Un témoignage de Noura, professeure de langues

Ce témoignage est celui d’une enseignante en langues vivantes (notamment à l’Institut Paridaens de Beaumont), Noura Bennari, qui a suivi le niveau 1 de formation en gestion mentale (découverte des fondements de la GM, des différents temps de l’apprentissage (mise en projet, perception, évocation, restitution) et des gestes mentaux d’attention et de mémorisation). Comme Jean-Christophe dans l’article précédent, Noura nous partage une tranche de son vécu, professionnel d’une part, plus personnel de l’autre. A nouveau, cela illustre parfaitement que la gestion mentale est applicable en classe et à la maison dès le début de la formation.

Vous verrez qu’ici, entre les tranches vécues, il y a un décodage des mots-clés qui ressortent le plus.

“La découverte de la gestion mentale m’a été bénéfique aussi bien sur le plan professionnel, familial, que personnel”

“En effet, je suis professeur de langues et dès que j’ai eu connaissance de tout ce que pouvait apporter la gestion mentale à mes élèves, j’ai tout de suite voulu leur en faire profiter.

Au début de chaque cours, j’ai par exemple pris l’habitude de commencer par un rappel ou pause évocative de la matière vue précédemment. C’est systématique et c’est même devenu un rituel! Pour que ce soit vraiment concret pour mes étudiants, je mets au tableau l’image d’un cerveau avec des flux électriques qui partent dans tous les sens. Ils savent qu’il n’y a pas de nouvelle matière à ce moment-là et qu’ils doivent rechercher les réponses aux questions posées dans leur tête. Pour être certaine que tout le monde participe, je leur demande de travailler seul et de mettre par écrit leurs réponses. Cet exercice est intéressant aussi bien pour le professeur que les élèves. En effet, après un rapide tour de classe, je vois directement qui a bien assimilé la matière ou qui a, au contraire, encore de grosses lacunes. Les étudiants apprécient également cet exercice car ils savent que c’est purement formatif, cela leur donne une idée précise de leur connaissance du cours et ils prennent cela pour un jeu! Ils en sont même demandeurs.

Ceci est bien évidemment un simple exemple de recours à la gestion mentale que j’ai mis en place dans mes classes.”

Mots-clés

Pause évocative:631946-PO9CYR-125

L’enseignante a “ritualisé” ce moment de rappel en début de cours: il s’agit de donner du temps à chaque élève pour être actif mentalement et faire le point sur ses acquis (qu’a-t-il mémorisé? qu’a-t-il compris? comment se mettre en projet pour le cours? ) sans pression (évaluation formative).

Motivation:

Les étudiants apprécient l’exercice, en sont demandeurs, ils sont en projet par rapport à ce temps de pause évocative: c’est comme un jeu et ce n’est pas noté (= messages positifs), cela les aide à faire le point sur leurs acquis (=but), et ils évoquent les réponses à des questions posées par l’enseignante, puis les écrivent sur une feuille (=moyens).

“Dans le domaine familial, la gestion mentale m’a également était bien utile. Je suis maman d’une petite fille de 4 ans qui ne sait bien sûr pas encore lire et écrire correctement. Cependant, en cette période de confinement forcé (Coronavirus oblige…), je me suis fixée comme objectif de lui apprendre à écrire son prénom sans le recopier c-à-d sans avoir de modèle sous les yeux. Pour ce faire, je lui ai tout d’abord demandé de focaliser son attention sur son prénom que j’avais pris soin de copier sur un bout de papier (Shaïness, pas facile pour un bout de 4 ans…). Ensuite, je lui ai demandé de fermer les yeux et de voir son prénom écrit en toutes lettres dans sa tête. “Tu le vois?”, “Euh, non pas totalement”, m’a-t-elle répondu. Je lui ai dit que ce n’était pas grave, qu’elle pouvait ouvrir les yeux pour relire son prénom et se le mettre en tête. Elle a passé quelques minutes à ouvrir et fermer les yeux jusqu’au moment où elle était sûre d’avoir la bonne orthographe en tête. ( c’est le chapeau de la gestion mentale: perception, évocation, restitution). Je lui ai ensuite demandé d’écrire son prénom sur une feuille sans aucun modèle. Elle a été surprise et hésitante car c’était une grande première pour elle. Je l’ai encouragée, rassurée et je lui ai dit qu’elle pouvait toujours refermer les yeux pour voir le modèle qu’elle venait de mémoriser. Bingo! Elle y est parvenue! Ce jour-là, Shaïness a été très fière d’elle et a rendu sa maman heureuse:) Voilà encore un bel exemple de gestion mentale!

