Un “sketchnote” avec des pistes pratiques pour la classe

Les rencontres de suivi suite aux deux premiers jours de formation de niveau 1 ont battu leur plein pendant le mois de novembre. L’occasion pour la cinquantaine d’enseignants concernés de partager les pratiques qu’ils ont développées dans leurs classes en s’appuyant sur la gestion mentale.

Ci-dessous, le “sketchnote” réalisé pour présenter de manière globale et synthétique ce qui a été échangé dans les différentes équipes de la vingtaine d’écoles concernées.

Pistes pratiques suivis N1 nov18 redimensionné

 

Nuage de mots pour qualifier le suivi sur le terrain

Si vous consultez ce blog depuis quelques temps, vous savez que ce qui fait l’originalité du projet “Gestion mentale” dans le grand Charleroi, ce sont les suivis post-formation des enseignants sur le terrain. Il s’agit de les accompagner dans le transfert de ce qu’ils apprennent en formation vers leurs classes et leurs élèves.

La métaphore est un bel outil pour récolter la manière dont les professeurs voient le suivi, encore inédit dans les formations continuées qui leur sont proposées chaque année. Voici donc ci-dessous un nuage de mots qui complètent la phrase: “Pour moi, ce suivi, c’est …”.

Cela va du classique “piqûre de rappel” au plus inattendu “jeu de scrabble” avec des mots qu’on articule les uns aux autres et qui complètent le plateau de façon progressive, en passant par le rafraîchissant “coktail” qui rassemble et pendant lequel on partage. A vous de découvrir la richesse des images données par les enseignants à l’occasion de leur tout premier suivi.

nuage mots métaphores suivi1 nov18

Le “sketchnote”, un outil de prise de notes visuelles

pensee_visuelle-b91e9Commençons par définir le “sketchnote”: c’est littéralement une “note réalisée à l’aide d’un dessin”, ou une “technique de facilitation graphique permettant la prise de note visuelle” qui se fait en utilisant des titres, des mots-clés, des phrases, des dessins, des symboles, des flèches, des contacteurs, etc. Cet outil est proche du Mindmap (ou schéma heuristique), avec plus de souplesse dans les principes de mise en page (par exemple, pas besoin de partir d’un point central).

En voici ci-contre un exemple réalisé par Magalie Le Gall (@magalielegall sur Twitter), facilitatrice graphique (son blog “365 jours en mind map” regorge d’exemples, il est à visiter!).

Vous en avez un autre exemple ici. Il s’agit alors de présenter l’information autrement qu’en format textuel et linéaire.

Il constitue une démarche intéressante pour s’exercer à la synthèse d’informations tout en mobilisant notre attention, en favorisant notre concentration, en sollicitant notre imagination créatrice et en activant notre compréhension. Il permet de (re)prendre du plaisir à la prise de notes et son côté synthétique et ludique peut aider, par exemple, à la mise en projet de mémorisation de son contenu.

S’il est certain qu’il ne conviendra pas à tous, cela vaut la peine d’y sensibiliser chacun qui pourra ensuite décider, en connaissance de cause, de l’usage qu’il en fera ou pas dans ses apprentissages.

Sources utilisées pour rédiger et illustrer cet article:

“Qu’est-ce qu’un sketchnote?”, en ligne, sur Eduscol, et plus précisément le portail numérique du 1er degré

“Apprendre avec le sketchnoting – Comment ré-enchanter les manières d’apprendre grâce à la pensée visuelle?”, de Akoun A., Boukobza P., Pailleau I., Eyrolles, 2017.

Préparer une évaluation avec les élèves – intéressant à la veille des examens

Cet exemple, partagé par un professeur de mathématiques lors d’une rencontre de suivi, est extrait du recueil des pistes pratiques que vous avez reçu dernièrement (p. 28).

C’est bien dans l’idée que pour bien se préparer à un examen de synthèse (tout comme à une plus petite évaluation), l’élève doit se mettre en projet en donnant du sens à la matière, ce qu’il ne peut faire que mentalement. Il est donc question ici d’une pause évocative de rappel balisée qui débouche sur la construction d’une synthèse avec l’essentiel (que les élèves ont parfois du mal à identifier, même au troisième degré).

Comment cet enseignant a-t-il procédé?

Il a aidé ses élèves à se préparer à l’examen de math de décembre en construisant avec eux une synthèse du cours.

Il leur a demandé d’évoquer ce dont ils se souvenaient, c’était suivi d’une discussion. Il prenait ensuite des notes au tableau. Seulement ensuite, les élèves avaient le temps de recopier. Les perceptions étaient dissociées.

Il a également demandé aux élèves comment ils avaient procédé.

Pistes :

  • En fin de synthèse, faire une pause évocative guidée pour donner le temps aux élèves de vérifier ce qu’il leur reste en tête quand le classeur est fermé et le tableau effacé.
  • Proposer aux élèves, une fois à la maison, d’évoquer un maximum d’éléments de la synthèse SANS ouvrir leur cours.

Quand l’enseignant fait faire le rappel de début de cours par les élèves, il constate qu’ils vont dans les détails des exercices mais ne pointent pas l’essentiel.  Ça lui permet d’adapter la suite de son cours.

