Une image pour illustrer la compréhension

Iris Nagele Geste de compréhension

“Selon moi, le geste de compréhension est une des bases de la Gestion Mentale.

L’évocation que je m’en fais est un tétraèdre posé sur une de ses faces, avec un soleil au sommet.

Il rayonne quand les 3 composantes suivantes, chacune sur une face, sont expliquées : le nom du concept, de la notion; les composants, les caractéristiques; les exemples, les analogies. (Source d’inspiration : La structure tridimensionnelle du savoir, de B.M. Barth)

Cette image commentée a été proposée lors d’un suivi par Iris Nagele, enseignante actuellement en cours de niveau 2. Je la remercie d’avoir accepté que je la partage ici.

La compréhension est un des gestes mentaux abordés dans la deuxième année de formation et de suivi. Une manière de montrer comment on comprend ce concept, c’est bien de l’illustrer par un dessin, une image, une modélisation, un schéma. Cette traduction est d’ailleurs considérée par J.M. de Ketele, professeur d’université, comme une des capacités cognitives de base pour faire des études supérieures.

(cf. De Ketele J-M., “Les facteurs de réussite à l’université”, Humanités chrétiennes, 1982-83, n°4, p.294-306)

Et Britt-Mari Barth, dans son livre “Le savoir en construction” (Retz, 1993, p.28-29), parle de cette structure tri-dimensionnelle du savoir qui a inspiré Iris:

“… le constat qu’un même savoir peut s’exprimer à des degrés d’abstraction différents; d’autre part, que cette hiérarchie reste implicite, comme inexistante. Cela a des effets sur la compréhension des élèves. Il n’est dit nulle part qu’on peut faire référence à un même phénomène: en le nommant seulement; ou en le décrivant par ce qui le caractérise; ou bien en s’y référant par des exemples, imagés ou réels.

Ce premier constat m’a permis de réaliser que le savoir a une structure tridimensionnelle, mettant en relation différents niveaux d’abstraction: c’est la relation réciproque entre ces dimensions du savoir qui est importante, à la fois pour le définir et pour le comprendre.”

Et vous, quelle est votre image? Comment feriez-vous référence au concept de compréhension en 3 dimensions?

Mindmap Quiz: amener l’élève à faire des liens

L’asbl “Dessine-moi une idée” de Philippe Packu (dont il est également question ici) propose des “Mindmap Quiz”, ou des énigmes présentées sous forme de schémas heuristiques dans lesquels, pour trouver ce qui se trouve au centre du schéma, l’apprenant doit identifier les indices, les relier à ses connaissances et parfois à des lois/règles/définitions, faire des hypothèses, les valider ou non en poursuivant la collecte des indices. Bref, ces Mindmaps entraînent les gestes de compréhension et de réflexion de façon ludique. L’idée est géniale, je trouve!

Et pourquoi pas, en guise de révisions, par exemple, proposer aux élèves de créer eux-mêmes un “Mindmap Quiz” sur un des points du cours et de le donner ensuite comme exercice à un camarade?

Le jeu de rôle: une façon de faire vivre la matière aux élèves

Vidéo BY CANOPé, réalisée par Christian Richard, Corine Gireau et Carole Urban

Dans le cadre d’un MOOC (Massive Open On Line Course) sur “La classe inversée à l’ère du numérique” (accessible sur la plateforme “FUN MOOC” CANOPé), j’ai eu l’occasion de visionner cette vidéo (“La modélisation en pédagogie“) qui présente notamment le témoignage d’une enseignante de SVT (sciences et vie de la terre), Catherine Hupin (voir son blog ici). Elle a proposé à ses élèves de jouer la circulation sanguine. Elèves qui ont donc du réfléchir à la façon de modéliser cela de façon à pouvoir le représenter dans un jeu de rôle. Cela a été filmé par l’enseignante, une manière de motiver les apprenants puisqu’il faut que le message passe clairement en images!

Il s’agit d’une piste pour aider nos élèves à comprendre, “prendre pour eux, en eux”, ces concepts parfois difficiles d’accès dans leurs présentations classiques.

Pourriez-vous identifier, dans vos cours, une séquence à “jouer” par vos élèves?