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Geste mental d’attention en vue de mémoriser: l’enfant est invitée par sa maman à se mettre en tête son prénom, à le faire exister mentalement de façon à pouvoir le réécrire sur une feuille sans avoir le modèle sous les yeux. Ici, l’évocation visuelle en paramètre 2 est suggérée puisque la maman propose à sa fille de voir son prénom dans sa tête, avec la bonne orthographe (sous-entendu: les bonnes lettres, dans le bon ordre).

“Sur le plan personnel, la gestion mentale m’a aidée à mieux me connaître et donc à mieux aider les autres. Cela m’a vraiment conscientisée sur le fait que nous sommes tous différents et que une méthode d’apprentissage peut faire des merveilles chez les uns mais ne rien évoquer du tout chez les autres! Donc apprendre à se connaître, à savoir quel est son mode de fonctionnement, quelles sont ses forces et ses faiblesses sont des atouts indéniables pour mieux se comprendre, se faire comprendre et comprendre les autres!”

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Se connaître sur le plan cognitif: en effet, prendre conscience de la manière dont nous apprenons nous éclaire sur la façon dont nous enseignons et sur le fait que les élèves ne fonctionnent pas forcément comme nous. C’est souvent une révélation pour les enseignants et cela débouche sur une réflexion pour élargir la palette pédagogique et didactique à proposer aux étudiants.

 

La gestion mentale et les aménagements raisonnables

J’ai suivi mi-mars une journée de formation pour mieux comprendre et mieux accompagner les élèves qui souffrent d’un ou plusieurs troubles DYS. Malheureusement, la deuxième journée qui devait nous donner des pistes concrètes pour faire des aménagements raisonnables à l’intention de ces élèves est annulée étant donné l’actualité.

Ceci étant dit, je retiens une chose essentielle et totalement en phase avec la gestion mentale: laisser du temps supplémentaire à ces apprenants en difficulté d’apprentissage constitue un aménagement raisonnable totalement indispensable.

En gestion mentale, nous préconisons de laisser du temps aux élèves pour être actifs dans leur tête (ou évoquer). Or, c’est difficile pour beaucoup d’enseignants de programmer ces moments de pauses évocatives car le programme est chargé, les périodes de cours sont courtes, certains élèves en profitent pour ne rien faire du tout, ça ralentit le rythme pour les “bons” élèves qui s’ennuient, ou les professeurs ont l’impression de ne pas travailler pendant que leurs élèves évoquent… Les raisons ne manquent pas.

Et pourtant, notre cerveau a besoin de temps pour apprendre, et le cerveau d’un élève “DYS” d’encore plus de temps. Alors qu’attendons-nous pour en tenir compte de manière rigoureuse et planifiée quand nous préparons nos cours?

Ci-dessous, je vous partage un outil qui aide à cette planification et à cette rigueur, et qui s’appuie sur les différents temps de l’apprentissage (mise en projet, perception, évocation et restitution). Il s’agit d’un tableau à double entrée que j’ai pré-rempli avec un exemple. N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’infos complémentaires pour l’utiliser ou si vous souhaitez la version vierge du document. De même, si vous améliorez cet outil, je suis intéressée par le partage en retour de votre version. Merci!

 

 

Gérer son attention et sa concentration avec une application

Pendant cette période d’école à la maison, comment gérer son attention dans le travail scolaire, comment optimiser sa concentration alors que le jeune est seul (la plupart du temps) face à son écran et ses manuels scolaires?

Il existe des applications gratuites qui peuvent aider à rester “focus”, à se déconnecter de ce qui peut attendre (par exemple, les réseaux sociaux et leurs notifications), à planifier des séquences de travail minutées, réalistes, intercalées de petits moments de pause qui ne débordent pas.

En voici 4 exemples:

StayOnTask permet de désactiver toutes les notifications pendant un temps que vous déterminez, pour pouvoir se concentrer sur une tâche précise.

Tomato Timer est une application basée sur la méthode “Pomodoro”:  il s’agit d’une technique de gestion du temps qui se base sur l’usage d’un minuteur permettant de respecter des périodes de 25 minutes (appelées “pomodori” = « tomates » en italien, à l’image du minuteur de cuisine – c’est l’italien Francesco Cirillo qui a imaginé cette méthode fin des années 1980). Autrement dit, vous travaillez 25 minutes, puis l’application vous indique qu’il est temps de faire une pause (en général de 5 minutes). Découper le temps de travail en intervalles permet de rester plus concentré et de manière plus efficace sur le long terme.