Certains élèves sont plus à l’aise avec les applications, c’est ça qui a du sens pour eux. Ça parait donc logique qu’ils aient retenu les exercices plutôt que la théorie. D’autres trouvent le sens dans les explications, le pourquoi, d’où ça vient, … Ceux-là vont donc retenir plus facilement la théorie.

Piste :

  • Pour construire le rappel avec les élèves, guider les évocations en posant des questions ciblées pour qu’ils parviennent à restituer des exercices ET la théorie qui va avec. Ça implique que plusieurs élèves participent.

La coopération en classe pour mieux apprendre

Quand nous demandons à nos élèves de découvrir quelque chose de nouveau, nous savons que leur compréhension va s’accrocher à du déjà là dans leur tête et notamment leurs représentations, parfois erronées. Un exemple? Si vous explorez le concept de mémorisation avec des apprenants, certains vous diront que pour retenir, ils faut lire plusieurs fois, d’autres, qu’il faut recopier plusieurs fois, … Comment faire évoluer ces représentations? Le travail coopératif est une piste: en effet, l’échange entre pairs sur une situation problème (“Mémoriser, c’est quoi? Comment faire?”) permettra la mise à l’épreuve de ce dont ils sont convaincus et peut déboucher sur un questionnement qui les met en disposition mentale active pour la suite du cours.

Ce type de dispositif d’apprentissage permet la transmission de valeurs importantes en gestion mentale:

  • l’éducabilité puisque chaque élève s’y exprime et est considéré comme capable de réussir,
  • l’entraide car il est bien question ici d’une réussite collective, basée sur les progrès de chacun,
  • la reconnaissance que l’hétérogénéité est une force, bénéfique pour les élèves plus faibles: “Les pédagogies coopératives portent en elles l’idée que la diversité des profils permet d’enrichir le groupe, d’apprendre et de progresser ensemble.” (“Osez les pédagogies coopératives au collège et au lycée”, Caron G., Fillion L., Scy C., Vasseur Y., Cahiers pédagogiques, 2018, p.39)

Il existe beaucoup de ressources pertinentes pour mettre en place la coopération en classe. Je vous recommande le livre précité “Osez les pédagogies coopératives au collège et au lycée”, il fait notamment le point sur les enjeux de ce type de pédagogie (résumé à lire en quatrième de couverture):

“Mobiliser les élèves sur les savoirs, leur permettre de se constituer en véritable “collectif apprenant”, accompagner chacun d’eux de manière personnalisée tout en multipliant les interactions, découvrir que l’on apprend mieux avec les autres et que c’est seulement grâce à eux que l’on peut se dépasser soi-même, faire ainsi l’expérience, au quotidien, d’une solidarité exigeante et féconde…”

Les auteurs, tous enseignants chevronnés ayant pratiqué les pédagogies coopératives dans leurs classes, proposent des outils concrets donc certains sont téléchargeables ici.

Ci-dessous, deux exemples d’outils:

  1. une fiche sur le travail de groupe partagée par Sylvain Connac (@ConnacSylvain sur Twitter), pédagogue, chercheur et enseignant français qui a également réalisé des ressources et outils pour la pédagogie coopérative en classe (il a inséré une bibliographie en page 2 du document).
  2. une fiche qui présente les droits et devoirs des élèves tuteurs (qui proposent leur aide) et des élèves tutorés (qui sont aidés) (provient de la boîte à outils liée à l’ouvrage “Osez les pédagogies coopératives”).

A la veille de l’entrée en vigueur des comités de pilotage, voilà une piste intéressante à explorer.

 

 

Un schéma intéressant sur le sens des études et de la vie

Hélène Weber est l’auteure du blog “Donner du sens à vos études” et y partage beaucoup d’idées et de ressources en lien avec l’apprentissage. Elle a récemment imaginé le schéma ci-dessous (téléchargeable en ligne ici) qui fait le tour des “compétences transversales qui permettent de se projeter dans des apprentissages et une vie qui ont du sens.”

Cette thématique de mise en projet et de projets de sens est au cœur de la gestion mentale et bien sûr, au cœur des préoccupations des enseignants qui se questionnent sur les mécanismes de motivation chez leurs apprenants.

Ce schéma montre la complexité et la variété des compétences à atteindre pour “donner du sens” et attire notre attention sur l’enjeu de l’interdisciplinarité. En effet, nous pouvons nous concerter pour réfléchir ensemble à la manière de faire vivre ce sens à nos élèves au travers de l’ensemble de leurs cours. Et la gestion mentale est certainement une approche pédagogique et philosophique tout à fait pertinente pour guider une partie de cette réflexion commune.

“Explose ton score au collège, au lycée!”

téléchargement (1) téléchargementDu même auteur, Eric Gaspar (dont il était déjà question ici et ici), professeur de mathématiques et créateur du programme de neuroéducation Neurosup, ces deux ouvrages sont destinés aux élèves et leur proposent d’apprendre à utiliser les astuces de leur cerveau.

