M@ths en-vie: projet interdisciplinaire (math et français) développé par des enseignants

Sur le site de M@ths en-vie, vous allez peut-être trouver des idées à mettre en oeuvre avec vos élèves, en interdisciplinarité, qui les aideront à donner du sens à vos matières, ce qui est loin d’être évident en math, j’imagine que les enseignants de cette discipline ne me contrediront pas…

A exploiter pour entraîner les gestes mentaux d’attention, de compréhension, de réflexion, d’imagination avec des photos du quotidien (sous licence ) qui mettent les maths en perspective!

Voici l’introduction, la suite à découvrir directement sur le site:

M@ths en-vie est un projet interdisciplinaire en français et mathématiques avec utilisation d’outils et ressources numériques (ordinateur, tablette, appareil photo numérique, blog ou site d’école, logiciels photo, internet…).

(…)

Les objectifs de ce projet sont les suivants:

 

  • ancrer les mathématiques au réel afin d’améliorer la compréhension en résolution de problèmes;
  • développer la perception des élèves sur les objets mathématiques qui nous entourent.

    Photo issue de la page d’accueil du site 

Le projet tourne autour des activités suivantes :
- Résolution de problème
- Constructions d’énoncés mathématiques
- Construction d’énoncés de problèmes
- Recherche d’informations
- Travail sur les ordres de grandeur
- Catégorisation…

 

Un article intéressant et documenté sur l’erreur dans l’apprentissage

Manon BRIÈRE est détentrice d’une maitrise en enseignement au collégial (MEC) de l’Université de Sherbrooke. Pendant ses études, elle s’est penchée sur le volet didactique du rôle de l’erreur dans le cadre de l’enseignement collégial. Professeure au programme d’Archives médicales du Collège Ahuntsic depuis 2002, elle offre des ateliers d’étude de l’erreur depuis 2015.

Elle a publié cet article dans la revue “Pédagogie collégiale”, Hiver 2018, n°31, vol.2 de l’AQPC (Association Québécoise de Pédagogie Collégiale).

En voici un extrait intéressant qui met l’accent sur notre posture de praticien réflexif, nous basant sur les erreurs des élèves pour réfléchir à comment les accompagner pour qu’ils s’en servent comme des leviers:

Dans l’optique où il considère important de s’attarder aux erreurs et de cibler les réelles causes, le professeur, comme praticien réflexif, peut procéder à une analyse de 2e niveau à l’aide d’un questionnement didactique, ce qui lui permettra de mettre en œuvre différentes actions réfléchies et adaptées à la situation. S’offrent à lui des exemples d’actions possibles en vue d’ajuster ses pratiques didactiques et pédagogiques, comme:

 

– déterminer les contenus essentiels à l’atteinte de la ou des compétences;
– élaguer du contenu et prévoir plus de temps pour enseigner les notions complexes;
– réduire drastiquement le temps consacré à la théorie pour que les étudiants aient davantage d’opportunités de travailler sur les contenus; 

 

(…)

 

– clarifier des consignes des activités ou des évaluations;
– préciser les attentes concernant le cours ou la tâche ;
– repérer les préconceptions ou les fausses conceptions qui freinent l’apprentissage de nouvelles notions;
(…)
– faire produire par les étudiants un schéma de concepts pour leur permettre de revoir les notions et d’échanger leurs points de vue sur un contenu complexe;

(…)

A la 5ème page du document, l’auteure propose un tableau avec une typologie des erreurs et des questions à se poser face à elles afin de réorienter nos pratiques pédagogiques.

Ferez-vous des liens spontanés avec les concepts de gestion mentale? Il y en a à foison!

Imagination créatrice en français: un bel exemple de séquence

A nouveau, voici une très belle ressource trouvée via le réseau social Twitter puisqu’une enseignante en français y a partagé le lien vers une activité qu’elle a créée pour “Dire l’amour”. Il s’agit de Madame Motycka (à suivre ici sur Twitter), et la classe concernée est une 4ème (équivalent d’une 2ème chez nous).

Les productions des élèves sont magnifiques et résultent d’un geste d’imagination créatrice encadré par toute une série d’étapes préparatoires et de consignes précises que vous pourrez découvrir en faisant défiler les dias très esthétiques de la séquence sur le site Genial-Ly.

Un bel exemple pour ce geste mental souvent parent pauvre de notre enseignement.

Une autre image pour illustrer la compréhension

Compréhension coloriséUne autre illustration de la compréhension, dont les composantes ont été données par une enseignante lors d’un suivi de niveau 2.