Focus-to-do est une application basée sur le principe de la méthode “Pomodoro” combiné avec un planificateur de tâches. Vous créez une liste de tâches à faire, pour lesquelles vous pouvez programmer des rappels, et le temps que vous souhaitez y consacrer. Si vous êtes “du matin”, vous pouvez par exemple décider que vos tranches horaires de travail sont de 40 minutes, avec pause de 3 minutes entre chacune. Et l’après-midi, vous réduisez vos tranches. C’est donc plus souple que Tomato Timer au niveau du timing.

Forest permet de “planter” un arbre sur son smartphone pour rester concentré: dès que vous commencez à travailler, vous plantez une graine virtuelle via l’application. Celle-ci déclenche un chronomètre et la graine se développe jusqu’à devenir un arbre. Si vous quittez l’application pour consulter vos messages, ou aller sur un réseau social, votre arbre meurt, tout simplement. Il y a aussi un système de suivi de votre forêt qui permet d’évaluer vos progrès. En général, les jeunes apprécient cette application.

 

Toutes ne sont pas compatibles avec tous les systèmes d’exploitation (Android, Apple, Windows, Linux, …). L’offre est large, à défaut d’être abondante, donc en cherchant, vous trouverez, si aucune des applications ci-dessus ne vous convient ou ne vous est accessible.

Le cerveau fonctionne à 2 vitesses

Dans un livre publié en 2011, “Les deux vitesses de la pensée – Système 1, Système 2”, Daniel Kahneman, psychologue et économiste israélo-palestinien (qui a par ailleurs reçu le prix Nobel d’économie en 2002), nous en apprenons plus sur le cerveau et son fonctionnement: il y aurait deux systèmes de pensée dichotomiques, le rapide (système 1 – instinctif, émotionnel, permettant de juger vite et de prendre des décisions en mode automatisé) et le lent (système 2 – plus réfléchi, plus logique, permettant d’analyser, de critiquer, de prendre du recul). Vous vous doutez que le deuxième mode de pensée est plus énergivore et fatiguant, s’active consciemment, là où le premier s’active presque à l’insu de notre plein gré et nous permet d’économiser notre énergie.

Ce livre est également intéressant car il met en avant les biais cognitifs (thème d’un article précédent) associés à l’un ou l’autre système de pensée pour expliquer que nos jugements sont parfois trompeurs.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ces deux types de pensée, voici une vidéo d’une dizaine de minutes, qui vous en donne les caractéristiques essentielles, la manière dont ils sont interdépendante, et leurs limites.

Cette vidéo a été réalisée par “Foad Spirit”, mise en ligne le 6 avril 2018, et est présentée ainsi:

Comment notre cerveau fonctionne-t-il ? Comment appréhende-t-il la réalité ? Comment fait-il des choix ?

Classroomscreen, un outil intéressant pour gérer les travaux de groupes

Les travaux de groupes, le travail collaboratif (déjà traités ici, ici et ici), les binômes synchronisés, etc. sont des manières d’organiser les apprentissages des élèves tout en se positionnant en personne ressource.

C’est par le biais d’une collègue qui donne cours de SVT (Sciences et vie de la Terre) en France, que j’ai découvert l’outil “Classroomscreen” qui est multifonctionnel et fournit des  repères visuels divers, activables par l’enseignant, pour les élèves qui travaillent en groupe. Il est nécessaire d’avoir une connexion internet pour l’utiliser.

Voici l’écran d’accueil (dont vous pouvez choisir le fond dans une bibliothèque de photos et de gifs) avec dans le bas différentes icônes que vous pouvez activer en fonction des besoins.

ClassroomscreenEn partant de la gauche:

“langue” vous permet d’opter pour le français ou une autre langue au choix, parmi 75;

“fond” correspond aux choix possibles de photos ou de gifs que vous souhaitez comme fond d’écran;

“nom au hasard” ouvre une petite fenêtre dans laquelle vous encodez les prénoms de vos élèves ou les noms qu’ils ont donnés à leur groupe et vous pouvez alors cliquer sur “choose” pour poser votre question à un apprenant ou à un groupe au hasard;

Niveau sonore classroomscreen

 

“niveau sonore” est relié à votre microphone et mesure le niveau sonore de la classe, avec la possibilité de délimiter un seuil à ne pas dépasser; on peut ainsi activer une petite sonnette qui rappelle à l’ordre quand ça passe au rouge;

