailler pendant que leurs élèves évoquent… Les raisons ne manquent pas.

Et pourtant, notre cerveau a besoin de temps pour apprendre, et le cerveau d’un élève “DYS” d’encore plus de temps. Alors qu’attendons-nous pour en tenir compte de manière rigoureuse et planifiée quand nous préparons nos cours?

Ci-dessous, je vous partage un outil qui aide à cette planification et à cette rigueur, et qui s’appuie sur les différents temps de l’apprentissage (mise en projet, perception, évocation et restitution). Il s’agit d’un tableau à double entrée que j’ai pré-rempli avec un exemple. N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’infos complémentaires pour l’utiliser ou si vous souhaitez la version vierge du document. De même, si vous améliorez cet outil, je suis intéressée par le partage en retour de votre version. Merci!

 

 

Gérer son attention et sa concentration avec une application

Pendant cette période d’école à la maison, comment gérer son attention dans le travail scolaire, comment optimiser sa concentration alors que le jeune est seul (la plupart du temps) face à son écran et ses manuels scolaires?

Il existe des applications gratuites qui peuvent aider à rester “focus”, à se déconnecter de ce qui peut attendre (par exemple, les réseaux sociaux et leurs notifications), à planifier des séquences de travail minutées, réalistes, intercalées de petits moments de pause qui ne débordent pas.

En voici 4 exemples:

StayOnTask permet de désactiver toutes les notifications pendant un temps que vous déterminez, pour pouvoir se concentrer sur une tâche précise.

Tomato Timer est une application basée sur la méthode “Pomodoro”:  il s’agit d’une technique de gestion du temps qui se base sur l’usage d’un minuteur permettant de respecter des périodes de 25 minutes (appelées “pomodori” = « tomates » en italien, à l’image du minuteur de cuisine – c’est l’italien Francesco Cirillo qui a imaginé cette méthode fin des années 1980). Autrement dit, vous travaillez 25 minutes, puis l’application vous indique qu’il est temps de faire une pause (en général de 5 minutes). Découper le temps de travail en intervalles permet de rester plus concentré et de manière plus efficace sur le long terme.

Focus-to-do est une application basée sur le principe de la méthode “Pomodoro” combiné avec un planificateur de tâches. Vous créez une liste de tâches à faire, pour lesquelles vous pouvez programmer des rappels, et le temps que vous souhaitez y consacrer. Si vous êtes “du matin”, vous pouvez par exemple décider que vos tranches horaires de travail sont de 40 minutes, avec pause de 3 minutes entre chacune. Et l’après-midi, vous réduisez vos tranches. C’est donc plus souple que Tomato Timer au niveau du timing.

Forest permet de “planter” un arbre sur son smartphone pour rester concentré: dès que vous commencez à travailler, vous plantez une graine virtuelle via l’application. Celle-ci déclenche un chronomètre et la graine se développe jusqu’à devenir un arbre. Si vous quittez l’application pour consulter vos messages, ou aller sur un réseau social, votre arbre meurt, tout simplement. Il y a aussi un système de suivi de votre forêt qui permet d’évaluer vos progrès. En général, les jeunes apprécient cette application.

 

Toutes ne sont pas compatibles avec tous les systèmes d’exploitation (Android, Apple, Windows, Linux, …). L’offre est large, à défaut d’être abondante, donc en cherchant, vous trouverez, si aucune des applications ci-dessus ne vous convient ou ne vous est accessible.

Le cerveau fonctionne à 2 vitesses

Dans un livre publié en 2011, “Les deux vitesses de la pensée – Système 1, Système 2”, Daniel Kahneman, psychologue et économiste israélo-palestinien (qui a par ailleurs reçu le prix Nobel d’économie en 2002), nous en apprenons plus sur le cerveau et son fonctionnement: il y aurait deux systèmes de pensée dichotomiques, le rapide (système 1 – instinctif, émotionnel, permettant de juger vite et de prendre des décisions en mode automatisé) et le lent (système 2 – plus réfléchi, plus logique, permettant d’analyser, de critiquer, de prendre du recul). Vous vous doutez que le deuxième mode de pensée est plus énergivore et fatiguant, s’active consciemment, là où le premier s’active presque à l’insu de notre plein gré et nous permet d’économiser notre énergie.

