En lien avec le geste d’imagination créatrice

Sir Ken Robinson (auteur, orateur et expert en éducation internationalement reconnu pour ses interventions en faveur du développement de la créativité et de l’innovation) explique dans cette conférence TED la pensée divergente ou comment l’éducation traditionnelle éteint la créativité… J’y fais déjà référence dans cet article.

Il s’agit d’une vidéo qui est en ligne depuis 11 ans et qui a été vue plus de 46 millions de fois!!! Autant dire que le sujet passionne et en même temps, qu’il est toujours d’actualité.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire ici l’interview de Sir Robinson (LeMonde.fr, écrit par Emmanuel Davidenkoff , mis en ligne le 4 septembre 2017).

Même si l’approche de la gestion mentale nous permet de relativiser le discours plutôt sévère à l’encontre de l’école contenu dans cette vidéo, cela nous invite à réfléchir: comment pouvons-nous, dans le cadre scolaire, dans nos cours, susciter chez nos élèves l’entraînement et le déploiement de leur imagination créatrice?

Une image pour illustrer la compréhension

Iris Nagele Geste de compréhension

“Selon moi, le geste de compréhension est une des bases de la Gestion Mentale.

L’évocation que je m’en fais est un tétraèdre posé sur une de ses faces, avec un soleil au sommet.

Il rayonne quand les 3 composantes suivantes, chacune sur une face, sont expliquées : le nom du concept, de la notion; les composants, les caractéristiques; les exemples, les analogies. (Source d’inspiration : La structure tridimensionnelle du savoir, de B.M. Barth)

Cette image commentée a été proposée lors d’un suivi par Iris Nagele, enseignante actuellement en cours de niveau 2. Je la remercie d’avoir accepté que je la partage ici.

La compréhension est un des gestes mentaux abordés dans la deuxième année de formation et de suivi. Une manière de montrer comment on comprend ce concept, c’est bien de l’illustrer par un dessin, une image, une modélisation, un schéma. Cette traduction est d’ailleurs considérée par J.M. de Ketele, professeur d’université, comme une des capacités cognitives de base pour faire des études supérieures.

(cf. De Ketele J-M., “Les facteurs de réussite à l’université”, Humanités chrétiennes, 1982-83, n°4, p.294-306)

Et Britt-Mari Barth, dans son livre “Le savoir en construction” (Retz, 1993, p.28-29), parle de cette structure tri-dimensionnelle du savoir qui a inspiré Iris:

“… le constat qu’un même savoir peut s’exprimer à des degrés d’abstraction différents; d’autre part, que cette hiérarchie reste implicite, comme inexistante. Cela a des effets sur la compréhension des élèves. Il n’est dit nulle part qu’on peut faire référence à un même phénomène: en le nommant seulement; ou en le décrivant par ce qui le caractérise; ou bien en s’y référant par des exemples, imagés ou réels.

Ce premier constat m’a permis de réaliser que le savoir a une structure tridimensionnelle, mettant en relation différents niveaux d’abstraction: c’est la relation réciproque entre ces dimensions du savoir qui est importante, à la fois pour le définir et pour le comprendre.”

Et vous, quelle est votre image? Comment feriez-vous référence au concept de compréhension en 3 dimensions?

Un document très intéressant sur la rétroaction à donner aux élèves

Un des postulats de base de la gestion mentale est que tout apprenant est éducable, peut progresser grâce notamment à une meilleure connaissance de ses stratégies d’apprentissage ainsi qu’à l’accompagnement de l’adulte qui lui renvoie des messages positifs, constructifs, pertinents, de façon à l’aider dans sa mise en projet d’apprendre.

Le document que vous pouvez découvrir ci-dessous est très instructif sur la manière de donner de la rétroaction (du feedback) à un apprenant: comment peut-il s’appuyer sur les erreurs ou les manquements pour aller plus loin? Cela nous donne des pistes pour affiner notre manière de commenter les copies des élèves mais également notre façon d’évaluer, et donc en amont, celle de concevoir nos évaluations.

Je l’ai trouvé via Twitter et le compte @recitqc (Réseau pour le développement des compétences des élèves par l’intégration des TIC au Québec).

Mindmap Quiz: amener l’élève à faire des liens

L’asbl “Dessine-moi une idée” de Philippe Packu (dont il est également question ici) propose des “Mindmap Quiz”, ou des énigmes présentées sous forme de schémas heuristiques dans lesquels, pour trouver ce qui se trouve au centre du schéma, l’apprenant doit identifier les indices, les relier à ses connaissances et parfois à des lois/règles/définitions, faire des hypothèses, les valider ou non en poursuivant la collecte des indices. Bref, ces Mindmaps entraînent les gestes de compréhension et de réflexion de façon ludique. L’idée est géniale, je trouve!

Et pourquoi pas, en guise de révisions, par exemple, proposer aux élèves de créer eux-mêmes un “Mindmap Quiz” sur un des points du cours et de le donner ensuite comme exercice à un camarade?