 

“qr” vous permet d’afficher un générateur de QR-code si vous voulez donner accès facilement à un site internet à vos élèves; il est possible de générer 2 QR-codes simultanément;

“dessin” et “texte” ouvrent des fenêtres (large ou petite en ce qui concerne le dessin, petite pour le texte) dans lesquelles vous avez l’occasion de faire un schéma ou d’écrire une consigne, par exemple;

symbole de travail classroomscreen

 

“symbole de travail” ouvre le choix entre 4 modes de travail de groupes: silence – chuchotez – demandez à votre voisin(e) – travaillez en groupe;

 

 

 

“feu rouge”, “minuteur” et “horloge” sont des outils visuels pour gérer le timing, très intéressants pour les élèves qui ont besoin de voir le temps déjà écoulé et celui qui reste, par exemple.

Enseignement explicite

Dans deux écoles de la zone, un autre projet pédagogique a commencé pour des enseignants volontaires: utiliser l’enseignement explicite, qualifié d’enseignement efficace par ceux qui l’ont conceptualisé et testé à large échelle. Car oui, cet enseignement est “evidence-based”, c’est-à-dire qu’il se base sur des recherches menées par des spécialistes en éducation, qui montrent que les élèves apprennent plus et plus vite.couverture enseignement expliciteSi vous lisez l’ouvrage de J. Hollingsworth et S. Ybarra, “L’enseignement explicite, une pratique efficace” (Editions Chenelière Education), vous pourrez vous faire une idée précise des principes de conception et des stratégies de présentation de ce type d’enseignement. Le livre est plein d’exemples qui donnent une perspective concrète de ce que cela implique pour l’enseignant en terme de préparation et de didactique. Car oui, il s’agit d’un enseignement direct, centré sur l’enseignant qui le donne, à l’inverse de l’enseignement progressif, dans lequel la présence du professeur est plus discrète et les choix des élèves concernant les contenus d’apprentissage plus pris en compte (comme dans la pédagogie Freinet, par exemple).

L’outil l’invite à procéder selon des étapes précises et incontournables, comme (non exhaustif):

  • définir avec précision l’objectif d’apprentissage de la leçon – la gestion mentale ira plus loin en invitant les apprenants à définir également les moyens à mobiliser (fussent-ils très incomplets au début de la séquence) et le degré de confiance en eux (qui peut se trouver renforcé par la manière dont le cours est donné) = mise en projet;
  • utiliser une méthode déductive ou enseigner d’abord, pour présenter un nouveau concept, son importance, et l’habileté qu’il permet de mettre en pratique – les exercices viennent seulement après, et sont guidés d’abord, avant que les élèves ne les fassent en autonomie, uniquement quand l’enseignant les estime prêt pour cela  – la gestion mentale ira plus loin en diversifiant les portes d’entrée pour un nouveau concept (avec, par exemple,  l’appui sur la méthode inductive, d’ailleurs totalement promue dans les programmes des cours)
  • vérifier continuellement la compréhension des apprenants, selon différentes techniques (les ardoises, par exemple) – la gestion mentale promeut cette vérification, l’enseignement explicite cadre cela par la méthode EQPCER: ENSEIGNER d’abord, QUESTIONNER, faire une PAUSE (=temps d’évocation), CHOISIR un élève au hasard (technique des bâtonnets par exemple – permet d’éviter les “bolides”), ECOUTER sa réponse, donner une RETROACTION appropriée (répéter, expliquer, préciser), et après la rétroaction, recommencer la vérification de la compréhension.
  • expliciter aux élèves son processus mental, ou “mettre un haut parleur sur sa pensée” (=expliciter les incontournables de la tâche), et vérifier qu’ils ont bien compris – la gestion mentale ira plus loin en proposant aux élèves de dire également comment ils ont procédé mentalement (=dialogue pédagogique)

L’enseignement explicite peut s’analyser avec le filtre de la gestion mentale (il y aurait beaucoup à dire!), qui de son côté peut s’enrichir de techniques concrètes et structurées pour préparer une leçon de manière à ce que chaque élève ait une chance d’apprendre et de progresser. Car oui, c’est un point commun entre les deux approches pédagogiques: l’objectif est de redonner confiance en chacun, en lui faisant vivre l’expérience de la réussite. “Je suis capable!”

 

Des outils pédagogiques à découvrir

nouveaulogoIF18Sur le site d’IF Belgique, dans la rubrique “Bon à savoir”, l’association met en évidence une série de ressources créées à l’occasion de sa participation au projet européen Co-nai-sens.