Vous trouverez dans ces petits manuels des exercices ludiques et plus scolaires, des tests (avec leurs corrigés) qui permettent d’appuyer des explications sur le fonctionnement du cerveau et de comprendre les conseils et astuces donnés par l’auteur pour apprendre mieux.

Il y est question d’attention, de mémorisation, de compréhension, de réflexion. Cela complète bien l’approche gestion mentale de ces gestes mentaux.

Ils sont édités chez Belin.

 

 

Verbes irréguliers en anglais: outil pour réviser en autonomie

Varier les perceptions et réactiver les connaissances sont deux leviers du geste de mémorisation.

En effet, si je perçois la même information sous des formes différentes (entendre le verbe, le voir écrit, voir une représentation symbolique de son sens), cela me permet de pouvoir la retrouver via des chemins différents.

Et pour qu’elle s’inscrive dans ma mémoire à long terme, il est indispensable de la réactiver plusieurs fois sans quoi elle sera purement et simplement… oubliée.

CARDUne professeure d’anglais, Laurence Bernard, a imaginé et conçu 99 cartes augmentées des verbes irréguliers en  anglais à l’aide de l’application Mirage Make disponible sur le site http://ticedu.fr. C’est une application pour téléphones ou tablettes Android et IOS (également compatible Windows) qui permet aux élèves de scanner les flashcodes de chaque carte et d’accéder à une version écrite et audio des trois  formes du verbe (base verbale, prétérit, participe passé) ainsi qu’a la traduction en français.

Laurence Bernard partage généreusement cette ressource en ligne (via la plateforme “Académie Martinique”), nous l’en remercions! Vous pouvez les télécharger ici.

Voici un extrait de la présentation de cet outil:

Ces 99 fiches sont organisées par couleurs, selon que les formes du verbe sont identiques ou différentes. Les cartes augmentés s’appuient sur la liste des verbes irréguliers proposés dans le manuel “New Missions” 2de, Bordas, 2014 (p. 214-215).  La référence servira de base pour l’apprentissage ou les révisions pour les classes qui utilisent le manuel.

Comme dans le manuel, les verbes sont organisés selon les trois formes: “base verbale” , “prétérit”, “participe passé”

Un code couleur permet ainsi de distinguer:

  • en gris, les verbes irréguliers dont les 3 formes à l’écrit  sont identiques (base verbale, prétérit, participe passé)
  • en violet, les verbes irréguliers pour le prétérit et le participe passé sont identiques
  • en vert, les verbes irréguliers dont la base verbale et le participe passé sont identiques
  • en bleu, les verbes ont la base verbale et le prétérit sont identique
  • en rouge, les verbes irréguliers dont les 3 formes sont différentes

Les 99 cartes sont regroupées en 13 planches, à imprimer, découper, plastifier.

Elles peuvent être utilisées en classe ou en dehors de la classe pour réviser les verbes irréguliers en autonomie ou  interaction (un élève donne les réponses, un autre élève vérifie en scannant le flashcode).

La rétroaction: un outil efficace pour favoriser la réussite des élèves

La rétroaction (ou “feedback”) a plusieurs facettes

Elle peut se faire de l’enseignant vers l’élève (commentaires sur une évaluation, par exemple), pendant la réalisation d’une tâche ou après. Elle permet alors de mettre en évidence les réussites de l’apprenant, de lui donner des pistes de leviers pour corriger ses erreurs, …

Elle peut également avoir lieu dans l’autre sens (de l’élève vers l’enseignant) quand ce dernier s’informe sur le degré de compréhension de sa classe en utilisant des outils divers et variés (ardoise individuelle, Quiz (Plickers, Kahoot,…), TBI, …).

L’évaluation entre pairs, l’autoévaluation, le portfolio sont autant d’autres options pour permettre à chacun de bénéficier d’un feedback sur le travail effectué.

Cette rétroaction doit être réfléchie pour qu’elle ait un impact réel sur les apprentissages des élèves

Il ne suffit en effet pas que les enseignants renvoient à leurs élèves des rétroactions de qualité, il faut ensuite que ces derniers s’en emparent et les utilisent.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire le dossier réalisé par Laurie Pageau ou celui publié par Lucie Barriault, disponibles tous les deux sur la plateforme RIRE (Réseau d’Information pour la Réussite Educative). Vous pouvez encore consulter l’infographie mise en ligne par Annie Côté.

 

Dialogue pédagogique: un livre qui va devenir une référence

Mener-le-dialogue-pedagogique-en-gestion-mentaleC’est confirmé, la rentrée littéraire est un excellent cru pour la gestion mentale!

En effet, toujours aux Editions Chronique Sociale, va paraître “Mener le dialogue pédagogique en gestion mentale – Regards sur des pratiques”. Il a été co-écrit par 3 formateurs et praticiens en gestion mentale, enseignants désormais retraités: Hélène et Pierre-Paul Delvaux, ainsi qu’Anne Moinet. Leur expérience de terrain, leur connaissance de la gestion mentale, et toute une série de témoignages recueillis auprès de personnes utilisant le dialogue pédagogique dans leurs pratiques feront de ce livre une référence en la matière qui n’existait pas encore.

Une certitude: il sera exploité en formation de gestion mentale!

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