Cela met en évidence plusieurs éléments importants liés au geste de compréhension (non exhaustif):

  • Pour donner du sens, il faut en avoir le projet: sans ce moteur, la démarche de compréhension ne démarre pas.
  • Il s’agit d’un itinéraire mental qui peut parfois prendre du temps: ne dit-on pas “Dors dessus et tu comprendras mieux demain.”?
  • Le nouveau savoir vient s’accrocher à de l’ancien et c’est donc un apprenant muni de ses connaissances déjà en place et de ses représentations qui va faire des liens entre le neuf et ce qu’il connaît déjà.
  • Il y a des indices de sens à repérer de façon exhaustive et fidèle dans l’objet à comprendre, la compréhension s’appuie donc sur le geste d’attention.
  • Ces indices sont triés pour garder uniquement ceux qui semblent pertinents, ceci étant rendu possible grâce aux liens que l’apprenant réalise en évocation.
  • Ces liens donnent lieu à des hypothèses que l’apprenant valide ou pas en revenant à la perception: il y a donc des allers-retours entre l’objet de perception à comprendre et les évocations qui vont mener au sens.

Pour chacun de ces points, peut surgir l’obstacle à la compréhension:

  • Absence de projet de donner du sens (mais par exemple, projet de retenir);
  • Représentation de la compréhension comme un processus rapide: si ça prend du temps, ressenti négatif de l’apprenant qui a alors tendance à ne pas aller plus loin;
  • L’élève n’évoque pas, reste en perception, or la compréhension est un processus mental;
  • Manque de prérequis et donc impossibilité de faire des liens qui vont permettre les hypothèses de sens;
  • Certains indices ne sont pas perçus ou des indices non pertinents sont évoqués comme étant importants, ce qui peut éloigner l’apprenant du sens à trouver;
  • Difficulté à faire des hypothèses, vécues comme risquées ou blocage lié à l’étape de validation qui demande à l’apprenant de revenir en arrière si l’hypothèse s’avère fausse;
  • Pas de retour à l’objet de perception et donc difficulté de valider ou d’invalider les hypothèses de sens.

 

Un exemple de fiche de mémorisation

LogopetitDans le cadre du MOOC “Apprendre et enseigner avec les sciences cognitives” (cours en ligne disponible sur la Plateforme FUN MOOC), j’ai découvert l’outil “Fiche de mémorisation”.

Il s’agit d’un outil de réactivation des essentiels d’une matière, d’une leçon, d’un chapitre, etc. dont les questions sont au recto et les solution au verso, permettant ainsi à l’élève de bénéficier d’un feedback immédiat des informations, très utile pour “court-circuiter” la courbe de l’oubli et donc mémoriser au-delà du très court terme.

Ci-dessous, à titre d’exemple, la fiche que je distribue en fin de deuxième journée d’initiation à la gestion mentale:

En lien avec le geste d’imagination créatrice

Sir Ken Robinson (auteur, orateur et expert en éducation internationalement reconnu pour ses interventions en faveur du développement de la créativité et de l’innovation) explique dans cette conférence TED la pensée divergente ou comment l’éducation traditionnelle éteint la créativité… J’y fais déjà référence dans cet article.

Il s’agit d’une vidéo qui est en ligne depuis 11 ans et qui a été vue plus de 46 millions de fois!!! Autant dire que le sujet passionne et en même temps, qu’il est toujours d’actualité.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire ici l’interview de Sir Robinson (LeMonde.fr, écrit par Emmanuel Davidenkoff , mis en ligne le 4 septembre 2017).

Même si l’approche de la gestion mentale nous permet de relativiser le discours plutôt sévère à l’encontre de l’école contenu dans cette vidéo, cela nous invite à réfléchir: comment pouvons-nous, dans le cadre scolaire, dans nos cours, susciter chez nos élèves l’entraînement et le déploiement de leur imagination créatrice?

Une image pour illustrer la compréhension

Iris Nagele Geste de compréhension

“Selon moi, le geste de compréhension est une des bases de la Gestion Mentale.

L’évocation que je m’en fais est un tétraèdre posé sur une de ses faces, avec un soleil au sommet.

Il rayonne quand les 3 composantes suivantes, chacune sur une face, sont expliquées : le nom du concept, de la notion; les composants, les caractéristiques; les exemples, les analogies. (Source d’inspiration : La structure tridimensionnelle du savoir, de B.M. Barth)

Cette image commentée a été proposée lors d’un suivi par Iris Nagele, enseignante actuellement en cours de niveau 2. Je la remercie d’avoir accepté que je la partage ici.