La gestion mentale, ou pédagogie des gestes mentaux, explicite en toutes lettres ce qu’il faut faire dans sa tête pour être attentif, comprendre, mémoriser, imaginer et réfléchir. Tous les enseignants demandent à leurs élèves de pratiquer ces gestes, mais rares sont ceux qui peuvent dire comment faire de manière précise. Ces clips vidéo sont une première amorce très générale, une sensibilisation, une première découverte en forme d’invitation à se former afin d’acquérir des outils vraiment pédagogiques:

– Sur les gestes mentaux ou actes de connaissance
– Sur le projet
– Sur l’activité perceptive et l’activité évocative
– Sur le dialogue pédagogique
– Sur l’introspection

Bonne rentrée!

school-supplies-1606147_1280Vous allez reprendre le chemin de vos classes pour une nouvelle année scolaire et de nouveaux défis à relever, comme le travail collaboratif hebdomadaire.

Les formations en gestion mentale ainsi que l’accompagnement des enseignants sur le terrain recommencent aussi. Avec une expérience inédite dans le 2e degré qualifiant “services sociaux” à Jumet: une équipe de professeurs, avec l’accord de la direction, s’est donné comme projet d’utiliser dans leurs classes une série d’outils pédagogiques communs, dont certains s’inspirent de la gestion mentale (par exemple, la pause évocative de début de cours). C’est une manière de montrer aux élèves la cohérence, la pertinence et l’efficacité de ces outils puisqu’ils les vivent à chaque cours. Les enseignants aussi vont expérimenter cohérence et efficacité, et vont, de fait, être dans les lignes du décret qui institue le travail collaboratif obligatoire. Un projet inspirant, qui sera suivi au long de l’année scolaire. Vous en lirez des échos ici.

Pour alimenter vos réflexions pendant cette première semaine de cours, je vous invite à explorer ce Pearltrees, site de veille, qui contient toute une série de liens internet, classés selon une série de thèmes dont plusieurs concepts de gestion mentale (mise en projet, perception, évocation, gestes mentaux, etc.), mais aussi les neurosciences, l’enseignement explicite, des outils numériques, …

Bonne rentrée à chacune et chacun, et au plaisir de travailler avec vous!

Les gestes mentaux décrits par une métaphore

A l’occasion d’une rencontre de suivi inter-écoles, un groupe d’enseignants a eu l’idée de faire un parallèle entre le geste de réflexion et la réalisation d’une recette de cuisine. Ils n’ont pas eu le temps d’aller au bout mais ils ont pris conscience de la force du recours à la métaphore pédagogique pour éclairer le sens d’un concept.

Dans les archives de la Feuille d’IF qu’on peut consulter sur le site d’IFBelgique, j’ai remis la main sur un article écrit par José Clément dans le numéro 5 de la revue (en 2002). L’auteur utilise la métaphore pour décrire les 5 gestes mentaux, ainsi que l’évocation, la mise en projet et le rôle de l’enseignant en classe. A lire dans le document ci-dessous.

Les formations sont terminées, les suivis sur le terrain se poursuivent

Les 3 niveaux de formations sont terminés pour les 7 groupes d’enseignants engagés cette année. Il reste une formation en cours, celle de l’approfondissement de la pratique du dialogue pédagogique (fin en avril).

Les suivis continuent, avec l’objectif d’accompagner et d’encourager les professeurs à transférer l’utilisation de la gestion mentale dans leurs classes.

Aperçu du programme:

  • 20 février: suivi inter-écoles pour les 55 enseignants du niveau 1
  • 13 mars: suivi inter-écoles pour les 37 enseignants du niveau 2
  • 20 mars: suivi inter-écoles pour les 17 enseignants du niveau 3

Par ailleurs, les classes ouvertes commencent à se préparer: d’ici le congé de carnaval, 7 professeurs auront eu l’occasion de se mettre en projet et de planifier le moment où leur pratique sera observée dans une classe de leur choix.

Et pour les participants au niveau 2, s’ouvre la possibilité d’un suivi “à la carte”:

  • soit une rencontre en individuel ou en petit groupe pour réfléchir ensemble à un outil imaginé par le (ou les) enseignant(s) demandeur(s);
  • soit une observation bienveillante en classe de la façon d’utiliser la gestion mentale sur le terrain.

C’est un projet qui démontre que l’école bouge grâce à ses acteurs essentiels: les profs! Bravo à eux!

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