Le jeu de rôle: une façon de faire vivre la matière aux élèves

Vidéo BY CANOPé, réalisée par Christian Richard, Corine Gireau et Carole Urban

Dans le cadre d’un MOOC (Massive Open On Line Course) sur “La classe inversée à l’ère du numérique” (accessible sur la plateforme “FUN MOOC” CANOPé), j’ai eu l’occasion de visionner cette vidéo (“La modélisation en pédagogie“) qui présente notamment le témoignage d’une enseignante de SVT (sciences et vie de la terre), Catherine Hupin (voir son blog ici). Elle a proposé à ses élèves de jouer la circulation sanguine. Elèves qui ont donc du réfléchir à la façon de modéliser cela de façon à pouvoir le représenter dans un jeu de rôle. Cela a été filmé par l’enseignante, une manière de motiver les apprenants puisqu’il faut que le message passe clairement en images!

Il s’agit d’une piste pour aider nos élèves à comprendre, “prendre pour eux, en eux”, ces concepts parfois difficiles d’accès dans leurs présentations classiques.

Pourriez-vous identifier, dans vos cours, une séquence à “jouer” par vos élèves?

Une infographie intéressante : ” Ce que je peux faire pour apprendre mieux”

schéma mémorisation et neurosciences

Cette belle infographie met en évidence ce que l’apprenant peut faire avant, pendant et après une séquence d’apprentissage pour mieux apprendre.

Elle a été réalisée par Pascal Bellanca-Penel (@pBellancaPenel), enseignant (français) du secondaire en physique-chimie. Je l’ai trouvée sur le réseau social Twitter (via @LaeticiaFerrari), mine d’or pour trouver des ressources pédagogiques.

Dans ce schéma, il est question de motivation et d’engagement, d’attention, de réactivations pour consolider, d’appui sur les erreurs. Des notions présentes dans la gestion mentale, ici associées aux neurosciences.

Pourriez-vous imaginer comment traduire en termes de gestion mentale les différents éléments de ce “parcours” pour mieux apprendre?

 

Les suivis commencent cette semaine

Après cette première période de l’année et vos deux premiers jours de formation, voici le temps des suivis en école.

En quoi consistent-ils?

Je viens vous à votre rencontre, dans votre établissement scolaire, et nous travaillons pendant deux heures de cours avec votre petite équipe de collègues engagés dans la formation en gestion mentale.

En général, ce temps d’échange est structuré comme suit:

  • une activité d’inclusion ou de “préchauffage”, voire un moment de prise de contact avec celles et ceux qui ont eu Hélène comme formatrice;
  • un partage de vos questions et de vos pratiques, colorées par la gestion mentale: qu’avez-vous mis en place dans vos classes depuis les deux premières journées de formation?
  • la découverte d’un outil que je vous présente;
  • une mise en projet, en 3 dimensions, pour les semaines et mois à venir.

A bientôt!

Ebbinghaus et la courbe de l’oubli

En formation initiale, vous découvrez le geste de mémorisation tel que modélisé par Antoine de La Garanderie. Un des incontournables de ce geste est la nécessité absolue de réactiver plusieurs fois une connaissance si notre objectif est qu’elle s’inscrive dans notre mémoire à long terme.

Hermann Ebbinghaus l’avait mis en évidence bien avant, avec sa fameuse courbe de l’oubli. Sur le blog “Sydologie” (magazine de l’innovation pédagogique), vous pouvez lire un article qui en parle simplement et clairement.

“D’après Ebbinghaus, voilà comment évolue l’apprentissage d’une information:

tout de suite après l’arrêt de l’information, on retrouve environ 75% de l’information assez facilement; 10 minutes plus tard, on retrouve environ 80% de l’information : les neurones s’organisent en réseaux, trient et installent l’information; passé 24h, on perd très rapidement l’information pour se retrouver à 20% de l’information une semaine plus tard.”

Cela implique pour l’enseignant d’accompagner ses élèves dans les multiples rappels à programmer, en commençant par leur donner le temps de faire le premier en classe, en s’appuyant sur le numérique (par exemple pour leur préparer des “flashcards” – j’en ai déjà parlé ici), en créant des fiches de mémorisation en fin de chapitre, etc.

Les vertus de l’échec

Dans notre culture scolaire et sans doute également notre culture générale, l’échec est mal vu, mal vécu, sanctionné (à l’école, par de mauvaises notes …).

Or “c’est en se plantant que l’on s’enracine” (auteur inconnu)!

Le philosophe français Charles Pépin a écrit un livre très intéressant sur “Les vertus de l’échec”. Il en parle ici, lors d’un passage à l’antenne de France Inter en septembre 2016.

Ça dure un peu plus de 6 minutes, c’est à écouter! Cet écrivain est aussi prof de philo et il nous explique, entre autres, comment il a changé sa manière de traiter les copies ratées de certains de ses élèves. En gestion mentale, c’est bien ce que nous faisons quand nous disons aux élèves que s’ils réussissent, c’est bien et que s’ils ratent, c’est tout aussi bon. Cela revient à traduire de mauvaises notes en messages positifs: “Ton échec est intéressant pour telle et telle raison, c’est bien! Que peux-tu en apprendre? Que changerais-tu si tu devais refaire ce travail?”.

Et si nous prenions le temps de réfléchir à la façon dont nous pouvons aider nos élèves à changer de perspective et à regarder leurs “ratages” autrement, plutôt comme des leviers?

 

L’évocation: définition de base

L’évocation est un des concepts de base de la pédagogie des gestes mentaux. Il est donc fondamental de l’avoir bien compris pour pouvoir intégrer les autres concepts propres à la gestion mentale.

Voici un essai réalisé avec le logiciel Moovly (déjà utilisé ici).

1 8 9 10 11 12 13