La compréhension est un des gestes mentaux abordés dans la deuxième année de formation et de suivi. Une manière de montrer comment on comprend ce concept, c’est bien de l’illustrer par un dessin, une image, une modélisation, un schéma. Cette traduction est d’ailleurs considérée par J.M. de Ketele, professeur d’université, comme une des capacités cognitives de base pour faire des études supérieures.

(cf. De Ketele J-M., “Les facteurs de réussite à l’université”, Humanités chrétiennes, 1982-83, n°4, p.294-306)

Et Britt-Mari Barth, dans son livre “Le savoir en construction” (Retz, 1993, p.28-29), parle de cette structure tri-dimensionnelle du savoir qui a inspiré Iris:

“… le constat qu’un même savoir peut s’exprimer à des degrés d’abstraction différents; d’autre part, que cette hiérarchie reste implicite, comme inexistante. Cela a des effets sur la compréhension des élèves. Il n’est dit nulle part qu’on peut faire référence à un même phénomène: en le nommant seulement; ou en le décrivant par ce qui le caractérise; ou bien en s’y référant par des exemples, imagés ou réels.

Ce premier constat m’a permis de réaliser que le savoir a une structure tridimensionnelle, mettant en relation différents niveaux d’abstraction: c’est la relation réciproque entre ces dimensions du savoir qui est importante, à la fois pour le définir et pour le comprendre.”

Et vous, quelle est votre image? Comment feriez-vous référence au concept de compréhension en 3 dimensions?

Un document très intéressant sur la rétroaction à donner aux élèves

Un des postulats de base de la gestion mentale est que tout apprenant est éducable, peut progresser grâce notamment à une meilleure connaissance de ses stratégies d’apprentissage ainsi qu’à l’accompagnement de l’adulte qui lui renvoie des messages positifs, constructifs, pertinents, de façon à l’aider dans sa mise en projet d’apprendre.

Le document que vous pouvez découvrir ci-dessous est très instructif sur la manière de donner de la rétroaction (du feedback) à un apprenant: comment peut-il s’appuyer sur les erreurs ou les manquements pour aller plus loin? Cela nous donne des pistes pour affiner notre manière de commenter les copies des élèves mais également notre façon d’évaluer, et donc en amont, celle de concevoir nos évaluations.

Je l’ai trouvé via Twitter et le compte @recitqc (Réseau pour le développement des compétences des élèves par l’intégration des TIC au Québec).

Mindmap Quiz: amener l’élève à faire des liens

L’asbl “Dessine-moi une idée” de Philippe Packu (dont il est également question ici) propose des “Mindmap Quiz”, ou des énigmes présentées sous forme de schémas heuristiques dans lesquels, pour trouver ce qui se trouve au centre du schéma, l’apprenant doit identifier les indices, les relier à ses connaissances et parfois à des lois/règles/définitions, faire des hypothèses, les valider ou non en poursuivant la collecte des indices. Bref, ces Mindmaps entraînent les gestes de compréhension et de réflexion de façon ludique. L’idée est géniale, je trouve!

Et pourquoi pas, en guise de révisions, par exemple, proposer aux élèves de créer eux-mêmes un “Mindmap Quiz” sur un des points du cours et de le donner ensuite comme exercice à un camarade?

Le jeu de rôle: une façon de faire vivre la matière aux élèves

Vidéo BY CANOPé, réalisée par Christian Richard, Corine Gireau et Carole Urban

Dans le cadre d’un MOOC (Massive Open On Line Course) sur “La classe inversée à l’ère du numérique” (accessible sur la plateforme “FUN MOOC” CANOPé), j’ai eu l’occasion de visionner cette vidéo (“La modélisation en pédagogie“) qui présente notamment le témoignage d’une enseignante de SVT (sciences et vie de la terre), Catherine Hupin (voir son blog ici). Elle a proposé à ses élèves de jouer la circulation sanguine. Elèves qui ont donc du réfléchir à la façon de modéliser cela de façon à pouvoir le représenter dans un jeu de rôle. Cela a été filmé par l’enseignante, une manière de motiver les apprenants puisqu’il faut que le message passe clairement en images!

Il s’agit d’une piste pour aider nos élèves à comprendre, “prendre pour eux, en eux”, ces concepts parfois difficiles d’accès dans leurs présentations classiques.

Pourriez-vous identifier, dans vos cours, une séquence à “jouer” par vos élèves?

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