Une infographie intéressante : ” Ce que je peux faire pour apprendre mieux”

schéma mémorisation et neurosciences

Cette belle infographie met en évidence ce que l’apprenant peut faire avant, pendant et après une séquence d’apprentissage pour mieux apprendre.

Elle a été réalisée par Pascal Bellanca-Penel (@pBellancaPenel), enseignant (français) du secondaire en physique-chimie. Je l’ai trouvée sur le réseau social Twitter (via @LaeticiaFerrari), mine d’or pour trouver des ressources pédagogiques.

Dans ce schéma, il est question de motivation et d’engagement, d’attention, de réactivations pour consolider, d’appui sur les erreurs. Des notions présentes dans la gestion mentale, ici associées aux neurosciences.

Pourriez-vous imaginer comment traduire en termes de gestion mentale les différents éléments de ce “parcours” pour mieux apprendre?

 

Ebbinghaus et la courbe de l’oubli

En formation initiale, vous découvrez le geste de mémorisation tel que modélisé par Antoine de La Garanderie. Un des incontournables de ce geste est la nécessité absolue de réactiver plusieurs fois une connaissance si notre objectif est qu’elle s’inscrive dans notre mémoire à long terme.

Hermann Ebbinghaus l’avait mis en évidence bien avant, avec sa fameuse courbe de l’oubli. Sur le blog “Sydologie” (magazine de l’innovation pédagogique), vous pouvez lire un article qui en parle simplement et clairement.

“D’après Ebbinghaus, voilà comment évolue l’apprentissage d’une information:

tout de suite après l’arrêt de l’information, on retrouve environ 75% de l’information assez facilement; 10 minutes plus tard, on retrouve environ 80% de l’information : les neurones s’organisent en réseaux, trient et installent l’information; passé 24h, on perd très rapidement l’information pour se retrouver à 20% de l’information une semaine plus tard.”

Cela implique pour l’enseignant d’accompagner ses élèves dans les multiples rappels à programmer, en commençant par leur donner le temps de faire le premier en classe, en s’appuyant sur le numérique (par exemple pour leur préparer des “flashcards” – j’en ai déjà parlé ici), en créant des fiches de mémorisation en fin de chapitre, etc.

Un verrou au geste de l’imagination: LA bonne réponse

Quand nous abordons en formation la découverte du geste d’imagination, fondamental dans tous nos apprentissages, nous constatons que de nombreux verrous sont à l’oeuvre pour entraver son déploiement.

Dans cet article de Marco Bertolini qu’il a publié sur son blog, l’auteur évoque un verrou, celui de la recherche de LA bonne réponse, en se basant sur plusieurs références intéressantes, dont:

  • sa propre expérience de formateur et d’enseignant;
  • une conférence TED de Sir Ken Robinson, très sévère vis-à-vis de l’école qui selon lui tue la créativité et qui explique les mécanismes de pensées divergente et convergente, menant à la meilleure réponse et pas à l’unique réponse;
  • le livre de Gerald Bronner, “La démocratie des crédules”:

il y écrit cette satisfaction d’avoir trouvé une « bonne réponse  » qui nous dispense d’aller plus loin.  Dès que nous avons trouvé ce que nous considérons comme une « bonne réponse », notre curiosité est satisfaite.  Nous ne ressentons plus le besoin d’investir davantage de temps et d’énergie à une réponse peut-être plus complexe mais plus innovante et plus enrichissante.

Je vous propose d’aller lire cet article et de vous positionner vis-à-vis de ce verrou: en tant qu’enseignant, quelle place accordez-vous aux autres réponses que celle que vous attendiez? Comment pourriez-vous, dans le cadre de votre cours, laisser se déployer une pensée divergente dans un premier temps, convergente dans un deuxième?

 

“Parlez-nous des mathématiques”

Sur l’excellent site Universcience.tv, je vous invite à aller regarder une série de 9 vidéos réalisées sur le thème des mathématiques: 6 chercheurs mathématiciens (Michèle Audin, Sylvia Serfaty, Dominique Picard, Jean-Pierre Bourguignon, Moreno Andreatta et Thierry Barbot), dans cette série Parlez-nous de mathématiques, se prêtent au jeu des questions-réponses sur leur métier et leurs recherches.