Ce livre est également intéressant car il met en avant les biais cognitifs (thème d’un article précédent) associés à l’un ou l’autre système de pensée pour expliquer que nos jugements sont parfois trompeurs.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ces deux types de pensée, voici une vidéo d’une dizaine de minutes, qui vous en donne les caractéristiques essentielles, la manière dont ils sont interdépendante, et leurs limites.

Cette vidéo a été réalisée par “Foad Spirit”, mise en ligne le 6 avril 2018, et est présentée ainsi:

Comment notre cerveau fonctionne-t-il ? Comment appréhende-t-il la réalité ? Comment fait-il des choix ?

L’importance de réactiver les infos mémorisées

Toujours par l’intermédiaire de ma collègue qui donne cours de SVT dans 2 établissements scolaires en France (un collège et un lycée), j’ai découvert un autre outil: le SAC A SOUVENIRS de réactivation collective pour une classe.

C’est suite à une formation continuée sur les Cogniclasses que cette enseignante et plusieurs de ses collègues ont instauré ce sac à souvenirs dans une classe “test”. Vous l’avez compris, il s’agit bien d’un sac, mais de quoi est-il rempli?

Et bien, il contient toute une série de “flashcards” préparées par les enseignants des différents cours. J’ai trouvé une description de cet outil de réactivation collective sur le site “Apprendre et former avec les sciences cognitives” qui relaie le témoignage d’une expérience menée dans une école française (Collège Saint-Exupéry, 95 Ermont), dans laquelle il est question de fiches de mémorisation déjà évoquées ici, des ardoises utilisées par les élèves, dont il est déjà question ici (en lien avec l’enseignement explicite), et de Plickers, déjà mentionné .

Le sac à souvenirs, contient des cartes de questions/réponses (recto/verso) que chaque professeur introduit après chaque cours, qui reprennent les connaissances présentes dans les fiches de mémorisation. Le sac à souvenirs reprend le principe de la réactivation répétée dans le temps, nécessaire à la consolidation des connaissances à long terme.
Les cartes de la semaine 1 se retrouvent dans le sac en semaine 3, 7 et 14, en plus des cartes de la semaine en cours. Cela permet d’éviter les effets de l’oubli. Pour se repérer, il est mis des gomettes de couleur sur les cartes, dont la couleur change toutes les semaines. Au début de chaque cours, les élèves sont interrogés sur deux ou trois cartes tirées au sort par le professeur et écrivent leurs réponses sur leurs ardoises (des tests ont été tentés positivement avec la technique Plickers).
Cette étape ne doit pas excéder cinq minutes. L’enseignant pose rarement des questions de sa discipline, puisque les cartes de toutes les disciplines sont mélangées. Le sac à souvenirs est devenu un véritable rituel de la classe: les élèves le réclament !

Cela demande une coordination et un travail d’équipe entre enseignants d’une même classe, et permet de ritualiser la réactivation régulière, montrant ainsi aux élèves que cela aide à retenir les informations à plus long terme.

La mémorisation est souvent citée comme le point faible de beaucoup d’apprenants: nous pouvons, en tant qu’enseignants, leur montrer/leur faire expérimenter des techniques efficaces pour installer les informations dans un imaginaire d’avenir à long terme.

Classroomscreen, un outil intéressant pour gérer les travaux de groupes

Les travaux de groupes, le travail collaboratif (déjà traités ici, ici et ici), les binômes synchronisés, etc. sont des manières d’organiser les apprentissages des élèves tout en se positionnant en personne ressource.

C’est par le biais d’une collègue qui donne cours de SVT (Sciences et vie de la Terre) en France, que j’ai découvert l’outil “Classroomscreen” qui est multifonctionnel et fournit des  repères visuels divers, activables par l’enseignant, pour les élèves qui travaillent en groupe. Il est nécessaire d’avoir une connexion internet pour l’utiliser.

Voici l’écran d’accueil (dont vous pouvez choisir le fond dans une bibliothèque de photos et de gifs) avec dans le bas différentes icônes que vous pouvez activer en fonction des besoins.

ClassroomscreenEn partant de la gauche:

“langue” vous permet d’opter pour le français ou une autre langue au choix, parmi 75;

“fond” correspond aux choix possibles de photos ou de gifs que vous souhaitez comme fond d’écran;

“nom au hasard” ouvre une petite fenêtre dans laquelle vous encodez les prénoms de vos élèves ou les noms qu’ils ont donnés à leur groupe et vous pouvez alors cliquer sur “choose” pour poser votre question à un apprenant ou à un groupe au hasard;

Niveau sonore classroomscreen

 

“niveau sonore” est relié à votre microphone et mesure le niveau sonore de la classe, avec la possibilité de délimiter un seuil à ne pas dépasser; on peut ainsi activer une petite sonnette qui rappelle à l’ordre quand ça passe au rouge;

 

“qr” vous permet d’afficher un générateur de QR-code si vous voulez donner accès facilement à un site internet à vos élèves; il est possible de générer 2 QR-codes simultanément;

“dessin” et “texte” ouvrent des fenêtres (large ou petite en ce qui concerne le dessin, petite pour le texte) dans lesquelles vous avez l’occasion de faire un schéma ou d’écrire une consigne, par exemple;

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“symbole de travail” ouvre le choix entre 4 modes de travail de groupes: silence – chuchotez – demandez à votre voisin(e) – travaillez en groupe;

 

 

 

“feu rouge”, “minuteur” et “horloge” sont des outils visuels pour gérer le timing, très intéressants pour les élèves qui ont besoin de voir le temps déjà écoulé et celui qui reste, par exemple.

Encore des affiches, outils pédagogiques

Voici une ressource qui nous vient du Canada, et qui a été partagée par Marcel Lebrun sur Twitter (@mlebrun2).

Il s’agit de plusieurs affiches présentées comme suit sur le site de HEC Montréal:

On dit souvent qu’une image vaut mille mots – et nous pensons que cet adage s’applique également en pédagogie. C’est pourquoi nous avons développé des affiches qui illustrent différentes notions de pédagogie. Une manière innovante et très imagée d’aborder des thèmes parfois complexes, et qui vise à susciter l’intérêt, à soutenir l’attention et à faciliter la compréhension.

On peut ne pas être d’accord sur l’entièreté de leur contenu, très critiqué par certains professionnels de l’apprentissage. Comme souvent, il est bon de garder un esprit critique (cela me permet de faire un lien vers l’article sur les biais cognitifs publié il y a quelques temps).

Je vous partage une de leurs 9 affiches: la pyramide de l’apprentissage, avec différentes approches pédagogiques classées selon leur potentiel d’apprentissage, de la moins efficace (au sommet – le cours magistral) à la plus efficace (à la base – l’enseignement par les pairs).

Le fait que la lecture soit qualifiée d’apprentissage passif est discutable, dans la mesure où le lecteur, s’il est en projet d’apprentissage, peut être très actif pendant qu’il lit.

Quand l’apprenant est ACTIF et RÉFLEXIF, il est plus motivé, et apprend plus en profondeur.

La gestion mentale a toute sa place dans les fondements de cette pyramide puisqu’elle vise l’autonomie de l’élève via la prise de conscience de son fonctionnement cognitif (dans une posture réflexive).

Pyramide_de_l_Apprentissage

Vous pouvez les télécharger ici.

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