De quoi peut-être nourrir le versant expliquant de certains apprenants? Qu’en dites-vous, chers collègues professeurs de math?

Les neurosciences au cœur de la classe

Sur ce site, appelé “La Cliothèque”, vous trouverez des comptes-rendus d’ouvrages essentiellement en lien avec l’histoire et la géographie, mais aussi parfois avec la pédagogie, à explorer pour y glaner des pistes, des idées en lien avec le métier d’enseignant et les matières précitées.

J’ai repéré un conseil de lecture: “Les neurosciences au cœur de la classe”, sous la direction de Pascale Toscani, Chronique Sociale, 2014.

Voici un extrait de la présentation de l’ouvrage, rédigée par Jean-Pierre Costille, pour les Clionautes.

Vers une pédagogie de l’attention – 

Cette partie précise d’abord les trois formes d’attention dont chacun est doté et décline quelques pistes concrètes pour la classe. Les auteurs pointent les limites attentionnelles en rappelant par exemple l’expérience de Chabris et Simmons autrement baptisée expérience du « gorille invisible ». Il faut aussi tenir compte du fait que, malgré une activité parfois frénétique, nous ne sommes pas multitâches. Il est fondamental d’en tenir compte quand on fait classe. Les auteurs proposent un très utile tableau sur les « instructions qui favorisent l’attention ». Ils plaident aussi pour que ces informations soient communiqués aux élèves, par exemple durant les heures d’accompagnement personnalisé.

 

La mémoire, les mémoires et l’apprentissage – 

Ce chapitre permet de distinguer les cinq grands systèmes de mémoire en insistant aussi sur le rôle et les limites de la mémoire de travail. Le chapitre aborde en quelques lignes très claires ces cinq formes de la mémoire. L’encodage, la consolidation et le rappel sont également trois aspects essentiels dont il faut tenir compte. Au niveau de la réactivation, il faut laisser du temps aux élèves au début, pendant, ou à la fin des cours en présence du professeur.

Il s’agit à mon sens d’un excellent complément à la pédagogie des gestes mentaux et dans le cas présent, aux gestes d’attention et de mémorisation.

“Pour mémoriser, le plus efficace, c’est de s’amuser!”

C’est le témoignage de Sébastien Martinez, champion de France de mémoire en 2015 (oui, oui, c’est une discipline visiblement récompensée!) et devenu “formateur en mémoire”.

Dans cet article du Monde, il évoque son expérience en tant qu’étudiant qui mémorisait sans s’amuser et donne des conseils pour faire autrement.

Deux extraits choisis:

“Pour bien mémoriser les contenus, il faut créer des associations d’idées, donner du sens et créer du lien. Cela peut être un lien logique, celui qui est le plus encouragé dans le système éducatif. Mais il ne faut pas négliger le lien loufoque, celui qui est favorisé pour les enfants de 8 ans… mais que l’on encourage peu à partir du secondaire. Par exemple, je me souviens de la capitale du Mali, car le nom me fait penser au boxeur Mohammed Ali (M. Ali)… et « Bam ! K.-O. ! », d’où : Bamako !”
En terminologie “gestion mentale”, cela pourrait donner ceci: pour mettre en tête, il est utile de s’appuyer sur les paramètres 3 (les liens) et 4 (les liens inédits et donc potentiellement drôle).

 

“La technique la plus efficace pour réviser est donc celle de la « feuille blanche » : écrire au brouillon ce que l’on a retenu d’une notion ou d’un passage du cours, laisser courir ses idées et les restructurer. Quand cette phase est bien finie, qu’elle ait été courte ou longue, on peut seulement ouvrir son cours et le relire, ce qui permet de corriger, et de focaliser sa lecture uniquement sur ce qui est faux ou oublié. On va ainsi gagner du temps dans ses révisions, et de l’efficacité.”
Cela ressemble de près à la technique du “Ni rouge, ni vert”, n’est-ce pas? Et c’est tout à fait en phase avec la gestion mentale en tant que pédagogie de l’escamotage…
Je vous laisse découvrir le reste de l’article et vous invite à poursuivre la recherche de liens avec la pédagogie des gestes mentaux!

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